Marche du Pastef: Des foules déferlent dans les rues de Ziguinchor et demandent la fin des arrestations et détentions arbitraires des militants de l'opposition et avertissent contre toute tentative d'empêcher Ousmane Sonko d'être candidat en 2024

15 - Mars - 2023

Comme il fallait s'y attendre la marche du Pastef à Ziguinchor a drainé des foules. Presque tout Ziguinchor était dans la rue pour répondre à l'appel du leader du Pastef, Ousmane Sonko. Les marcheurs sont partis du quartier périphérique de Lyndiane pour rallier l'esplanade du rond-point Aline Diatta, situé à l'autre extrémité de la ville. Même de vieilles femmes, les quatre vingt dix ans révolus, se sont mêlés à la marche, brandissant de petits bâtons que seuls les initiés connaissent la signification.

Encadrée par la police, la marche s'est déroulée dans une ambiance on ne plus pacifique de bout en bout, preuve que si les marches sont autorisées, cela nous préservera des violents incidents qu'on a l'habitude de voir à chaque fois qu'elles sont interdites.
Arrivés au rond-point Aline Sithôé Diatta, les marcheurs brandissant des pancartes et des banderoles sur lesquels on pouvait lire ''Ousmane Sonko président en 2024'' ou ''non à la confiscation de nos libertés...'' ont improvisé un meeting pour dire non ''à la dictature'' de Macky Sall. Mais avant celui-ci, l'hymne national a été chanté en choeur par tous les marcheurs, la main droite sur le cœur signe qu'ils ont mal du régime du président Macky Sall. Seydou Mandian, le responsable communal adjoint du Pastef de Ziguinchor qui crachait du feu confie que ''cette marche est pour demander la fin des arrestations et détentions arbitraires et la libération de tous les détenus politiques, la fin de l'instrumentalisation de la justice et le démantèlement des milices privées opérant au côté des forces de l'ordre, la fin de la mauvaise gestion des ressources publiques et la clarification des 7 milliards de francs que le président aurait gracieusement offerts à Mme Marine Le Pen''.
D'autres intervenants abonderont dans le même sens indiquant que la tentative de Macky Sall d'empêcher leur leader d'être candidat en 2024 ne passera pas. ''Seul Dieu peut empêcher le président Ousmane Sonko d'être candidat. Il sera candidat et sera président en 2024 car c'est cela la volonté du peuple. Aucune justice ne peut le condamner et ainsi l'empêcher de se présenter. C'est l'homme qu'il faut pour développer le Sénégal'', a lancé un intervenant qui martèle que le maire de Ziguinchor est la transversale du développement du Sénégal. ''Ousmane Sonko est de A à Z le développement du Sénégal. C'est la transversale du développement du Sénégal''.
Les femmes ont, elles aussi, fustigé énergétiquement les brimades, les attaques et autres restrictions que le régime de Macky Sall fait subir à ''leur fils''. ''Nous sommes choquées et outrées par les attaques injustifiées qu'on fait subir à notre fils. Aujourd'hui toute la Casamance est choquée parce que les injustices qu'il subit, aucun autre sénégalais ne le subit. Cela relève d'un manque de considération notoire à notre égard'', a fustigé une vieille qui tremblait de colère.
À noter qu'en plein meeting, un responsable a lu un communiqué demandant aux militants de se mobiliser jusqu'à ce que les forces de l'ordre quittent le domicile d'Ousmane Sonko qui est, selon eux, est résidence surveillée.

''La mobilisation va continuer dans la soirée jusqu'à ce que les forces de l'ordre lèvent le siège devant le domicile d'Ousmane Sonko. Que tous soient prêts à la résistance parce que nous n'accepterons plus qu'on prive notre leader de liberté. Que Macky Sall se le tienne pour dit, désormais nous allons lui opposer notre résistance''.

Ils ont promis de remettre ça encore demain jeudi, jour du procès de Ousmane Sonko contre Mame Mbaye Niang.  

Mamadou Alpha Diallo

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