Locales Thiès: BBY avertit Macky et Idy à propos du choix des têtes de liste

09 - Septembre - 2021

​« Le choix des têtes de liste à Thiès posera forcément problème aux prochaines élections territoriales ». Voilà la question que se posent des cadres de la coalition présidentielle Benno Bokk Yakaar, qui voudraient également savoir « sur quels critères seront-elles choisies ? » de leur point de vue, « l’autorité politique qui usera de son pouvoir discrétionnaire devra tenir compte forcément de la position de la base militante et des populations. Sinon bonjour les dégâts ». À Macky Sall et Idrissa Seck, ces responsables politiques rappellent que « la tête de liste fera gagner si elle est populaire, fédératrice et intègre. Elle aura la redoutable tâche de mobiliser la majorité de suffrages exprimés ». Et d’avertir : « toute erreur d’appréciation dans les choix peut être politiquement fatale et électoralement suicidaire ».

 « Il ne sera jamais question à Thiès, pour les collectivités locales, d’un scénario de partage du gâteau. Non plus il ne sera pas tolérable ni acceptable qu’un parti politique se taille la part du lion en brandissant une suprématie électorale caduque. Il reviendra aux Thiessois, et eux seuls, de décider de ceux qui seront leurs maires ». Ce sentiment du conseiller spécial du maire Talla Sylla, Edouard Latouffe, responsable APR, épouse largement la conviction d’autres cadres de la coalition présidentielle, selon qui, « Thiès veut des maires crédibles, qui servent et non se servent. Thiès n’acceptera jamais l’inacceptable. Le partage du gâteau n’aura pas lieu à Thiès ».

Le maire Talla Sylla, en homme politique expérimenté, a fait récemment le triste et désolant constat que « beaucoup de responsables ne mesurent pas les véritables enjeux de l’heure ». Et son conseiller spécial, Edouard Latouffe, d’ajouter : « la vérité est que la classe politique passerait complètement à côté si elle ne pense qu’au présent, et si elle a l’option indécente de laisser aux forces montantes le chaos de l’irresponsabilité. Les élections locales ne sont pas une fin en soi. Ce n’est qu’une courte étape d’un long processus. Il est grand temps qu’une certaine classe politique se ressaisisse. S’accorder sur l’essentiel et construire de vastes consensus. Le jeu en vaut la chandelle. Thiès mérite ce sacrifice ».

Des primaires pourraient-elles constituer une panacée ?
Face aux candidatures plurielles dans Benno Bokk Yakaar, l’organisation de primaires peut-elle constituer une panacée ? Sur la question, M. Latouffe se veut précis : « ce qu’il faut surtout éviter, c’est procéder à des parachutages par le truchement d’un centralisme démocratique qui ne fait plus recette dans aucune démocratie au monde. Nul ne cautionnerait aussi que l’on fasse recours à une majorité mécanique désuète parce que ne faisant pas l’objet d’un renouvellement structurel, pour imposer un candidat supposé être celui du président de la République. Car même si, politiquement, cette élection le concerne au premier chef, il n’en a pas le pouvoir constitutionnel ».

Parlant du président du Conseil économique, social et environnemental (Cese), Idrissa Seck, le collaborateur du maire Talla Sylla pense qu’« il se doit, au nom de l’éthique de conviction, renoncer à toute vaine tentative de parrainage de candidats. Sa participation récurrente dans le jeu politique thiessois le placerait obligatoirement dans une posture de compétition dans une échéance qui doit cesser d’être un enjeu personnel pour lui ».

Et de poursuivre : « nous savions tous que son implication aux différentes compétitions locales de 2009 et 2014 était plus motivée par une volonté de sécurisation de sa base affective que par le souci d’une gestion des communes et de la ville. Aujourd’hui qu’il évolue dans un contexte politique particulier de « Mbourou ak Soow », aucun autre choix ne s’offre à lui que d’être dans une posture d’extrême neutralité. C’est le meilleur service qu’il pourrait rendre à cette nouvelle génération, témoin d’une «dualité au sommet de l’Etat’’ dont Thiès a trop souffert ».

Les Thiessois n’accepteront pas d’être conduits pieds et mains liés à l’abattoir
Aujourd’hui que le jeu politique est pacifié, Doudou Ka, observateur de la scène politique, se demande s’il n’est pas temps « de signer l’acte de décès des «maires par procuration» et des «candidats cas importés» qui ne comptent que sur des contextes de confusion pour s’installer frauduleusement, au nez et à la barbe des Thiessois, pour accéder à la tête des municipalités ? »

Édouard Latouffe semble lui répondre en soutenant que « les Thiessois n’accepteront pas, cette fois ci, d’être conduits pieds et mains liés à l’abattoir ». Le conseiller spécial du maire Talla Sylla reste fortement convaincu que les citoyens de la Ville –aux-deux-gares « rejetteront collectivement, avec la dernière énergie, toute volonté de vouloir leur choisir des maires riches comme Crésus, au patrimoine princier, au bilan personnel validé d’office par l’OFNAC ».

Quant au président de l’alliance « Siggil Jotna », Abdoulaye Dièye, a-t-il donc raison de penser que « rien ne doit plus être comme avant » ? En tout état de cause, nos interlocuteurs rappellent au président Macky Sall, patron de la coalition Benno Bokk Yakaar que, « malgré leur caractère local, ces importantes échéances ont un enjeu présidentiel voire présidentialiste ». Ce tout en admettant que les élections locales sont toujours difficiles à gérer, surtout pour des partis au pouvoir.

Selon Edouard Latouffe, « ce que le président Macky Sall peut faire, et il en a effectivement le droit et la responsabilité, c’est de procéder à un arbitrage qui ne puisse ramer à contrecourant des intérêts supérieurs des Thiessois. Nul n’acceptera qu’on nous propose des têtes de listes qui ne mettent pas Thiès au centre de leurs préoccupations. Nul ne sera un témoin impuissant et inactif face à la volonté d’une minorité de décider à la place des Thiessois seuls souverains dans leurs décisions ».

Le conseiller spécial du maire Talla Sylla de poursuivre : « il n’existe d’autre perspective, face à cette nouvelle coalition de l’opposition, que de porter des choix sur des têtes de listes exemptes de reproches, à la probité morale et intellectuelle indiscutable, au leadership fédérateur qui auront pleine conscience des enjeux stratégiques de ces échéances locales ».

Ces principes rappelés, Edouard Latouffe se dit conscient qu’« une élection n’est jamais gagnée d’avance. Si on fait avaliser au président Macky Sall le schéma de l’échec sur la base d’informations erronées, si on met sur la touche les authentiques Thiessois qui ont suffisamment apporté la preuve de leur amour pour Thiès, qui reste et demeure la mère des batailles, on en assumera demain la responsabilité devant le tribunal de l’histoire ».

Le Témoin

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