MAURICE SOUDIECK DIONE SUR LA GUEGUERRE A L’APR : «LA SITUATION EST LIEE A LA POSTURE AMBIGUË DU PRESIDENT PAR RAPPORT AU 3EME MANDAT »

03 - Mars - 2020

La crise interne qui secoue actuellement l’Apr n’est que l’une des conséquences manifestes de la crise de succession qui agite le parti au pouvoir sur fond de problématique de troisième mandat ou non du chef de l’Etat Macky Sall. Telle est la conviction du Docteur en en Science politique Maurice Soudieck Dione de l’Ugb qui revient par ailleurs dans une sortie médiatique à la Rfm hier, lundi, pour souligner que cette guéguerre entre apéristes pourrait entrainer des conséquences dommageables dans la conduite des affaires de l’Etat.

DU PARAXYSME DE LA CRISE AU SEIN DE L’APR !

« La crise, de mon point de vue, n’a pas encore atteint son paroxysme mais il faut dire que ce sont des contradictions qui posent une problématique de la succession politique et une succession politique problématique. C’est vrai que le président de la République en est à son second et dernier mandat, on ne peut pas ne pas poser la question de la succession mais tous les actes que le président pose vont à l’encontre de cela puisqu’il a supprimé le poste de Premier ministre .On voit bien que son ministre des Affaires étrangères, Amadou Ba est noyé et éclipsé et le président est sur tous les fronts. Si, en plus de cela, il doit y avoir une guéguerre à l’intérieur de l’Apr, il est évident que c’est une crise politique manifeste qui peut entrainer des conséquences dommageables dans la conduite des affaires de l’Etat ».

A QUI PROFITE LA CRISE OUVERTE AU SEIN DE L’APR?

« En réalité, si le président Sall en est en son second et dernier mandat, en principe, cette crise ne lui profite pas puisqu’il ne peut pas se succéder à lui-même. Tous les partis qui ont eu à connaitre des tensions en leur sein ont perdu le pouvoir. Le Parti socialiste est passé par là avec les départs de Djibo leyti Ka et de Moustapha Niasse et le Pds également avec tous ces conflits au sommet de l’Etat avec Idrissa Seck, Macky Sall, etc. Donc aujourd’hui, l’Apr est en train de connaitre une situation assez difficile mais cela est lié à la position, à la posture ambiguë du président de la République par rapport au troisième mandat. Il a répondu « ni oui ni non » alors que c’est une question qui est réglée par la charte fondamentale, par l’article 27 de la Constitution…Cette décision ne lui revient d’ailleurs même pas si la Constitution dit que nul ne peut faire plus de deux mandats successifs. C’est clair, ça ne dépend plus de lui. Donc, il aurait pu tout simplement rappeler les dispositions pertinentes de le Constitution et congédier tous ceux qui n’auraient plus sa confiance puisque jusqu’en 2024, c’est lui qui est investi de cette prérogative constitutionnelle. C’est lui l’élu, donc il a cette prérogative-là, il aurait pu organiser son parti et organiser la gestion de l’Etat de façon à ce que les contradictions internes à son parti ne puissent pas rejaillir de façon néfaste sur la conduite des affaires publiques parce que ce climat de suspicion, de tension, de guerre intestine dans l’Apr n’est pas de nature à créer les conditions d’une effectuation normale, optimale dans la gestion des affaires publiques encore que le président est sur tous les fronts. Il a supprimé le poste de Premier ministre, il éclipse son ministre des Affaires étrangères, il est partout. Ensuite, s’il doit gérer des contradictions internes à son parti, comment peut-il en même temps gérer convenablement le pays ? Donc c’est là où le bât blesse. Certes, les contradictions de l’Apr c’est normal, c’est une organisation humaine mais elles doivent être canalisées, tranchées de façon à ce que celles-ci ne puissent pas porter atteinte à la bonne marche des affaires de l’Etat.

EST-CE QU’IL EST EN TRAIN DE PREPARER LE TERRAIN POUR UN DE SES PROCHES ?

Pour un de ses proches ou pour lui-même. En tout cas, il ne peut pas ne peut penser à sa succession. Est-ce qu’il cherche à poser une troisième candidature ? Ce qui est une hypothèse très plausible mais avec toutes les controverses et toute la réprobation populaire qui va s’en suivre eu égard à l’histoire politique du Sénégal, notamment la crise de 2011-2012 et tout ce qui s’en est suivi et également est-ce qu’il est obligé de penser à un schéma de succession? Est-ce qu’il va avoir du temps pour préparer un successeur ? Autant de questions de fond, difficiles et délicates qu’il va falloir que le président tranche dans un délai court.

sudquotidien

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