LES CROUSTILLANTES ANECDOTES DE BIRAHIM CAMARA SUR LE 3EME MANDAT

29 - Avril - 2023

Les sénégalais, mes compatriotes, sont des experts de la langue française. Ils excellent dans l'usage de l'orthographe, de la grammaire et du vocabulaire de cette langue dans toutes ses dimensions au point de l'enrichir avec des mots tirés des œuvres de Kocc Barma comme essencerie, golo ou dibiterie.

Les plus osés produisent des lectures , des définitions et des interprétations dans les matières dont , très souvent ils n'ont aucune notion .

Ils s'auto proclament héritiers ou disciples de Montesquieu , de Rousseau, de Duverger ou de Carcassonne alors qu'ils ignorent tout de Serigne Diop , de Zouankeu , de Pape Demba Sy , de Ngouda Mboup ou de Albert Sy .

Ils se font spécialistes de tous les codes organisationnels qui ont fondé notre état, notre republique et nos institutions.

Ce matin , dans un " taxi boko" , entre Rufisque et Dakar , deux passagers , pro et anti troisième candidature, ont rivalisé sur les deux alinéas de l'article 27 de notre constitution de 2001 en vigueur.

Pour le pro , cette disposition permet au président Macky Sall de demander au peuple un second quinquennat car son premier mandat était de sept ans d'une part et d'autre , il a convoqué l'avis du conseil constitutionnel en date de 2016 et " la jurisprudence Abdoulaye Wade "pour mieux outiller son arsenal juridiste.

Dans sa conclusion, avant de déclarer :" l'impossible rétroactivité de la disposition constitutionnelle ", il fait étalage du bilan du "meilleur" président du Sénégal depuis notre accès à la souveraineté internationale.

L'anti réfute l'argumentaire du pro en expliquant que la loi constitutionnelle s'applique de plein droit car elle est générale, immédiate et impersonnelle avant de clamer qu'un avis du conseil constitutionnel n'est pas une décision.

Penserait-il à la saisine de la juridiction compétente en matière électorale dont la décision ne peut faire l'objet d'aucun recours selon l'article 92 ou à l'article 51 de notre constitution qui autorise le président de la republique à demander l'avis du conseil constitutionnel ?

Convaincu que son argumentaire est irréfutable, l' anti conclut par : " un avis n'est pas une décision. En 2016 , à la demande du président de la republique , le conseil constitutionnel avait donné son avis portant sur la réduction impossible de la durée de son mandat obtenu en 2012 de sept à cinq ans alors que la limitation à deux du nombre des mandats présidentiels était décidée par voie référendaire depuis 2001 " .

Pour le pro les déclarations des professeurs Ismaila Madior Fall et Mounirou Sy seraient bibliques alors que pour l'anti celles de Maître Doudou Ndoye , des professeurs Ngouda , de Babacar Gueye et Serigne Diop releveraient du Coran.

Il finira sur les feuilletons judiciaires, les arrestations politiques, la traque des journalistes , Le coude presidentiel sur des dossiers , les scandales financiers, la boulimie foncière et les mille autres assujettissements de la justice et ses auxiliaires.

Tous deux n'ont jamais pratiqué les chemins qui mènent à la fac de droit de l'UCAD ou de l'UGB selon leurs propres aveux .

Voilà mon pays et mes compatriotes qui discutent du sexe des anges pourtant absent des testaments bibliques
( Thora, Évangiles, Psaumes ) et écritures islamiques ( Coran et Hadiths) .

Certes je n'ai pas senti les affres des bouchons, mais je pense que toute cette énergie consacrée à la création de richesses, aurait été plus salutaire pour mon pays et mon peuple .

Par ailleurs ce débat , sans consensus ni vainqueur , me rappelle le fameux refrain de Leopold Sedar Senghor : " déguena , déguena , déguena ".

Je tire deux enseignements majeurs de ces échanges épiques entre mes compatriotes à la recherche de solutions pour :

1 échapper au stress du quotidien à cause de la hausse vertigineuse et difficilement supportable du coût de la vie.

2 évacuer ou refouler le sentiment grandissant de peur , de violence et d'insécurité sociales et politiques ayant pignon sur rue depuis 2021 .

Birahim Camara
Simple et dévoué citoyen

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