Les enseignants de l'Ugb parlent de leur vécu

30 - Janvier - 2021

Comme leurs collègues de l’Ucad, les professeurs de l’université Gaston Berger de Saint-Louis seront obligés d’aller vers le e-enseignement, si le virus continue sa propagation au sein de leur établissement. Intervenant, hier, lors d’un colloque sur le sujet, le directeur adjoint de l’UFR Lettres et sciences humaines de l’UGB, le Pr. Magatte Ndiaye, et son collègue Khadim Rassoul Thiam ont partagé leur vécu durant la première vague.

Au début des années 2000, l'université sénégalaise appréhendait le télé-enseignement, selon le directeur adjoint de l’UFR Lettres et sciences humaines de l’université Gaston Berger de Saint-Louis (UGB), comme une ‘’modalité trop sophistiquée’’, ‘’exigeante’’ et ‘’non appropriée’’, à la fois dans le contexte de recentrement de la pédagogie sur l'apprenant. ‘’Il était, en vérité, et peu convenable, que la transmission des connaissances et des savoirs se fassent, pour faire simple, dans un espace d'échange aussi virtuel que distant entre l'enseignant et l'enseigné. Ainsi, le déroulement des processus didactiques et pédagogiques requiert, à priori, qu'un dialogue permanent s'instaure entre les deux protagonistes dans un espace physique. Cette conception, si réductrice soit-elle, a longtemps orienté la formation des formateurs dans les anciennes et même dans une large mesure, d'une nouvelle école normale supérieure. D'où la réticence compréhensive de beaucoup d'enseignants à l'égard des enseignements à distance’’, explique le professeur Magatte Ndiaye.

Aujourd’hui, le directeur adjoint de l’UFR Lettres et sciences humaines de l’UGB reconnait que la situation est toute autre, face à la crise sanitaire. Donc, ils sont obligés d’aller vers l’enseignement en ligne. De par son expérience de chargé de la pédagogie depuis trois ans au sein de son UFR, en matière d'effectifs, tant des enseignants que des étudiants, le Pr. Ndiaye affirme que les avantages suivants sont loin d'être ‘’accessoires’’. ‘’Un, la programmation non-contraignante des enseignements. Deux, la gestion flexible de l'espace virtuel extensible dans la mesure du possible. Et, de trois, une meilleure accessibilité des supports et contenus des cours, la possibilité de partage direct d'enregistrements des séances diffusables immédiatement, etc.’’, liste-t-il.

A cela, il s'ajoute à ces avantages, d’après le Pr. Ndiaye, une certaine rationalisation des dépenses récurrentes, relatives aux déplacements et à l'hébergement des intervenants extérieurs, qui pesaient lourdement dans le budget de leur UFR. ‘’Il faut dire que depuis des années, nous réduisons de manière importante les dépenses axées sur la prise en charge des intervenants externes que nous appelons vacataires. Et sur les dépenses des participants des membres du jury aux thèses, parce qu’il y a beaucoup de thèses qui s'organisent maintenant en ligne. En tant qu'université tournée vers l'extérieur, si nous faillons à cette exigence des temps nouveaux, nous risquons de rater, malheureusement à de très grandes vitesses, l'enseignement version XXIe siècle’’, renchérit-il.

Si le Pr. Magatte Ndiaye se réjouit de l’enseignement en ligne, son collègue, le Pr. Khadim Rassoul Thiam, soutient, lui, que le processus décisionnel durant la première vague a été ‘’confus’’. ‘’Il faut le reconnaître. Nous avons subi des décisions. C'est-à-dire, c'est l'autorité qui nous a imposé l’enseignement à distance et qui nous a imposé aussi l'arrêt de toutes les activités et la fermeture du campus. C'est l'autorité qui nous a imposé de reprendre la pédagogie à distance, en attendant que les conditions permettent la reprise des enseignements en présentiel. Tout ceci s’était mal passé, parce qu'on était mal préparé. Nous avons rencontré d'énormes difficultés pratiques, à l'instar des autres universités sénégalaises, parce que, dans ce contexte, seule l'UVS était prête à fonctionner’’, soutient-il.
Enquête

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

28 - Septembre - 2020

Rentrée scolaire: L’Etat se trompe de priorités (Par Madiambal Diagne)

Le monde est obligé de vivre avec la pandémie du Covid-19 dont les dégâts sociaux sont multiformes. Mais dans un pays comme le Sénégal, où le taux...

28 - Septembre - 2020

Bfem : Un taux de réussite de 74% contre 51% en 2019

A l'instar du baccalauréat, le Brevet de fin d'études moyen (Bfem) 2020 est jugé satisfaisant. Un grand bond en avant a été fait, avec 74% de réussite...

26 - Septembre - 2020

BFEM : LOUGA ENREGISTRE UN TAUX DE RÉUSSITE DE 77,77%

La région de Louga a enregistré un taux de réussite de 77,77% à l’examen du Brevet de fin d’études moyennes (BFEM), a appris l’APS de la...

26 - Septembre - 2020

BFEM : KAFFRINE AFFICHE UN TAUX DE RÉUSSITE DE 90,64%

La région de Kaffrine (centre) a obtenu un taux de réussite de 90,64 % à l’examen du brevet de fin d’études moyennes (BFEM) soit 20,34 points de plus sur...

25 - Septembre - 2020

Faute d’état civil: plusieurs élèves de terminale privés d’examen du Bac

C’est un problème sérieux qui ternit l’image du système éducatif sénégalais. Beaucoup d’élèves sont inconnus des registres...