Manifestations en Guinée contre 3e mandat de Alpha Condé: Un mort tué par les balles des forces de l'ordre

14 - Octobre - 2019

Les manifestations contre un 3ème mandat du président Alpha Condé ont déjà engendré plusieurs blessés dans la capitale guinéenne. Très tôt, dans la matinée de ce lundi, 14 octobre 2019, les échauffourées ont commencé sur l’axe Sonfonia-Wanindra.

Plusieurs foyers d’affrontements ont été enregistrés ici et là entre des manifestants et des agents des forces de l’ordre déployés sur le terrain. Peu après 08 heures, deux jeunes (Saïdou Diallo et Mamadou Lamarana Barry) ont été blessés par balles.

Mais, la nouvelles la plus dramatique nous vient de Sonfonia Gare où des habitants qui ont contacté Guineematin.com parlent d’un mort sur place et d’un blessé grave, suite à des tirs à balles réelles des forces de l’ordre sur des manifestants. « Ils ont tiré sur la foule de manifestants et les deux jeunes sont tombés. On a pris les deux pour morts. Mais, à la clinique, on nous informe qu’un d’entre eux s’est réveillé », nous a-t-on indiqué au téléphone.

Le défunt, Lamarana Bah, âgé de 18 ans, est originaire de la préfecture de Télimélé. Et, Alpha Oumar Diallo, 29 ans, qui s’est réveillé, est originaire de la préfecture de Koubia, a indiqué une source contactée par Guineematin.com peu après cette annonce.

Appelées par le Front national pour la défense de la constitution, les manifestations sont très suivies dans la matinée de ce lundi. La circulation est bloquée un peu partout, le commerce, les écoles, l’administration et les services sont paralysés.

A un an de la fin de son deuxième et dernier mandat, le président Alpha Condé veut changer la constitution guinéenne pour rester au pouvoir. Même si le chef de l’Etat n’a pas officiellement annoncé sa candidature, elle est exprimée par son entourage, son parti politique et ceux membres de la mouvance présidentielle. Plusieurs meetings ont été organisés dans ce sens par les ministres et hauts cadres de l’Etat.

En réaction à ce risque d’atteinte à la démocratie dont la sève nourricière est l’alternance au pouvoir, plusieurs partis d’opposition ont rallié un mouvement initié par la PECUD (une plateforme de la société civile) pour créer le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC). C’est ce front qui a appelé les Guinéens à entamer des manifestations ce lundi pour démontrer au président de la République et à son entourage que les Guinéens sont opposés à un changement de leur constitution acquise de haute lutte sous la junte militaire en 2009. Mais, les manifestations étant interdites en Guinée par une décision du gouvernement (en violation de la constitution), les leaders du FNDC ont alors demandé aux Guinéens de sortir partout sur le territoire national et à l’étranger devant les ambassades pour manifester.

Le coordinateur du FNDC et cinq de ses proches (tous de la société civile) ont déjà été arrêtés et sont détenus depuis le samedi. Et, hier, dimanche, plusieurs autres personnes ont été arrêtées à Matam dont le vice-maire de cette commune et responsable de la jeunesse de l’UFR, Badra Koné. Mais, le FNDC a maintenu sa manifestation qui a effectivement commencé ce matin.

A rappeler que les leaders de l’opposition (Cellou Dalein Diallo et Sidya Touré) sont actuellement confinés chez eux. Selon les reporters de Guineematin.com qui sont déployés à la Minière et à Dixinn, les patrons de l’UFDG et de l’UFR ont tous les domiciles encerclés par des agents des forces de l’ordre qui refusent tout accès y compris aux journalistes. Mais, les manifestations paralysent toute la ville de Conakry.

Souces: Guineematin

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