MALAISE/SOMMET DE LA CEDEAO/UMARO SISSOCO EMBALO : « LES TROISIÈMES MANDATS SONT AUSSI DES COUPS D'ETAT »

21 - Août - 2020

"Lors de la visioconférence de la Cedeao consacrée au coup d’État au Mali, le président bissau-guinéen, Umaro Sissoco Embaló, n’a pas hésité à malmener certains de ses pairs ouest-africains. Le récit exclusif de « Jeune Afrique ».
Dans les hautes sphères politiques ouest-africaines, Umaro Sissoco Embaló est décidément un chef d’État à part. Le Bissau-Guinéen participait jeudi 20 août à la visioconférence de la Cedeao consacrée au coup d’État ayant eu lieu au Mali deux jours plus tôt. Et il n’a pas hésité à prendre le contre-pied de certains de ses homologues.
Lors d’un premier tour de prise de parole des chefs d’État, alors que Mahamadou Issoufou, président en exercice de la Cedeao, rappelait la nécessité de condamner le coup d’État et qu’Alassane Ouattara et Alpha Condé affichaient leur soutien à Ibrahim Boubacar Keïta, qu’ils espèrent toujours réinstaller à la présidence malienne, Sissoco Embaló a jeté un froid lors de l’assemblée virtuelle.
En effet, si le président bissau-guinéen s’est déclaré favorable à la condamnation du coup d’État au Mali, il a ajouté que la Cedeao devrait adopter la même attitude pour « tous les coups d’État ». Et d’ajouter que, selon lui, « les troisièmes mandats » étaient également des coups d’État.
« Fiston »
Si le Nigérian Muhammadu Buhari a souri à cette pique, les principaux intéressés, Alpha Condé, candidat présumé pour la troisième fois à la présidentielle en Guinée, et Alassane Ouattara, officiellement en lice en Côte d’Ivoire, n’ont guère apprécié la sortie du Bissau-Guinéen.
Alpha Condé a préféré garder le silence, mais Ouattara, lui, a fait part de son mécontentement à son cadet, qu’il a alors nommé « fiston ». Loin de se démonter, Sissoco Embaló a répondu qu’il était un homologue du chef de l’État comme les autres et qu’il n’y avait « pas de petit pays ».
La réunion s’est poursuivie sans que le malaise ne disparaisse tout à fait.
Les relations entre Umaro Sissoco Embaló et ses homologues ivoirien et guinéen sont exécrables.
Durant la dernière présidentielle en Guinée-Bissau, en décembre 2019, Condé et Ouattara avaient en effet soutenu l’adversaire d’Embalo, Domingos Simões Pereira.
Lors de sa dernière interview à Jeune Afrique, en janvier 2020, Sissoco Embaló déclarait au sujet d’Alpha Condé : « Il n’a aucun respect pour moi, et je n’ai aucun respect pour lui. »
Source : Jeune Afrique

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

27 - Septembre - 2024

Le Conseil constitutionnel déboute Khalifa Sall et Cie et confirme la date des législatives

Le Conseil Constitutionnel du Sénégal a rendu sa décision concernant les recours déposés par deux partis politiques et un groupe de députés...

25 - Septembre - 2024

Le gouvernement convoque la presse pour un grand déballage sur la situation du pays

Le jeudi 26 septembre 2024 marquera une date clé pour le gouvernement sénégalais. À partir de 10 heures, une conférence de presse se tiendra au 10e étage...

25 - Septembre - 2024

Transhumance électorale : Rose Wardini annonce son soutien au tandem Diomaye-Sonko pour les législatives

Le parti Pastef les Patriotes, qui a choisi de faire cavalier seul pour ces législatives anticipées, peut compter sur Rose Wardini. Celle-ci avait retiré sa candidature...

25 - Septembre - 2024

Législatives du 17 novembre : Le Pastef peine à trouver un consensus pour choisir ses candidats

Fixant les règles pour le choix des candidats aux élections législatives anticipées du 17 novembre prochain, la direction du parti Pastef avait donné des...

25 - Septembre - 2024

LEGISLATIVES : LA COLERE NOIRE DE DIEYNABA SAR APRES LES INVESTITURES DE PASTEF FRANCE

Pastef France, suite à un appel à candidatures, a arrêté une short list de ses candidats à la candidature pour les élections anticipées du 17...