Livre bilan de 12 ans de pouvoir : Macky répond à Diomaye et Sonko

30 - Août - 2024

Réponse du berger à la bergère ! C’est par un livre blanc de 199 pages que l’ancien président de la République, Macky Sall a répondu aux attaques du président Bassirou Diomaye Diakhar Faye et son Premier ministre, Ousmane Sonko qui soutiennent avoir trouvé des «caisses vides» et un «pays en «ruines».

En attendant que le protocole du Cap Manuel livre ses secrets, l’ancien président de la République, Macky Sall, et son successeur, Bassirou Diomaye Diakhar Faye ainsi que son Premier ministre, Ousmane Sonko, livrent un combat digne des gladiateurs. Après avoir déclaré avoir trouvé un «pays en ruines» et des fonds politiques estimés à 9 milliards, absorbés en seulement trois mois, Macky Sall sort de sa réserve en faisant publier un livre blanc de 199 pages où les Rédacteurs vantent ses réalisations allant du recadrage à l’inclusion sociale et équité territoriale pour un Sénégal émergent sous un titre : «Macky Sall, 12 ans à la tête du Sénégal». La présentation du Livre blanc a eu lieu hier, jeudi 29 août 2024, en présence des responsables de l’Alliance pour la République (APR) et des allies de la coalition Benno Bokk Yaakar.

«Il s’agit du travail colossal couvrant 12 ans que la grande coalition Benno Bokk Yakkar, sous la Présidence de son Excellence Monsieur le Président Macky Sall, un homme d’Etat aux qualités exceptionnelles, a réalisé sous les yeux de tous les Sénégalais et Observateurs extérieurs», tonne d’emblée Me Sidiki Kaba, Premier ministre sous le régime du Président Sall. Et d’ajouter, «Cette somme de réalisations concerne une multitude de secteurs vitaux pour la Nation, notamment les zones rurales qui ont été au cœur des priorités de notre coalition pendant notre mandat».

«Une réponse (…) à toutes sortes d’attaques infondées, de jugements injustes et de déclarations populistes recensées»

La suite de sa déclaration va révéler les raisons d’un livre-bilan. «Je demeure convaincu que cet inventaire sera une réponse limpide, lumineuse et pertinente à toutes sortes d’attaques infondées, de jugements injustes et de déclarations populistes recensées çà et là.
Des faits et des chiffres seront mis à votre disposition pour que vous puissiez à votre tour les analyser et les disséquer», a soutenu l’ancien président de la FIDH. Et d’ajouter : «Le style choisi est non polémiste. La démarche adoptée repose sur un argumentaire soutenu par des chiffres et des données irréfutables qui fournissent une photographie exhaustive de la situation réelle telle que transmise en avril 2024. La trame du document suit trois axes : l’héritage économique trouvé en 2012, le Sénégal sous le Président Macky Sall et les perspectives après douze années de gestion du pays».

L’ancien Garde des Sceaux, ministre de la Justice va citer le programme Yoonu Yokkuté pour «réorienter la trajectoire de notre pays sur la voie de la prospérité durable» ; le Plan Sénégal Emergent qui, selon lui, «a permis de passer des habituelles programmations sur le court terme à une planification sur une génération faisant la part belle à l’inclusion sociale, l’équité territoriale et la modernisation de l’économie» ; la normalisation et la rationalisation des dépenses publiques» ; ainsi que la résilience de notre économie lors de la crise Covid-19, sans occulter, le Plan d’Actions Prioritaires 3 (PAP 3) du PSE et le Programme d’Investissements Prioritaires (PIP) 2024 – 2026 déjà ficelés au moment du passage de témoin dans la gestion du pays, au mois d’avril dernier», souligne-t-il.

Macky Sall, un «homme de paix»

L’ancien ministre des Forces armées terminera son discours par un hommage au président Sall non sans égratigner les tenants du nouveau régime en des termes à peine voilées.

«C’est avec fierté, que nous voudrions rendre hommage au Président Macky Sall, un homme de paix, un homme de dialogue, un panafricaniste émérite qui continue de défendre, avec foi et ardeur, les ambitions intégrationnistes de notre continent et de sa place légitime dans la gouvernance mondiale».

«On ne doit s’imaginer plus grand ou plus fort que cette nation qui nous abrite tous. Nous sommes parce que le Sénégal est», dixit Macky

Ce livre bilan de 199 pages est divisé en quatre parties. D’abord le Sénégal en 2012 : le lourd héritage économique. Dans cette partie, le Sénégal est peint sur un tableau sombre avec notamment un taux de croissance de (1,8%, inférieure à la croissance démographique (2,8%) ; 
une situation délicate des comptes publics avec un déficit budgétaire proche de 8%,
un pouvoir d’achat réduit par une inflation de 3,4% au-dessus du plafond communautaire de l’UEMOA ; un doublement de l’encours de la dette publique en moins de 6 ans : 1 022,7 milliards de FCFA correspondant à 20% du PIB en 2006 à la suite des Initiatives d’annulations de la Dette (IADM et PPTE), contre 2 741,4 milliards de FCFA équivalant à 40% du PIB au 31 mars 2012).

Présentant quelques points de référence avant 2012, les rédacteurs soutiennent que de 2007 à 2011, l’encours de la dette connaît une hausse de 21,8% en moyenne annuelle. Le ratio d’endettement (dette/PIB) passe de 20,9% à 42,3% (fin 2011 et début 2012), soit une augmentation de 21,4 points en 5 ans. En valeur, l’encours de la dette s’établit à 2 704,2 milliards FCFA tandis que le PIB du Sénégal se chiffrait à 6 782,8 milliards FCFA.

Or, sur la deuxième partie, le Sénégal sous Macky Sall, ils dressent une petite embellie avec la mise en place du programme Yoonu Yokkuté marqué par un «appui au monde rural ; la réduction du prix des denrées de première nécessité ; la hausse des investissements en privilégiant l’agriculture, les infrastructures et l’énergie ; la réduction du train de vie de l’Etat».

Selon eux, «L’an 1 du Président Macky Sall a été un exercice réussi en ce qu’il s’est traduit par une reprise de l’activité économique avec un taux de croissance réel de 4,4%, un taux d’inflation de 1,4% et un déficit budgétaire de 5,8%». Et avec le Plan Sénégal Émergent (2014-2035), le Sénégal inaugure l’ère de la « Normalisation de l’économie et de la gestion financière » et 
le budget connaît une hausse continue. Il est passé de 2 344,8 milliards FCFA en 2012, y compris le montant de l’amortissement de la dette, à 7003,6 milliards FCFA en 2024, incluant l’amortissement de la dette, soit quasiment un triplement, une augmentation de 4 658,8 milliards de FCFA en valeur absolue et de 198,7% en valeur relative. Il atteindra 7003,6 milliards F CFA en 2024.

Les deux dernières parties du livre seront axées sur les defis-perspetives et les annexes ou les rédacteurs passent au peigne avec des chiffres à l’appui toutes les réalisations du régime de Macky Sall sur l’ensemble des 14 régions du Sénégal. Une réponse directe aux tenants du pouvoir sous la présidence de Bassirou Diomaye Diakhar Faye et son Premier ministre, Ousmane Sonko. Déjà, Macky Sall a tenu à rappeler dès l’entame du livre que : «On ne doit s’imaginer plus grand ou plus fort que cette nation qui nous abrite tous. Nous sommes parce que le Sénégal est.» Les hostilités sont ainsi ouvertes. De quoi rendre plus chaud l’été avec la suppression en téléchargement du CESE et du HCCT.

SQ

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