Massacre de Thiaroye : Ousmane Sonko estime que ce n’est « pas à la France de fixer unilatéralement le nombre d’Africains trahis et assassinés »

29 - Juillet - 2024

Ousmane Sonko, a réagi dimanche 28 juillet à la décision de Paris de reconnaître « morts pour la France » à titre posthume six tirailleurs exécutés sur ordre d’officiers de l’armée française à Thiaroye en 1944.

« Je tiens à rappeler à la France qu’elle ne pourra plus ni faire ni conter seule ce bout d’histoire tragique. Ce n’est pas à elle de fixer unilatéralement le nombre d’Africains trahis et assassinés après [qu’ils ont] contribué à la sauver, ni le type et la portée de la reconnaissance et des réparations qu’ils méritent », a déclaré Ousmane Sonko sur ses réseaux sociaux, signant son message comme chef du parti Pastef-Les Patriotes et non du gouvernement.
Au matin du 1er décembre 1944, au camp militaire de Thiaroye (ville située non loin de la capitale sénégalaise, Dakar), des troupes coloniales et des gendarmes français avaient tiré sur ordre d’officiers de l’armée française sur des tirailleurs rapatriés qui réclamaient leurs arriérés de solde.
Selon le bilan dressé par les autorités françaises à l’époque, au moins trente-cinq tirailleurs avaient trouvé la mort, sur place ou des suites de leurs blessures. Ce chiffre est, encore aujourd’hui, sujet à controverse, des historiens l’estimant beaucoup plus élevé. Le lieu d’inhumation des soldats tués, dans des tombes individuelles ou des fosses communes, à Thiaroye ou ailleurs, fait également débat.
Attribution de la mention « morts pour la France »
Le traumatisme et le souvenir de ce massacre sont toujours vifs au Sénégal et sur le continent africain. M. Sonko, chantre d’un souverainisme et panafricanisme social, demande « au gouvernement français de revoir ses méthodes, car les temps ont changé ».

« Pourquoi cette subite “prise de conscience” alors que le Sénégal s’apprête à donner un nouveau sens à ce douloureux souvenir, avec la célébration du 80e anniversaire cette année ? », s’interroge-t-il. « Thiaroye 44, comme tout le reste, sera remémoré autrement désormais », assure-t-il.
La mention « morts pour la France » a été attribuée par une décision datée du 18 juin à ces six tirailleurs par l’Office national français des combattants et des victimes de guerre (ONaCVG).
Elle concerne « quatre tirailleurs originaires du Sénégal, un de Côte d’Ivoire et un de Haute-Volta » (devenu le Burkina Faso). Cette première décision « pourra être complétée dès lors que l’identité exacte d’autres victimes aura pu être établie », a précisé le secrétariat d’Etat français chargé des anciens combattants et de la mémoire.

Le Monde avec AFP

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

08 - Juillet - 2024

Le camp présidentiel sauve les meubles mais perd une centaine de députés

Les alliés du président, réunis sous l'étiquette Ensemble aux législatives, font mieux qu'attendu en devançant le RN. "Nous avons tenu et nous sommes...

08 - Juillet - 2024

Législatives 2024 : le Premier ministre Gabriel Attal annonce qu'il «remettra sa démission dès demain matin» au président

Dans la soirée, le Premier ministre, Gabriel Attal, a annoncé que "fidèle à la tradition", il remettra "dès demain[ ce lundi] matin, sa démission au...

08 - Juillet - 2024

LEGISLATIVES 2024 : POUR JEAN-LUC MELENCHON, EMMANUEL MACRON "A LE DEVOIR D'APPELER LE NFP A GOUVERNER"

C'est Jean-Luc Mélenchon qui a pris la parole le premier. Depuis le quartier général de La France Insoumise, dans le nord de Paris, l'ancien candidat à la...

08 - Juillet - 2024

CEDEAO : Bassirou Diomaye Faye appelle à se départir de l’image d’une organisation sous influences extérieures

Le chef de l’Etat sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, a souligné dimanche à Abuja la nécessité de débarrasser la Cedeao des...

08 - Juillet - 2024

Les trois pays de l’AES ( Mali, Burkina Faso et Niger ) actent la naissance de la Confédération

Les dirigeants militaires du Mali, du Burkina Faso et du Niger ont signé, ce samedi 6 juillet, à Niamey l’acte constitutif de la Confédération des États du...