MIMI TOURE/BBY: L’OPPOSITION, ARBITRE EN PUISSANCE !

05 - Octobre - 2022

La rébellion de Mimi Touré contre la coalition Benno Bokk Yaakar qui se limite pour le moment dans une sorte de guerre des tranchées entre les deux parties, apparait comme une véritable épine dans le pied du groupe parlementaire affilié au pouvoir. En riposte, une levée générale des boucliers est en effet orchestrée contre la nouvelle députée non-inscrite qui ose «défier» en interne et aussi ouvertement Benno Bokk Yaakaar et à qui il est ouvertement demandé de rendre le poste de député, sous peine d’une mesure d’exclusion de l’Assemblée nationale.

Entre admonestations et menaces, l’ancienne tête de liste nationale se met ainsi à dos toute la galaxie présidentielle, de l’Apr aux grands partis alliés en passant par les partis-satellites et les mouvements pro-Macky. Dernière réaction en date, celle du nouveau président du groupe parlementaire Benno Bokk Yaakaar, en l’occurrence l’ancien ministre Oumar Youm qui, invité du jour de l’émission Grand jury de la Radio futurs médias, le dimanche 2 octobre, indiquait clairement que son groupe n’hésiterait pas une seule fois à exiger son exclusion de l’Assemblée nationale si jamais elle posait des actes contraires aux règlements de leur parti, l’Alliance pour la République. Seul bémol : celle qui pourrait être actuellement considérée comme «l’ennemie publique n°1» du camp au pouvoir, a bien calculé l’acte posé en rapport à sa soif de revanche, suite à la perte du perchoir. Si on se réfère aux textes qui régissent l’Assemblée nationale, Mimi Touré est hors de portée de toute sanction de son parti, l’Apr. Comme ont tenu à le souligner moult anciens parlementaires. «L’alinéa 1 de la loi du règlement intérieur de l’Assemblée nationale qui parle de démission dit que le député ne peut perdre son siège que quand il démissionne (et non exclu) de son parti.

Dans le cas d’Aminata Touré, elle n’a pas démissionné de son parti, elle a dit qu’elle démissionne du groupe parlementaire. Donc, je ne vois pas comment le groupe parlementaire de Benno Bokk Yaakaar va aller vers une procédure de retrait de son mandat de député, tant qu’elle n’aura pas démissionné de l’APR, qui est son parti. Aminata Touré restera député même si elle venait d’être exclue de l’Apr », dixit Hélène Tine, ancienne parlementaire de l’Afp. Qui plus est, même si certains esprits évoquent le cas des députés Mbaye Ndiaye et Moustapha Cissé Lo qui ont été «déchus» de leur mandat par le Pds, cela est loin d’être opposable à Aminata Touré puisqu’elle n’a pas démissionné de son parti et n’a posé aucun acte allant dans ce sens. D’ailleurs, le contexte ne s’y prête pas. Pour cause, il n’y a plus de majorité mécanique dans la présente Assemblée nationale qui pourrait faciliter un passage en force d’une quelconque décision du pouvoir en place. Comme dans les précédentes législatures.

Avec la 14ème législature, il faudra compter avec l’opposition pour toute initiative parlementaire, qu’elle soit d’éviction d’un quelconque député de son poste, ou simplement de vote d’un texte législatif. La journée mémorable d’l’installation de la 14ème législature est toujours là pour montrer à quel point le fonctionnement de l’Assemblée nationale peut dérailler si opposition et pouvoir continuent de se regarder en chiens de faïence. Et dans le cas de Mimi Touré, il est presque sûr que le camp opposé à Macky Sall et engagé dans une sorte de «mortal kombat» contre le troisième mandat ne laissera pas le groupe parlementaire Bby liquider aisément Mimi et se priver d’un potentiel allié. Même si les rapports entre Aminata Touré et l’opposition ont souvent été heurtés. « En politique, tous les coups sont permis », dit-on.

avec sud quotidien

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

18 - Janvier - 2024

Accueil d'Amadou Ba à Ziguinchor: Doudou Ka remporte la palme de la mobilisation et sauve la face de l'Apr

Pour une fois de plus, le ministre Doudou Ka a remporté la palme de la mobilisation, à l'occasion de la venue du premier ministre Amadou Ba à Ziguinchor où ce dernier a...

17 - Janvier - 2024

CONSEIL CONSTITUTIONNEL : LE CHOC DES RECOURS

La bataille des recours au niveau du Conseil Constitutionnel, relativement à la présidentielle de février prochain, est loin de connaitre son épilogue. Hier, mardi 16...

17 - Janvier - 2024

DERNIÈRES MINUTES: KARIM WADE N’A PERDU SA NATIONALITÉ FRANÇAISE QU’HIER, 16 JANVIER 2024, SELON UN DÉCRET

Le Sénégal se prépare pour ses élections présidentielles prévues pour le 25 février 2024. Selon les directives du Conseil constitutionnel...

17 - Janvier - 2024

LA POLEMIQUE AUTOUR DE LA DOUBLE NATIONALITE DE KARIM WADE : MAITRE ABDOULAYE TINE TRANCHE LE DEBAT

Dans une interview exclusive accordée à notre rédaction, Me Abdoulaye Tine, avocat et président de l'Union Sociale Libérale, a apporté des...

17 - Janvier - 2024

Conseil Constitutionnel : Les réclamations de Amadou Bâ visent Bassirou Diomaye Faye et Cheikh Tidiane Dieye

Comme révélé depuis hier par la presse, le candidat de Benno Bokk Yakaar, Amadou Ba, a déposé des réclamations au Conseil constitutionnel, visant d'autres...