LE VAGUE À L’ÂME DE FAMARA IBRAHIMA SAGNA (PAR MAMADOU OUMAR NDIAYE)

06 - Novembre - 2019


Il ne parle pratiquement à personne, ne reçoit que quelques visiteurs triés sur le volet et ne va pratiquement nulle part. Pour autant, Famara Ibrahima Sagna, nommé à la présidence du comité de pilotage du Dialogue national, ne doit pas être dans une situation enviable. Critiqué presque chaque semaine pour son immobilisme supposé, voire pour son mutisme, si ce n’est pour le blocage de ce dialogue dont il serait responsable, il encaisse sans broncher. Stoïque. Et même si ces critiques injustifiées lui font mal — c’est du moins ce qu’on suppose —, il n’en laisse rien transparaitre. Car pour qu’il puisse agir, entrer en action, encore faudrait-il qu’auparavant il soit installé officiellement comme indiqué dans le décret officiel de sa nomination !

En tout cas, dans son entourage, et comme pour répondre aux détracteurs, on explique que le président Famara Ibrahima Sagna n’est pas dans une logique de blocage de qui que ce soit. « C’est en toute responsabilité et en patriote républicain qu’il a accepté la mission que le président de la République, les parties et structures concernées ont bien voulu lui confier » confie-t-on justement. Nommé président du Comité de pilotage du Dialogue national, il doit être installé officiellement dans ses fonctions par le président de la République. Une installation qui doit se faire, du reste, en même temps que celle de tous les membres dudit Comité de pilotage.

Des membres qui n’ont pas encore été nommés formellement. Nous tenons de sources sûres que le président de la République avait convenu récemment de faire prendre très rapidement les dispositions nécessaires pour procéder à la nomination des membres du Comité de pilotage proposés par leurs pairs dans le cadre des quotas dévolus et des rajouts éventuels. Ce en accord avec le président Famara Ibrahima Sagna. Comme écrit à maintes reprises dans ces colonnes depuis plusieurs mois, Big Fam ne dispose à l’heure actuelle ni de personnel, ni de secrétariat, ni de budget.

Toutefois, le vaste et fonctionnel local mis à la disposition du Comité a presque fini d’être réhabilité. « Malgré son patriotisme, le président Sagna peut difficilement faire autre chose qu’attendre que le cadre de travail du Comité soit organisé » confie-t-on encore dans l’entourage du président honoraire du Conseil économique et social. En fait, ceux qui rendent Big Fam responsable du blocage du Dialogue doivent savoir que les responsabilités ne se trouvent pas à son niveau. Après avoir servi au plus haut niveau son pays et la communauté internationale pendant 42 ans, le président Famara Ibrahima Sagna s’est construit une nouvelle vie de paix et de sérénité qu’il a interrompue pour rendre service à la Nation. Interrogé à propos de la déclaration du Front de résistance nationale (Fnr, un cadre de l’opposition) selon laquelle son attitude bloquerait la Commission politique, Big Fam répond à tous ceux que cela peut concerner qu’il n’est à l’origine d’aucun blocage.

Le même entourage fait valoir que la Commission politique du Dialogue national fonctionne avec un appui que les acteurs connaissent tandis que le président Sagna, lui, est tout seul sans quelque soutien que ce soit même pour faire un travail aussi ponctuel et élémentaire que la réponse à un courrier. Surtout, rapportent les happy few ayant eu le privilège de discuter avec lui, le président du Comité de pilotage du Dialogue national confie qu’il n’a pas été nommé pour décider seul ou entériner seul les propositions qui lui sont adressées ès qualité. Le Comité de pilotage doit examiner en effet le contenu de tous les courriers adressés jusqu’ici à son Président aux fins de réponses. Or, ses membres n’étant pas encore formellement nommés par le président de la République, il apparaît difficile de pouvoir soutenir que le blocage dont il est fait état serait la conséquence d’une attitude du président Famara Ibrahima Sagna.

Ayant accepté de revenir au service de son pays, le Président Sagna attend depuis plus de cinq mois que les conditions nécessaires à l’accomplissement de sa mission soient mises en place. Il a renoncé à son agenda personnel pendant toute cette période en mettant de côté tout ce qui lui déplaît et en gérant sereinement son amertume. Laquelle, croit-on savoir, a des limites !

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