LES DEPUTES PLOMBENT LES AILES DE LA COMPAGNIE NATIONALE

06 - Décembre - 2022

En recevant le ministre des Transports aériens, Doudou Ka, pour le vote du budget de son département, les parlementaires ont décrié le dysfonctionnement de la compagnie nationale Air Sénégal. Ils ont dénoncé notamment les lenteurs des procédures, la cherté des billets, la mauvaise qualité des avions, l’insécurité de l’Aéroport international Blaise Diagne (AIBD), les pertes de bagages, des passagers laissés en rade etc. Bref, c’était la fête d’Air Sénégal !

Selon la plupart des intervenants, le service d’accueil de l’aéroport AIBD laisse à désirer. Les parlementaires ont fustigé l’état défectueux des toilettes et la présence remarquée des mendiants devant l’aéroport, estimant que de telles choses ne favorisent guère la préservation d’une bonne image du Sénégal. Ils ont invité le ministre à prendre les dispositions nécessaires pour mettre fin à cette situation. Car encore une fois, ont-ils insisté, côté hygiène, il y a beaucoup à faire. Certains comme le député maire de Yeumbeul, Bara Gaye, ont préconisé un Conseil national de régulation pour l’aviation au Sénégal comme l’on a fait avec l’Artp. A l’en croire, la plateforme aéroportuaire nécessite une véritable régulation. Le député Guy Marius Sagna n’a pas été tendre avec la gestion du département ministériel de Doudou Ka, il est vrai originaire du département de Ziguinchor dontil est l’élu et qui et l’un de ses rivaux sur le plan local. Selon le leader de Frapp, Doudou Ka ne fait que piller les ressources de son ministère pour financer ses activités politiques à travers de multiples dons et du blanchissement d’argent.

Doudou Ka justifie la crise financière d’Air Sénégal !

La compagnie Air Sénégal traverse une crise financière, a reconnu le ministre des Transports aériens et du Développement des Infrastructures aéroportuaires. Doudou Ka est revenu sur les facteurs expliquant les difficultés actuelles de la compagnie nationale. Selon l’ancien directeur général de l’Aéroport International Blaise Diagne, l’aide de l’État n’a pas permis au pavillon national d’amortir totalement les effets néfastes de la pandémie du Covid19. Or, a-t-il cité en exemple, la compagnie Air France a bénéficié d’un important soutien du gouvernement français. D’après lui, si un tel traitement avait été appliqué à Air Sénégal, cette dernière aurait reçu près de 100 milliards de FCFA d’aide publique. Or, à l’absence d’appui financier conséquent de la part des pouvoirs publics s’ajoutent les coûts de maintenance, l’assistance au sol, la location d’avions etla cherté du kérosène à Dakar. D’ailleurs, afin d’atténuer la cherté du carburant, l’entrée d’Air Sénégal dans le capital de Petrosen a été proposée. Les précisions de Doudou Ka sur la cherté des billets d’Air Sénégal Pour sortir de ces turbulences financières et éviter une éventuelle faillite, Doudou Ka a annoncé la mise en place d’un plan de redressement de la compagnie nationale. S’agissant de la dénonciation par certains députés de la hausse des tarifs de la compagnie Air Sénégal SA, le ministre a soutenu que, depuis janvier 2022, les nouveaux tarifs appliqués sont plus compétitifs que ceux d’Air France. A l’en croire, ils seraient de 40 % plus bas pour la catégorie Business, de 36 % pour le ‘’Prémium économique» et de 30 % pour la classe économique. Ce n’est pourtant pas l’impression qu’ont les passagers! Mais enfin…

L’état d’avancement des projets

Le ministre Doudou Ka a dressé le bilan des réalisations effectuées au cours de l’exercice budgétaire 2022, avec notamment la tenue d’un Conseil présidentiel le 28 octobre dernier portant sur le plan de redressement de la compagnie nationale Air Sénégal S.A et sur l’état d’avancement de la ‘’Stratégie Hub aérien 2021-2025», la finalisation à 95 % des travaux de l’aéroport de Saint Louis où, à l’en croire, il ne resterait plus que la mise aux normes de l’infrastructure. Il a aussi évoqué les travaux en cours des aéroports de Matam arrivés à 30% d’exécution, ceux de Kolda à 50%, de Ziguinchor à 25 % de Cap Skirring dont la première phase a été achevée en 2021, la deuxième phase devant démarrer après la présente saison touristique, de Linguère à 25% et de Thiès à 70 %.Doudou Ka a informé de la certification par l’ANACIM de plus de 600 agents chargés de la mise en œuvre des contrôles de sûreté à l’AIDB, l’audit du même aéroport par la TSA (Administration américaine de la sûreté des transports) et par la Direction générale de la Aviation civile (Dgac) française sous la coordination de l’ANACIM. L’ambition est de faire du Sénégal un Hub aérien d’ici 2025, a réaffirmé le ministre des Transports aériens et des Infrastructures aéroportuaires. Un hub dont la mise en œuvre repose sur quatre piliers essentiels : la mise à disposition d’un aéroport de référence aux normes internationales, la création d’une compagnie nationale de référence africaine, la mise en place d’un réseau d’aéroports régionaux aux normes etla création d’une Autorité de l’avion civile forte.

Tout de même, le ministre a souligné quelques difficultés rencontrées au cours de la gestion 2022 notamment le déficit de la formation continue du personnel de supervision et d’encadrement dû à l’inexistence de crédits dédiés, l’insuffisance de ressources humaines spécialisées, la vétusté des équipements météorologiques et des locaux, ainsi que l’insuffisance des moyens du Crédit du transport aérien (Cta).

Les perspectives

Selon M. Doudou Ka, les perspectives de son département ministériel pour l’année 2023 concernent notamment la mise en service des aéroports de Saint Louis, Kolda, Matam, Ziguinchor et Linguère, le démarrage des travaux de ceux de Tambacounda, Kédougou et la deuxième phase de Cap Skirring. La construction de l’héliport de Toubacouta, l’ouverture d’une Académie de formation aux métiers de l’aéronautique du Sénégal, l’homologation de l’aéroport de Saint Louis et la certification de l’aéroport Cap Skirring font également partie des perspectives du ministère des Transports aériens et des Infrastructures aéroportuaires. Last but not least, en font également partie la mise en œuvre de la stratégie croissance d’Air Sénégal S.A ainsi que l’amélioration des investissements en faveur du secteur et du cadre législatif et réglementaire. Doudou Ka annonce qu’en plus de l’accompagnement annuel hors budget propre, l’ANACIM bénéfice de 20 % de la redevance de concession sur le chiffre d’affaires versée par la Société LAS (Limak-Aibd-Summa) gestionnaire de l’Aéroport international Blaise Diagne. D’ailleurs, précise-t-il, une proposition de relèvement de ce taux à 25 % a été soumise récemment au chef de l’État. Le projet du budget 2023 du ministère des Transports aériens et du Développement desInfrastructures aéroportuaires est arrêté à 10 377 676 543 FCFA.

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