MALI, LE TEMPS DES ASSASSINS (PAR IBRAHIMA THIAM)

29 - Mars - 2019

Lorsque j’ai appris le massacre perpétué il y a quelques jours dans un village peulh du centre Mali, à Ogossagou, j’ai été horrifié. Les victimes sont toutes des civils de la communauté peulh et les assassins habillés en tenue de chasseurs traditionnels ont tué indistinctement des hommes, des enfants et des femmes, dont certaines enceintes ont été éventrées.
On raconte que certains habitants ont été brûlés vifs tandis que d’autres étaient jetés dans des puits alors que les assaillants brûlaient  les cases sur leur passage. Aux dernières nouvelles les tueurs appartiendraient à des milices armées de Dan Nan Ambasagou, dirigées par Youssouf Toloba.
Les autorités maliennes ont détaché sur place des militaires tandis que le gouvernement « a condamné un acte odieux » et s’est engagé « à traquer les auteurs de cette barbarie d’un autre âge ». Des mots, rien que des mots, car en réalité le gouvernement malien considère les peulh comme un foyer Jihadiste dans le Sahel.
Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que ce type d’agression d’une grande sauvagerie a lieu. D’autres attaques d’envergure se sont déjà produites en début d’année, en particulier celle du 1er janvier ou trente-sept civils ont été tués à Kologo. Et on évoque de plus en plus une forme de complicité entre l’armée malienne et des milices Dogon.
Les tensions entre éleveurs peulh et agriculteurs dogons ne datent pas d’hier mais il reste à espérer que de tels carnages cessent et que les habitants de la région puissent vivre et travailler en paix, dans la sécurité.
Il est en effet inadmissible que de tels « raids punitifs » meurtriers se produisent au 21e siècle. Nous, dirigeants politiques, avons une responsabilité importante dans ces évènements car notre engagement consiste précisément à lutter contre l’insécurité, endiguer la misère, favoriser la paix et la prospérité des peuples.
Ces dramatiques évènements nous rappellent combien la paix, l’unité nationale, le niveau de vie des individus, sont choses fragiles. Cela ne doit pas nous décourager quitte à remettre cent fois l’ouvrage sur le métier. L’indifférence est un crime, elle a permis aujourd’hui le massacre des peulh.
Ibrahima Thiam
Président du mouvement Un Autre Avenir

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

01 - Juillet - 2024

Législatives en France : L’extrême droite largement en tête au premier tour, le camp de Macron en troisième position

Le parti d’extrême droite Rassemblement national (RN) et ses alliés arrivent largement en tête du premier tour des élections législatives anticipées...

29 - Juin - 2024

APR FRANCE : ADAMA KALELA NDIAYE ROUGE DE COLERE CONTRE DIADIE SOW ET COMPAGNIE

On pensait que la cuisante défaite du candidat Amadou Bâ, au soir de la présidentielle du 24 mars, allait donner l’occasion aux militants de l’Apr de resserrer les...

29 - Juin - 2024

DÉCLARATION DE POLITIQUE DU PREMIER MINISTRE : QUE DIT LE DROIT EN VIGUEUR (PAR KAAW SADIO CISSE)

L'article 55 de la Constitution dispose : «Après sa nomination, le Premier Ministre fait sa déclaration de politique générale devant l’Assemblée...

29 - Juin - 2024

DPG: LE KARMA DE BENNO ( PAR SAMBA LEYE )

« Quelle que soit la longueur du mensonge, la vérité finit toujours par te rattraper », disait l’autre. Pourtant Benno Bokk Yakaar avec son armée mexicaine...

29 - Juin - 2024

ASSEMBLEE NATIONALE : ANNULATION DU DEBAT D’ORIENTATION BUDGETAIRE (PARLEMENTAIRE )

Le débat d’orientations budgétaire qui était prévu pour se tenir ce samedi l’Assemblée nationale avec le ministre des Finances et du Budget Cheikh...