LUTTE CONTRE LE CORONAVIRUS: LE DESTIN DES MESURES PRISES PAR UN GOUVERNEMENT SANS AUTORITE

08 - Août - 2020

Le ministre de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye, a annoncé une série de mesures restrictives pour freiner la propagation du coronavirus, vendredi 7 août, lors d’une conférence de presse .
Il s’agit de : « l’Interdiction des rassemblements au niveau des plages, des terrains de sport, des espaces publics et des salles de spectacle ; l’interdiction de toutes manifestations sur la voie publique spécialement dans la région de Dakar ; du port obligatoire du masque dans les services de l’administration et du privé, dans les commerces, les transports, respect scrupuleux des arrêtés du ministre des transports relativement au nombre de places autorisé dans les transports en commun...»
Évidemment, ces annonces sont à saluer puisqu’elles confirment la volonté manifeste du gouvernement de casser la chaîne de transmission d’une maladie contagieuse qui gagne quotidiennement du terrain . On peut aussi en déduire que les tenants du pouvoir ont entendu les inquiétudes des populations face à la vitesse de propagation de la maladie et à l’accroissement inquiétante du nombre de décès (229 à ce jour).
A vrai dire, ce n’est pas l’intention qui fait défaut aux autorités dans cette « guerre ». Le Plan de résilience économique et sociale, le couvre-feu et l’état d’urgence sont des preuves de leur volonté . Le problème, c’est la faiblesse de l’Etat! Son incapacité à se faire respecter et à faire respecter les mesures qu’il a prises. Au Sénégal, il suffit qu’un marabout hausse le ton ou que des commerçants, des transporteurs et même des vendeurs à la sauvette ruent dans les brancards pour que la République commence à trembler avant de reculer honteusement. On pensait , à juste raison et peut-être naïvement, qu’il n’y aurait jamais eu de surcharge dans les transports après le naufrage du « Diola », que des mesures draconiennes seraient prises pour restaurer la discipline dans ce sous-secteur. Mais voilà, passé le temps de l’émotion, les mauvaises habitudes ont refait surface sans que l’Etat ne lève le plus petit doigt ! On avait aussi salué les mesures restrictives prises par le président Macky Sall au début de la crise sanitaire, mais face à la révolte de la rue, le gouvernement a encore reculé. Des exemples qui illustrent le manque d’autorité de l’Etat, voire son incapacité pathologique de faire régner la discipline sont hélas nombreux.
Que des Sénégalais refusent d’obéir, là n’est pas le problème. Il y aura toujours ceux qui trouveront du plaisir à transgresser. Et les Sénégalais ne font pas exception dans ce type de rapport à la puissance publique. Mais comme un enseignant dans sa classe, l’Etat a vocation à être pédagogue ! Pour coller à notre sujet, il s’agira concrètement de créer les conditions favorables à l’adoption des mesures prises par l’Etat pour contenir la maladie. Quelle que soit la pertinence du contenu, l’enseignant ne pourra atteindre son objectif que s’il est capable d’adapter son enseignement à chaque élève. C’est donc en usant de ses compétences pédagogiques qu’il réussira à capter l’attention des apprenants, à les faire adhérer à l’objectif de la leçon. Sans être autorististe, le maître doit cependant avoir de l’autorité. Et manifestement, c’est ce qui fait défaut à nos gouvernants! Voilà aussi pourquoi on est envahi par le pessimisme car sans autorité, les mesures prises par le ministre de l’Intérieur, au nom du président de la République et du gouvernement,  ne seront  pas respectées!
Cheikh Sidou SYLLA

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

14 - Septembre - 2024

UNE SOUMISSION AU PM ASSUMEE ! (PAR ABDOU LATIF COULIBALY)

Le Chef de l’Etat, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, abdique ses responsabilités, en décidant volontairement de transférer toutes ses prérogatives à son...

13 - Septembre - 2024

Le président Diomaye Faye dissout l’Assemblée et fixe la date des élections législatives au 17 novembre

Le président de la République, Bassirou Diomaye Faye a annoncé, ce jeudi, qu’il a décidé de dissoudre l’Assemblée nationale. Et la date des...

13 - Septembre - 2024

Dissolution de l’Assemblée nationale : Bennoo accuse le président Diomaye Faye de parjure

Le communiqué du groupe parlementaire de Bennoo Bokk Yakaar parvenu à PressAfrik, n’a pas attendu la fin de l’adresse à la nation du président de la...

13 - Septembre - 2024

Législatives anticipées du 17 novembre: Ce sera des élections sans parrainages

Il y aura des élections législatives anticipées le 17 novembre 2024. Ainsi en a décidé le chef de l’Exécutif, Bassirou Diomaye Faye, qui a dissous...

12 - Septembre - 2024

Dissolution de l’assemblée nationale : la XIVème Législature retient son souffle

Le président de la République Bassirou Diomaye Diakhar Faye peut désormais procéder à la dissolution de la quatorzième législature et convoquer des...