MAIS POURQUOI TANT DE MEPRIS ? (PAR CHEIKH SIDOU SYLLA)

14 - Novembre - 2021

Lors de son récent séjour à Paris, le président de la République, Macky Sall, a rencontré des « Sénégalais de la diaspora », samedi 13 novembre. Il s’agit notamment des chefs d’entreprise, des responsables d’association, des avocats…Ces identités remarquables, dans l’entendement des organisateurs de la rencontre, seraient tous, d’une manière ou d’une autre, des « ambassadeurs » du Sénégal, des catégories socio-professionnelles sur lesquelles le pouvoir peut compter dans sa longue marche vers l’émergence.
Mais une fois encore, la presse sénégalaise de France a été littéralement ignorée, ostracisée, méprisée par les organisateurs de la rencontre comme si elle n’avait qu’une participation périphérique dans la communauté sénégalaise en France. Et pourtant, les faits montrent quotidiennement son rôle ô combien important. Les dernières déclarations du président Macky Sall, à Paris, vendredi 12 novembre, n’aurait jamais bénéficié d’un si large écho sans la main des journalistes sénégalais de France. Mieux, ce n’est pas Macky Sall seulement qui bénéficie de l’impact du travail de la presse sénégalaise de France sur l’actualité nationale. Khalifa Sall, Ousmane Sonko, Abdoulaye Wade, Pape Diop, bref, ils sont nombreux les ténors de la classe politique à avoir choisi Paris pour faire des déclarations fortes se disant sans doute que les journalistes sénégalais de France, grâce à leur professionnalisme, feront le reste pour porter l’information au bon endroit, de manière totalement désintéressée !
Sur un autre plan, on peut affirmer que les autorités diplomatiques et consulaires ainsi que les responsables politiques sénégalais de France sont beaucoup plus médiatisés que leurs homologues des autres diasporas, cela encore grâce au travail des journalistes sénégalais de l’Hexagone. Ces hommes et femmes de médias ont, depuis plusieurs années maintenant, opté pour faire du journalisme militant. Il s’agit concrètement de donner une existence médiatique aux Sénégalais de France comme le font les journalistes du pays pour les différents acteurs sociaux, politiques, économiques… du pays. Sans ignorer leur rendement politique, il est plausible d’affirmer que sans l’accompagnement de la presse, bon nombre de responsables politiques, qui pensent aujourd’hui faire la pluie et le beau temps, resteront cloués dans l’anonymat.
Alors basta ! Y’en a marre de l’ingratitude, du manque de considération, de l’égoïsme et du mépris ! L’attitude méprisante des organisateurs de la rencontre du samedi entre le président de la République et « la diaspora sénégalaise de France » à l’égard des journalistes ne surprendra sûrement pas certains militants du parti présidentiel, qui ont sué sang et eau, lors de la conquête du pouvoir par Macky Sall, et qui sont aujourd’hui ostracisés.
En un mot comme en mille, à l’heure du bilan, on peut affirmer que l’expérience consistant à accompagner les différents acteurs de la communauté sénégalaise de France n’a pas été concluante. Du moins pour la presse. Il s’agit maintenant, pour les journalistes, d’en tirer les conséquences.
Cheikh Sidou SYLLA

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