MACKY SALL EN QUÊTE DÉSESPÉRÉE DE LIQUIDITÉS SUR LES MARCHES INTERNATIONAUX
Le président sénégalais, Macky Sall, est confronté à des difficultés financières alors qu'il se prépare à quitter le pouvoir en 2024. Parmi ces défis, on retrouve un important besoin de liquidités qui pousse l'Etat à s'endetter à des taux élevés sur les marchés internationaux.
En avril dernier, l'Etat sénégalais a discrètement confié un mandat à un pool de trois banques occidentales pour lever des fonds sur les marchés internationaux, selon Africa Intelligance. Cette opération a permis à en croire la même source, de réunir 175 millions d'euros, dont une partie a été utilisée pour honorer l'engagement de Dakar dans le projet pétrolier Sangomar, opéré par Woodside Energy et prévu pour 2024.
Cependant, le fait que le Sénégal se tourne vers les marchés internationaux peut surprendre compte tenu des taux d'intérêt élevés, qui avoisinent les 10%. Ce renchérissement du crédit est en partie dû à l'inflation et à la reprise post-Covid-19, mais également à une perception du risque politique élevé, notamment après les troubles liés à l'affaire judiciaire de l'opposant Ousmane Sonko en juin dernier.
Bien que la valeur des obligations souveraines sénégalaises ait augmenté après l'annonce du président Macky Sall de ne pas se présenter aux prochaines élections, les investisseurs occidentaux restent réticents. Une situation qui inquiète le premier ministre Amadou Ba, qui sera le candidat officiel de la majorité lors des élections de 2024.
Africa Intelligence informe que le Sénégal a un besoin urgent d'argent frais, notamment pour honorer ses engagements envers le projet Sangomar et pour faire face aux dépenses électorales prévues pour 2024. Pour cela, le pays a déjà emprunté 100 milliards de francs CFA (150 millions d'euros) auprès de la Société générale, ainsi que des souscriptions de bons du Trésor au sein de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa). Cependant, ces emprunts viennent creuser la dette publique du pays, qui s'élève à plus de 76% du PIB.
Pour gérer cette dette, le ministère des finances est conseillé par Global Sovereign Advisory (GSA) et la banque Rothschild. Les autorités sénégalaises ont également été encouragées à multiplier les roadshows auprès des grandes places financières mondiales pour rassurer les investisseurs. Le ministre des finances Mamadou Moustapha Bâ s'est rendu à Dubaï et Abu Dhabi en juillet, et le premier ministre Amadou Ba prévoit de rencontrer des bailleurs à New York, Washington, Londres et Bruxelles en décembre.