Macky Sall : un président-délinquant qui refuse de déclarer son patrimoine (Par Seybani Sougou)
On a toujours envie de rire sous cape lorsqu’on entend les partisans du régime évoquer la loi. C’est comme si tout d’un coup, un mafieux se mettait à parler de droit. L’article 37 de la Constitution du Sénégal, définit clairement les modalités d’installation du Président de la République : « Le Président de la République est installé dans ses fonctions après avoir prêté serment devant le Conseil constitutionnel en séance publique. Le Président de la République nouvellement élu fait une déclaration écrite de patrimoine déposée au Conseil constitutionnel qui la rend publique ». Outre la déclaration de serment du Président de la République devant le Conseil Constitutionnel, en séance publique ; ledit article fait de la déclaration de patrimoine, une exigence constitutionnelle, avec 2 obligations :
1. L’obligation pour le Président élu d’effectuer une déclaration de patrimoine écrite,
2. L’obligation pour le Conseil Constitutionnel de rendre publique ladite déclaration.
Les dispositions de l’article 37 sont claires, nettes et précises : la déclaration de patrimoine, ainsi que les mesures de publicité qui l’accompagnent revêtent un caractère obligatoire. En aucun cas, Macky Sall ne saurait y déroger. La publication de la déclaration de patrimoine de Macky Sall doit être effective et surtout rendue publique (publication au journal officiel). Cette déclaration de patrimoine doit être exhaustive, exacte, sincère et certifiée sur l’honneur. Doivent obligatoirement y figurer, les informations suivantes :
• Les biens directs et indirects y compris les biens mobiliers, immobiliers et tous les comptes détenus à l'étranger,
• Les parts de société civile immobilière (SCI) et l’identification des sociétés civiles immobilières,
• Les véhicules à moteur,
• Les comptes bancaires courants, livrets et produits d'épargne.
A ce jour (samedi 09 janvier 2021), la déclaration de patrimoine de Macky Sall qui découle d’une exigence constitutionnelle n’a toujours pas été respectée. Macky Sall a commis un parjure d’une extrême gravité, en violant « son serment d’observer comme de faire observer scrupuleusement les dispositions de la Constitution et des lois (2éme alinéa de l’article 37). Pour mémoire, en 2012, la déclaration de patrimoine de Macky Sall publiée au JO n° 6660 du mardi 24 avril 2012, était inexacte, insincère et mensongère (Macky Sall qui n’a publié aucun compte bancaire, est en infraction avec la législation fiscale, puisqu’il n’a pas payé ses impôts dans les formes prévues par la réglementation en vigueur). Macky Sall n’est pas seulement un président-délinquant ; c’est un mauvais citoyen qui ne paye même pas tous ses impôts.
Il y a encore plus grave : ce sont les 7 milliards du fonds taïwanais, un scandale qui n’a jamais été élucidé. Lorsque Macky Sall était premier ministre, Taiwan avait alloué un montant de 14 millions de dollars au Sénégal, transféré dans des comptes bancaires logés à Dakar.
Acculé, pour rendre compte de l’usage des fonds reçus, Macky Sall, avait reconnu avoir reçu l’argent, tout en essayant d’écarter sa responsabilité en soulignant que l’argent a été distribué aux ministres qui en avaient fait la demande. Mais, de qui se moque Macky Sall ? Concernant les 7 milliards de Taiwan, les sénégalais exigent de Macky Sall, la publication des numéros de comptes bancaires et la liste complète de tous les ministres bénéficiaires, ainsi que les montants versés. Dans un article consacré aux fonds de Taiwan, intitulé « Que Macky Sall nous dise », c’est Souleymane Jules Diop, un de ses soutiens d’aujourd’hui, qui l’enfonçait en ces termes « Comment cet argent a-t-il été restitué, dans quels comptes, par qui, et pourquoi avoir versé de l’argent d’un obscur ami du chef de l’Etat dans des comptes du Trésor, sans aucune loi de finance rectificative ?
En matière de détournement de deniers publics, et de financement occulte, Macky Sall a les mains sales. Macky Sall est un contremodèle, un fossoyeur des deniers publics : c’est un président-délinquant en « infraction permanente ».
Ses partisans doivent faire profil bas et se garder d’évoquer la loi (car si on devait établir la liste des infractions de Macky Sall depuis 2012, 20 tomes ne suffiraient pas).
Seybani SOUGOU – E-mail : sougouparis@yahoo.fr