LES FINANCES PUBLIQUES DU SENEGAL : UNE REALITE QUI CONFIRME LES INQUIETUDES DU PREMIER MINISTRE SUR LES CHIFFRES FALSIFIES (PAR ME TINE)

12 - Février - 2025

Dans le cadre de l’audit définitif de la Cour des Comptes sur la situation des finances publiques au Sénégal, couvrant la période de 2019 au 31 mars 2024, des révélations préoccupantes viennent corroborer les inquiétudes exprimées par le Premier Ministre concernant la fiabilité des chiffres avancés par le Gouvernement.

Un Constat Alarmant

Le rapport révèle que les recettes totales affichées s’élèvent à 16 160,8 milliards de FCFA. Cependant, plusieurs anomalies significatives ont été identifiées. Des rattachements irréguliers de recettes et une non-exhaustivité des restes à recouvrer jettent un doute sur la véracité des données financières présentées. Ces écarts de comptabilité soulèvent de sérieuses questions quant à l'intégrité des chiffres qui sont censés refléter la réalité économique du pays.

Des Dépenses Non Transparentes

Concernant les dépenses, le rapport fait état de 21 007,13 milliards de FCFA, avec des transferts massifs vers des services non personnalisés de l'État, souvent exécutés en dehors du cadre budgétaire traditionnel. Ces pratiques, qui contournent les normes de transparence, renforcent les craintes du Premier Ministre selon lesquelles les chiffres diffusés par le Gouvernement pourraient être manipulés pour masquer la véritable santé financière du pays.

Une Dette Sous-Estimée

L’audit souligne également que la dette publique totale a été reconstituée à 18 558,91 milliards de FCFA, un montant qui dépasse largement les chiffres déclarés dans les documents officiels. Ces incohérences dans la déclaration d’endettement devraient alerter non seulement les acteurs politiques, mais également la société civile sur la gestion des finances publiques.

Risques Budgétaires Accrus

Les irrégularités dans les transferts de fonds et les dépenses sans couverture budgétaire, notamment un reliquat de 114,4 milliards de FCFA du sukuk SOGEPA non reversé au Trésor, exposent l'État à des risques budgétaires considérables. Cette situation souligne l'urgence d'une vigilance accrue et d'une réforme structurelle dans la gestion des finances publiques, comme l’a souligné le Premier Ministre.

En définitive, les résultats de cet audit ne laissent guère de place au doute :
les préoccupations du Premier Ministre sur la falsification des chiffres sont fondées. Il est impératif que des mesures soient prises pour restaurer la confiance dans la gestion des finances publiques et garantir une transparence totale dans les opérations budgétaires.

La situation actuelle appelle à une réévaluation des pratiques comptables et à une reddition de comptes rigoureuse afin de protéger les intérêts des citoyens sénégalais.

Me Abdoulaye TINE
Avocat à la Cour et Docteur en droit
Président du Parti Union Sociale Libérale
Membre de la Coalition Diomaye Président.

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

13 - Janvier - 2025

Coopération : Ousmane Sonko est arrivé à Nouakchott pour une visite de travail sur l’énergie, les transports, la sécurité et la migration

Le Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, est arrivé dimanche soir à Nouakchott pour une visite officielle de deux jours consacrée essentiellement à...

12 - Janvier - 2025

LES JAKARTAMAN SONNENT L’ALERTE (PAR IBRAHIMA THIAM)

Les Jakartaman, ces héros du bitume et des ruelles cabossées, ont pris la route de la contestation, klaxons en main, pour rappeler au gouvernement qu’ils ne sont pas juste une...

12 - Janvier - 2025

LIVRE DE MAME BIRAME WATHE : CE QU’EN PENSE ME TINE

Hier, samedi 11 janvier 2025, j'ai eu le plaisir d'assister à la cérémonie de présentation du livre de l’écrivain et journaliste Mame Birame Wathe, un...

10 - Janvier - 2025

JUBB, JUBBAL, JUBBANTI : PROMESSE D’AUDACE OU POUDRE AUX YEUX ? (PAR IBRAHIMA THIAM)

Faire « jubb, jubbal, jubbanti », c’est l’idée d’un grand ménage, une ambition de tout chambouler pour faire mieux. Ça en jette, non ? Mais...

10 - Janvier - 2025

Charles Biagui, enseignant chercheur : ''Ce que je pense de la rationalisation des partis politiques... ''

Selon l’Enseignant chercheur en Sciences politiques, Jean Charles Biagui, le débat sur la rationalisation des politiques annoncée par le nouveau régime n’est pas...