LIMOGEAGE DE Me MOUSSA DIOP : ET SI LE TROISIÈME MANDAT AVAIT BON DOS?

02 - Septembre - 2020

Le limogeage de Me Moussa Diop de la tête de Dakar Dem Dikk (DDD) , mercredi 2 septembre, a-t-il un lien avec sa dernière sortie médiatique dans laquelle il avait fortement soutenu que le troisième mandat était un coup d’Etat constitutionnel ? Un crime de lèse-majesté quoi. Pour bon nombre de personnes, la réponse est « oui » car Macky Sall a intimé l’ordre à ses collaborateurs de ne pas se prononcer pour le moment sur ce débat. D’autres responsables de l’APR avaient d’ailleurs été sanctionnés pour avoir transgressé la consigne présidentielle . Mais une analyse froide des dernières sorties de l’avocat convainc de formuler une autre hypothèse, qui consiste à dire que Me Moussa Diop, qui savait que ses jours étaient comptés à DDD, a délibérément violé l’interdit dans le but d’augmenter son capital sympathie à l’annonce de sa défenestration.
Il y a en effet un fait indéniable : si Me Moussa Diop a hérité de la direction de Dakar Dem Dikk, c’est pour ses compétences professionnelles, mais surtout pour son implication dans la conquête du pouvoir de Macky Sall. Par conséquent, la tenue de ce « poste politique » qu’il a obtenu en guise de récompense appelait de sa part le respect strict de la voie tracée par le président Sall. Mais voilà, le désormais ancien Dg était un élément incontrôlable. Beaucoup de Sénégalais déplorent souvent arrogance supposée. C’est aussi le fougueux Moussa Diop qui a osé s’en prendre aux Mourides, coupables à ses yeux de n’avoir pas voté massivement pour Macky Sall lors de la dernière présidentielle en dépit des réalisations du pouvoir dans la ville sainte. En 2014, c’est également lui qui avait, à la surprise générale, étalé sur la place publique son différend avec le ministre de l’Economie et des Finance de l’époque, Amadou Bâ, à qui il reprochait d’avoir bloqué des ressources financières dont Dakar Dem Dikk devrait bénéficier. « Nous avons trouvé ici une situation très difficile. Environ 300 et quelques bus en panne sont stationnés parce que c’est le ministre de l’Economie et des Finances qui a bloqué notre argent», avait-il dit, foulant ainsi aux pieds la légendaire solidarité de l’équipe dirigeante. Invité sur 7TV, il avait aussi étrillé le directeur de de la formation et de la communication du ministère de l’Education nationale, Mohamed Moustapha Diagne, après les couacs notés lors du convoyage des enseignants pour la reprise des cours suite à l’irruption du coronavirus au Sénégal. Bref, comme on peut le constater, Moussa Diop a un ton et une attitude, (certains diront une insolence) qui sont politiquement contre-productifs pour le pouvoir. Sa sortie sur le troisième mandat est manifestement l’incartade de trop qui Macky Sall ne pouvait tolérer.
Cheikh Sidou SYLLA

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

03 - Janvier - 2024

CONSEIL CONSTITUTIONNEL : JOUR DE VERITE POUR PLUSIEURS TENORS

Jour de vérité pour plusieurs ténors du microcosme politique. La commission de contrôle du parrainage au Conseil Constitutionnel va ausculter leurs dossiers respectifs...

02 - Janvier - 2024

Conseil constitutionnel : 11 parmi les 93 candidats déclarés n’ont pas déposé leur caution à la Caisse des dépôts et consignations

93 candidats à la candidature ont déposé leurs dossiers au niveau du Conseil constitutionnel mais seuls 82 ont pu verser leur caution à la Caisse des...

02 - Janvier - 2024

Adieux de Macky SALL: Alioune Tine fait un plaidoyer Tine sauver ce qui reste de la démocratie

Grand bâtisseur, mais un PR qui n’hésitera pas à user sans modération et sans limite du pouvoir présidentiel exacerbé et de sa majorité pour...

02 - Janvier - 2024

Contrôle des dossiers de candidature au conseil constitutionnel: Seuls trois candidats ont validé leurs parrainages pour le moment

La commission chargée de contrôler les parrainages pour l’élection présidentielle a débuté ses travaux ce samedi. À l’issue de ce...

02 - Janvier - 2024

Présidentielle de février 2024 : Ousmane Sonko investi sans tambour ni trompette

Les militants de l’ex-parti Pastef, ont finalement investi leur candidat, Ousmane Sonko, à l’élection présidentielle du 25 février prochain le dimanche 31...