MACKY CHERCHE SA VOIE

28 - Février - 2020

Un timing savamment choisi (un an après la réélection de Macky) ! Des personnalités envoyées au charbon. Le premier, c’est Mahammed Boun Abdallah Dionne (ancien Premier ministre et actuel ministre d’Etat, secrétaire général de la Présidence de la République) qui plaide la suppression de la limitation des mandats pour que Macky Sall puisse rester au pouvoir jusqu’en 2035. Ensuite, c’est le Directeur des structures de l’APR (parti au pouvoir) qui parraine la candidature de Macky Sall en 2024 et parle pour la première fois de la non rétroactivité de son premier mandat de sept ans. Quant à Mansour Faye, il s’est juste contenté de préciser que Macky Sall ne sera pas au pouvoir jusqu’à 2035. Le Chef de l’Etat, qui ne voulait répondre ni par un «oui» ni par un «non», a fini, via les agissements de ses collaborateurs et autres sondes lancés à l’opinion, par afficher ses ambitions. Il cherche juste la voie pour y arriver.

L’équation des alliés et des «présidentiables» de l’Apr

Dans sa recherche de voie pour le troisième mandat, Macky Sall devrait aussi régler deux équations. D’abord, celle de ses alliés. Ensuite, celle des têtes de gondole de son parti considérées à tort ou à raison comme des «présidentiables» et/ou ayant des ambitions présidentielles. Pour l’heure, les alliés qui ont perdu, pour la plupart d’entre eux, de leur influence, font le profil bas, s’ils n’adoptent pas la politique de l’Autruche. «Il ne faut pas qu’on se laisse divertir par ce débat prématuré», a récemment confié à Sud Quotidien, le porte-parole de la LD, Moussa Sarr. Quant son homologue du PIT, Moussa Sow, il avait indiqué qu’il faut : «éviter de distraire le peuple» sur le débat du 3ème mandat. Au niveau de l’AFP, Zator Mbaye avait plutôt conseillé ses collègues alliés à éviter le débat. Alors qu’Abdoulaye Wilane du PS soutenait que «chaque chose a son temps». Une omerta qui en dit long sur la peur bleue qui anime les alliés de Macky Sall au sein d’une coalition majoritaire où chacun cherche à consolider son strapontin. D’ailleurs, c’est ce qui explique l’implosion de tous les partis alliés qui accompagnent Macky Sall depuis 2012. L’autre équation et pas la moindre, c’est celle de faire «parrainer» sa candidature pour un troisième mandat à des responsables de son parti. Certains sont accusés, à tort ou à raison, d’avoir des ambitions présidentielles tout en restant dans le Macky. L’administrateur de la Maison de la Presse, Bara Ndiaye a même cité nommément Aminata Touré (présidente du Conseil économique, social et environnemental) et Amadou Bâ (ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur). Selon certaines indiscrétions, Abdoulaye Diouf Sarr (ministre de la Santé), Aly Ngouille Ndiaye (ministre de l’Intérieur) ou Mouhamadou Makhtar Cissé (ministre du Pétrole) seraient en ligne de mire des faucons du Palais. Ce qui installe notre pays dans des duels à fleurets mouchetés, en attendant l’attaque frontale

L’amnistie de Karim et Khalifa renvoyée aux calendes grecques

La volonté de plus en plus affichée de Macky Sall, de briguer un troisième mandat, ne serait pas étrangère au refus de discuter d’une éventuelle amnistie de Karim Wade et de Khalifa Sall, comme jadis, annoncée par le Président de la République à France24, pour davantage décrisper l’espace politique sénégalais. Et pour cause, les sondages d’hier seraient toujours valables aujourd’hui. Une élection présidentielle avec Khalifa Sall et Karim Wade déboucherait inévitablement sur un deuxième tour. Ils semblent encore être les deux seuls capables de mettre Macky Sall en ballotage. Conscient de cet état de fait, le Président Sall et ses souteneurs ne seraient plus disposés à procéder à une telle «largesse» qui entrainerait leur chute et leur perte du pouvoir. Voilà pourquoi la question de l’amnistie a été renvoyée aux calendes grecques. Le temps de valider la candidature du président de l’APR et de lui assurer un troisième mandat. Ce n’est qu’en ce moment et en ce moment seulement que l’ancien maire de Dakar et le fils du Pape du Sopi vont recouvrer leurs droits civiques, via une loi d’amnistie.

Sud Quotidien

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

10 - Octobre - 2024

En cas de rejet candidature de Barth: Quel sera le sort de la liste Samm Sa Kaddu ?

La candidature de la tête de liste nationale de la coalition Sam Sa Kaddu en occurrence Barthelemy Dias pourrait être invalidée par le Conseil constitutionnel à cause de...

09 - Octobre - 2024

Le Président Diomaye va exposer son programme pour les 5 ans à venir le 14 octobre 2024 révèle Ayib Daffé

« Le président Bassirou Diomaye Faye va exposer son projet « Vision 2025 » pour les 5 années à venir le 14 octobre 2024 ». L’information a...

09 - Octobre - 2024

Législatives : La candidature de Barth’ attaquée devant les 7 Sages, Pastef indexé

On le sentait venir. Barthélémy Dias était menacé par un recours de Pastef pour inéligibilité. C’est fait. Même si c’est la liste And...

09 - Octobre - 2024

Une Haute Cour de Justice en vue en cas d'une victoire de Pastef,aux législatives, selon le ministre El Malick Ndiaye

« Ils ne veulent pas que les choses dont ils sont les auteurs soient mises sur la table ». Cette sortie est du ministre El Malick Ndiaye, à l’occasion du point de presse...

09 - Octobre - 2024

Saint-Louis: L'Apr se meurt, le Pastef monte en puissance

A quelques semaines des élections législatives, il n’est pas risqué de penser qu’il n’y aura pas de bataille pour les élections législatives...