Locales à Ziguinchor: Sonko devance les leaders de Bby dans les intentions de votes

17 - Juin - 2021

​La bataille pour les Locales du 23 janvier prochain a commencé un peu partout dans le pays. Le président de la République, à travers ses tournées dites économiques, mène en réalité une campagne électorale. C’est d’ailleurs ce que pensent beaucoup de Sénégalais qui se désolent de cette supercherie. Si Macky Sall est presque en terrain conquis dans le Nord du pays où il se trouve actuellement, et où ses troupes évolueront en roue libre lors des élections locales, il n’en est pas de même dans le Sud, plus précisément à Ziguinchor, où le leader de Pastef, Ousmane Sonko, semble avoir pris une longueur d’avance sur ses adversaires sans même y avoir mené campagne. Il est quasiment plébiscité par la jeunesse. Le « Témoin » s’est promené dans les rues de Ziguinchor.

Depuis l’annonce de la date des Locales prévues en janvier 2022, la politique est au cœur des débats partout au Sénégal. Chaque leader local se déploie sur le terrain en vue de conquérir et maintenir son électorat. Mais il y a des zones déjà conquises. Voire imprenables. Ziguinchor en est une. Si le Fouta est un « titre foncier » du président de la République, la Basse Casamance semble immatriculée au nom du leader de Pastef.

Après la Présidentielle de 2019 où Ousmane Sonko était arrivé largement en tête dans la région de Ziguinchor malgré la puissance financière de nombreux responsables politiques de la majorité dans la ville, il semble bien parti pour transformer l’essai lors des élections locales du 23 janvier prochain. En effet, bien rares sont les habitants de Ziguinchor à parier sur la capacité des responsables locaux du camp présidentiel à renverser la tendance. Aujourd’hui, la jeunesse de cette Basse Casamance, formatée politiquement, est « patriote ».

Assis sur une moto, Saliou estime que sa carte est déjà pour le Pastef. « Ne vous méprenez pas sur la liesse populaire qui suit tout le temps les leaders de la majorité présidentielle dans les meetings ou autres manifestations, ils n’ont rien derrière eux. Ici, c’est Ousmane Sonko qui a le vent en poupe. Nous voulons un autre régime et une nouvelle équipe municipale pour changer nos vies », soutient le jeune Jakartaman.
« Le fait qu’on nous ait remis des miettes, ne nous fera pas changer d’avis. Il faut continuer à interroger les gens. Tu verras que les Ziguinchorois ont tourné le dos aux responsables de la mouvance présidentielle », a-t-il renchéri.

Aux abords du rond-point « Jean Paul II », des vendeurs ont installé un peu partout leurs marchandises. Abdou, un client d’une banque de la place, range ses billets dans ses poches et s’apprête à prendre une moto. « Ce régime de Macky Sall a fini d’appauvrir les gens. A Ziguinchor, je ne sais pas encore qui va conduire la liste de Pastef, mais les gens ont Ousmane Sonko dans leur cœur. L’actuel maire, Abdoulaye Baldé, et les autres responsables ne font pas le poids. Ils le savent. Ils ont obtenu tous les moyens durant la dernière élection présidentielle mais ils ont été battus à plate couture. Pour vous dire, que la réalité se trouve dans les urnes. Nous votons Sonko », s’est-il exclamé.

A l’arrêt du bus, une étudiante de l’Université Assane Seck de Ziguinchor attend tranquillement son transport en commun. « Je suis « patriote ». Je ne sais pas ce qui va se passer, mais il ne sera pas facile de renverser le Pastef à Ziguinchor. Nous sommes déterminés. Il n’y a qu’une minorité de vieilles personnes qui votent pour la mouvance présidentielle », fait-elle comprendre.

Un professeur de collège requérant l’anonymat confie que, à Ziguinchor, il n’y aura pas de confrontation. « Nous allons passer comme lettre à la poste. La majorité des élèves, étudiants, enseignants et professeurs sont des « Patriotes ». Nous voulons un changement dans ce pays. Nous allons le commencer d’abord avec ces Locales en les remportant haut la main. Nous suivons le leader de Pastef pour son programme très ambitieux », a-t-il lancé.

Une quadra de la majorité présidentielle douche l’enthousiasme des détracteurs de BBY. « Les Patriotes oublient que les Locales sont différentes de la Présidentielle. Ils n’ont pas de représentants charismatiques dans la zone qui peuvent égaler l’actuel maire. Ils se trompent d’élection. Ils seront surpris et parleront encore de fraude », soutient Astou Goudiaby.

En tout cas pour beaucoup de nos interlocuteurs, Ziguinchor pourrait basculer du côté de Pastef si les « Patriotes » investissent comme tête de liste leur leader Ousmane Sonko. Mais ce dernier, qui a des ambitions nationales, acceptera-t-il de se faire piéger localement par la majorité présidentielle, comme Malick Gackou l’a été jadis à Guédiawaye ? Il ne reste plus que quelques mois pour avoir la réponse à cette question !

Le Témoin

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

16 - Décembre - 2024

France: : l'Assemblée nationale adopte à l'unanimité un projet de loi spéciale pour pallier l'absence de budget 2025

Les députés ont adopté, lundi 16 décembre, le projet de loi spéciale autorisant l'exécutif à prélever l'impôt et à emprunter...

14 - Décembre - 2024

PRESSE-REVUE : BARTHELEMY DIAS EN VEDETTE DANS LES JOURNAUX DU WEEKEND

Les publications du weekend reçues à l’APS traitent en priorité l’actualité politique relative notamment à la révocation de l’opposant...

14 - Décembre - 2024

Assemblée nationale : les députés Pape Djibril Fall et Mame Omar Ndoye officiellement installés

Pape Djibril Fall de la coalition Samu Sa kaddu (opposition) et Mame Omar Ndoye de Pastef (majorité) ont été officiellement installés samedi comme membres de la 15e...

14 - Décembre - 2024

DAKAR, UN NOUVEAU MAIRE OU UNE DELEGATION SPECIALE ?

Le préfet de Dakar, Mamadou Lamine Ngom, se fondant sur les articles L.29, L.30 et L.277 du Code électoral, a déclaré Barthélémy Toye Dias «...

13 - Décembre - 2024

La perte de la mairie de Dakar est imminente pour Barthélémy Dias

Après son siège de député, la perte de la mairie de Dakar est désormais quasi-certaine pour Barthélémy Dias.  L'Observateur...