MES REFLEXIONS SUR LA FOLIE MEURTRIERE ?(PAR IBRAHIMA THIAM)

20 - Mars - 2019

Le monde a appris stupéfait et horrifié l’attentat terroriste survenu en Nouvelle-Zélande. Aux dernières nouvelles celui-ci a fait quarante neuf victimes et plusieurs dizaines de blessés, y compris des enfants, tous des musulmans réunis dans deux mosquées de Christchurch pour la prière du vendredi.

Cette tragédie m’inspire deux réflexions. La première est que la violence et la lâcheté n’ont pas de frontière politique ou religieuse. Dans l’histoire du 20e siècle le fascisme, le nazisme, le communisme ont laissé derrière eux des sillages sanglants, des millions de vie détruites. Un grand écrivain André Malraux a écrit « Le 21e siècle sera religieux ou ne sera pas ». Peut-être ! Mais à quel prix le sera-t-il si on ne cesse de perpétuer des meurtres et des attentats au nom de l’islamisme ou du catholicisme après ceux revendiqués le siècle précédent au nom du matérialisme.

Depuis des siècles les guerres de religion ont ensanglanté le monde, en Europe comme au Moyen-Orient et on pouvait espérer que la tolérance tant prônée en France par « Le siècle des Lumières » au XVIIIème et revendiquée par le philosophe Voltaire finirait par l’emporter sur les haines aveugles et les passions destructrices.

Il faut croire hélas qu’il n’en est rien et que l’aveuglement absurde de certains continue son œuvre de mort. A quand la sagesse finira-t-elle par conduire l’humanité ? Est-ce être à ce point crédule, naïf que de vouloir y croire ? Les religions du livre, quelles qu’elles soient, (musulmane, hébraïque, catholique) ont un socle commun qui est de prôner l’amour de son prochain dans le respect des croyances de chacun. Qu’a-t-on fait pour les dévoyer à ce point et les détourner de leur message de paix originel ? Comment des assassinats de masse ont-ils pu se revendiquer d’elles ? Il y a là un constat épouvantable et une situation qui attriste profondément le croyant que je suis. Et pourtant toutes ces religions, au nom desquelles on commet quotidiennement tant de meurtre, n’ont-elles pas la même origine, celle de Moïse de Jésus et de Mouhamed(swt) ?

Le drame qui a endeuillé la communauté musulmane en Nouvelle-Zélande est l’œuvre semble-t-il d’un militant d’extrême-droite, « suprématiste » et raciste adepte de la théorie du « grand remplacement ». Prenons garde qu’un jour cette islamophobie, cette xénophobie ne débouche pas sur une confrontation entre communautés, ce qui est le but recherché par ces individus, autrement dit une guerre civile. Chacun doit être conscient d’un tel danger et doit appeler aux responsabilités des uns et des autres et à la paix, aussi bien dans les mosquées, les églises et les synagogues.

La deuxième réflexion que m’inspire ce fait-divers tragique est l’absence de réaction des plus autres autorités dans le monde pour le condamner. Qui ne se souvient qu’à la suite des attentats de Charlie-Hebdo à Paris une multitude de dirigeants de la planète s’étaient retrouvés dans la capitale française au cours d’un immense défilé condamnant ce lâche attentat et appelant à la paix.

J’aurais aimé qu’une initiative comparable soit prise en Nouvelle-Zélande, comme j’aurais aimé une réaction plus vive de Macky Sall, de Ibrahima Keita et de Alassane Ouattara à l’égard de toutes ces morts innocentes de Christchurch. Des démarches symboliques de ce genre sont en effet indispensables pour enrayer la folie meurtrière des hommes.

Ibrahima Thiam, Président du mouvement AA

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