Les Premiers pas de Diomaye Faye pour la recherche de la paix en Casamance

14 - Juin - 2024

Les nouveaux dirigeants du Sénégal sont jusque-là peu bavards par rapport au brûlant ssujet lié au règlement du conflit casamançais qui demeure, incontestablement, un des plus gros dossiers sur lesquels les Sénégalais les attendent. Mais, ce silence est une apparence trompeuse. Ça travaille à l'ombre. En fait, une source qui est très au fait de l'évolution de ce dossier qui s'est confié à infos15, rapporte que le président Bassirou Diomaye Faye a rencontré, le week-end dernier, l'amiral Farba Sarr et son groupe qui font partie des acteurs qui oeuvrent, depuis des années, pour le retour d'une paix en Casamance. Notre interlocuteur s'est toutefois gardé de nous donner les détails de leur entretien qui s'est déroulé dans la plus grande discrétion. Mais l'on peut imaginer que le nouveau président a rencontré ce groupe à titre consultatif pour comprendre certains paramètres, pour avoir des éléments d'informations fiables lui permettant de prendre le bon bout au moment de mettre en place son plan de paix qui lui permettrait d'avoir d'aboutir à des résultats probants.
Pour rappel, l'amiral Farba Sarr et son groupe étaient les représentants de l'Etat dans le processus qui avait conduit à la signature des accords de paix en août 2022, entre certaines franges du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (Mfdc) et le régime de Macky Sall. Cet accord avait été suivi par un dépôt des armes par des combattants de la faction de Diakaye (front nord). C'était le 13 mai 2023, dans la localité de Mongone qui fut longtemps le second quartier général de cette faction quand celle-ci était dirigée par le chef de guerre Souwaïbou Kamougué Diatta, premier chef du front nord. Ces armes furent incinérées au mois de décembre dernier, à la périphérie de Ziguinchor, en présence de plusieurs organisations non gouvernementales qui accompagnent le processus de paix parmi lesquelles le MALAO (Mouvement contre les armes légères en Afrique de l'ouest), les autorités de l'Etat et les ex-combattants de Diakaye, la faction signataire de cet accord.
Signalons qu'outre l'amiral Sarr et son groupe, plusieurs autres groupes d'acteurs sont impliqués dans le processus de paix, depuis l'arrivée de Macky Sall au pouvoir en 2012. Il s'agit notamment du Groupe de réflexion pour la paix en Casamance (GRPC), dirigé par l'ancien ministre d'Etat Robert Sagna qui regroupe de nombreux cadres casamançais de premier rang et d'organisations locales très au fait des soubassements de ce conflit. Le CRPC a particulièrement réussi à impliquer tous les coins et recoins de la Casamance, de Diogué à l'embouchure du fleuve Casamance à Gouloumbou à la limite territoriale entre la région de Kolda et celle de Tamba, dans la recherche de la paix. Cela a permis à M. Sagna et son groupe de parler avec toutes les factions du maquis excepté le camp de Salif Sadio. Toutes ces factions ont ouvert leurs portes aux responsables du GRPC et notamment à son leader Robert Sagna qui échange régulièrement avec les chefs de ces dernières. Cela a permis de créer une dynamique de paix qui aujourd'hui suscite un grand espoir.
Mais il faut relever que tous ces groupes travaillaient en rangs dispersés, il n'y a pas eu une synergie d'actions. Sur le terrain, on assiste même à une rivalité de ces acteurs. Chose qui a été souvent décriée par de nombreux observateurs qui estiment que ce manque de synergie est l'une des causes du retard d'un retour d'une paix durable en Casamance. Et cette dispersion des forces dans la recherche de la paix aurait été voulue et même orchestrée par Macky Sall qui bien que travaillant avec tous ces groupes, aurait été toujours méfiant vis-à-vis de certains d'entre eux.
Quelle sera la stratégie du président Diomaye Faye et son gouvernement dans la gestion de cet épineux dossier pour éviter les faux-pas du passé qui ont empêché ses prédécesseurs de trouver une solution définitive à ce conflit ? Attendons de voir.

 

Mamadou Alpha Diallo (infos15.com)

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