LES DERNIERES MAGOUILLES POLITICIENNES DE L’ERE MACKY !(PAR IBRAHIMA THIAM)

25 - Janvier - 2024

A deux mois du scrutin le conseil constitutionnel a donc validé vingt candidats à l’exception de deux opposants notables, Ousmane Sonko ancien leader du Pastef, aujourd’hui dissous et lui-même emprisonné et Karim Wade fils, et ministre, de l’ancien président Abdoulaye Wade.
Ce n’est qu’une demie-surprise !
Et cependant le premier, Ousmane Sonko, était donné parmi les favoris de la présidentielle du 25 février prochain. Ses démêlées judiciaires auront eu raison de lui et offert son éviction sur un plateau au pouvoir en place.
Pour le second, c’est en raison de sa double nationalité franco-sénégalaise, qu’il a été écarté de la liste, quand bien même il a produit le 21 décembre dernier une déclaration sur l’honneur selon laquelle il avait exclusivement la nationalité sénégalaise. Le décret publié par le J.O de la République française étant daté du 16 janvier, le conseil constitutionnel a estimé toutefois que la perte de sa nationalité française n’emportait pas d’effet rétroactif et que sa déclaration au moment de son dépôt était inexacte.
Un vieux dicton est là pour nous rappeler fort à propos que « lorsqu’on veut se débarrasser de son chien, on trouve qu’il a la rage ». En l’occurrence ici, que sa candidature était anticonstitutionnelle.
Certains penseront sans doute qu’avec vingt candidats en lice le pouvoir en place témoigne de son ouverture démocratique au regard de 2019, date de la précédente élection présidentielle, où seulement cinq candidats avaient été admis à concourir. Ils auraient tort.
Il s’agit là en effet d’une illusion optique, de la poudre aux yeux car la plupart des opposants à Amadou Bâ l’actuel Premier ministre de Macky Sall et son héritier, ne sont que des candidats fantoches qui sont là seulement pour lui permettre d’être en tête du ballotage lors du premier tour avant de pouvoir mieux se désister en sa faveur et de le rallier pour le second. Plus l’artifice est gros, mieux ça passe. C’est comme pour les mensonges, ne dit-on pas « Quand le mensonge prend l’ascenseur, la vérité prend l’escalier ».
Macky Sall signe-là son dernier numéro de prestigiateur, d’illusionniste du quinquennat.
Ainsi, grâce à la farce que constitue la procédure de parrainages, à l’intervention judiciaire dans le débat politique et à l’exclusion de Karim Wade sur la base d’un argument fallacieux, le pouvoir en place a fait place nette, levé tous les obstacles et ouvert une voie royale au prétendant à la succession de Macky Sall, à savoir Amadou Bâ.
Il y a fort à parier que celui-ci saura lui témoigner sa gratitude dans cinq ans si dans l’intervalle Macky n’obtient pas le poste convoité de secrétaire général de l’ONU, et envisage, sait-on jamais, un retour aux affaires à Dakar.
Le pouvoir signe-là une des dernières magouilles politiciennes de l’ère Macky avant que son successeur désigné n’emprunte sans doute à son tour le même chemin car il a été à bonne école.
Ainsi va la vie dans l’une des plus grandes démocraties d’Afrique. Ou du moins, prétendue telle.

Ibrahima Thiam
Président « Autre Avenir »
Membre de la coalition SENEGAL2024

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

10 - Février - 2024

MANIFESTANT TUE, ROUTES BLOQUEES... COMMENT LE SENEGAL S'ENFONCE DANS LA CRISE

Le Sénégal semble s'enfoncer samedi 10 février dans la crise après la répression de manifestations, au cours desquelles un étudiant été...

10 - Février - 2024

LA JUSTICIABILITE INCONTESTABLE DE LA LOI CONSTITUTIONNELLE N° 04/2024 DEVANT LE CONSEIL CONSTITUTIONNEL

L ’Assemblée nationale du Sénégal en sa séance du 5 février 2024 a adopté, dans une atmosphère très conflictuelle, la loi...

10 - Février - 2024

POURQUOI VOULEZ-VOUS QU’APRES AVOIR RENONCE A MON SECOND MANDAT AUQUEL J’AVAIS DROIT, QUE JE COMMENCE UNE CARRIERE DE DICTATEUR ? LE PRESIDENT MACKY SALL A LA CLASSE POLITIQUE SENEGALAISE ET LA SOCIETE CIVILE (PAR ALIOU NDAO FALL)

« Je m’adresse à la France. Eh bien, mon cher et vieux pays, nous voici donc ensemble encore une fois, face à une nouvelle épreuve. » Déclaration du...

10 - Février - 2024

PARIS : LES SENEGALAIS MARCHENT POUR DENONCER LE REPORT DE LA PRESIDENTIELLE

Le rendez-vous est fixé à 14h, Place du Trocadéro. La diaspora sénégalaise de France organise une marche dans la capitale française pour dénoncer...

10 - Février - 2024

« LES RATS SONT LES PREMIERS A QUITTER » LE NAVIRE : EN FRANCE, MACKY SALL LACHE PAR LES SIENS

« Quand le navire doit sombrer, les rats sont les premiers à le quitter. » Cet adage s’adapte bien des égards à l’attitude de la famille politique de...