MIMI TOURE PEINT UN TABLEAU SOMBRE DE BBY DANS LE FOUTA
La présidente de “Mimi 2024”, Aminata Touré, candidate déclarée à la présidentielle de février prochain, déroule depuis deux jours des visites de proximité dans la région de Matam pour discuter avec les populations de son programme. En plus, le leader politique a interpellé le candidat de BBY, l’actuel Premier ministre Amadou Ba, à se prononcer sur deux questions brûlantes de l’actualité que sont le scandale du fonds “Force Covid,” qui a impliqué plusieurs ministères et les incidents mortels survenus lors des manifestations des deux dernières années. Pour Mimi Touré, élire Amadou Ba c'est tout comme offrir un troisième mandat à Macky Sall.
Après le département de Ranérou, durant l’étape de Matam, la candidate déclarée à la présidentielle de février prochain, a relevé devant ses partisans, la nécessité de s’impliquer dans l’acquisition d’un changement, jugeant qu’il est possible d’y arriver avec son programme. « Il faut un programme pour radicalement changer le Sénégal et cela est possible. Si l’on voit une région comme celle de Matam, qui est une région de grands potentiels, avec des activités qui tournent autour de l'élevage, de l'agriculture, mais également les phosphates dont on ne parle pas. On se rend compte qu’il y’a un manque car cette zone ne devrait pas être une région où règne la pauvreté », de son avis. Mettant en exergue le programme de la coalition “Mimi 2024” qui entend éliminer la pauvreté définitivement au Sénégal, Aminata Touré a indiqué qu’il s’agit d'abord de rendre la nourriture accessible à tout le monde. Ce, explique-t-elle, avec l’instauration d’un système de transfert de subvention du riz, du sucre et du lait, ajoutant à cet égard, que l’on ne peut pas parler de développement si les gens ne mangent pas à leur faim. « Matam peut être un grenier du Sénégal. Nous sommes au bord du Dandé Maayo, les femmes s'activent beaucoup dans les activités de maraichage mais elles ont besoin d'être davantage accompagnées », annonce–t-elle.
Dans ses orientations, la candidate déclarée à la présidentielle émet la nécessité de construire « une banque des femmes du Sénégal pour accompagner toutes les femmes actrices dans le développement, que ce soit la pêche, l'agriculture ou l'élevage ». En plus, selon-t-elle, c’est la modernisation de l'élevage dans la région qui ne dispose pas d'unité de stockage du lait et d'usine de fabrique de l'aliment de bétail qui se positionne comme une urgence de développement apte à lutter contre le sous–emploi et l’émigration clandestine. « Moderniser l'élevage et en faire de l'élevage intensif, en encadrant les jeunes éleveurs annonce une rupture de taille, en ce sens qu’on arrivera à exporter de la viande, à procéder à la transformation des produits laitiers pour circonscrire les 16 milliards d'importation de produits laitiers que nous supportons », ajoute-t-elle.
AUDITER LES PHOSPHATES DE DENDORI
En face de ses partisans et de plusieurs responsables de sa formation politique, Aminata Touré, la présidente de »Mimi 2024 », a relevé l’impérieuse nécessité d’auditer l’exploitation du phosphate dans la région de Matam pour permettre aux populations de bénéficier des retombées de cette ressource minière. Pour l’ancienne présidente du Conseil économique, social et environnemental, c’est l’obscurantisme total qui entoure l’exploitation de ces phosphates de haute qualité, un problème auquel elle entend remédier une fois au pouvoir, pour que les investissements des sociétés exploitantes prennent en charge le bien-être des populations. « Il y a toujours des conflits entre les populations et les exploitants. C’est à l’Etat d’éclaircir cela pour que les populations bénéficient au moins de la Responsabilité sociétale d’entreprise (RSE), il est plus que nécessaire d’auditer l’exploitation du phosphate dans la région de Matam, car les populations ne voient pas les retombées de cette exploitation», déclare –t-elle.
ELIRE AMADOU BA C'EST TOUT COMME OFFRIR UN TROISIEME MANDAT A MACKY SALL
En verve, le leader du mouvement « Mimi 2024 » a indiqué devant ses militants et responsables que voter Amadou Bâ, candidat de la coalition Benno Bokk Yakaar (Bby), c’est accepter d’emblée un troisième mandat au président sortant Macky Sall. « Matam n'est le titre foncier de personne, celui qui le disait ne se présentera pas à l'élection présidentielle de 2024; Il reste que son candidat n'est pas plus foutankais que moi. Enfin d'ailleurs il y'a un candidat (…). Cà a été un accouchement long et difficile, avec toutes les frustrations qu'on connait. Au reste, élire Amadou Ba c'est tout comme offrir un troisième mandat à Macky Sall », fulmine– t-elle. Avant d’ajouter que les Sénégalais aspirent à un changement. Ce qui veut dire que le système a fait son temps, aussi bien BBY que APR où Macky Sall a été le ‘one man show’, c'est terminé. A l’endroit du Premier ministre Amadou Ba, la candidate du mouvement « Mimi 2024 », dit solliciter un débat public autour de deux questions brûlantes de l’actualité que sont le scandale du fonds “Force Covid,” qui a affecté plusieurs ministères et les incidents mortels survenus lors des manifestations des deux dernières années. Après cela, ironise–t-elle, « le candidat de Benno Bokk Yakaar pourra entretenir les populations de son projet pour le Sénégal ».
DEFICIT DE CONFIANCE ENTRE LES POPULATIONS ET LA JUSTICE !
Considérant que la justice a été publiquement instrumentalisée, notamment dans le cas de Ousmane Sonko, Aminata Touré, l’ancienne ministre de la Justice Garde des sceaux, a dit avoir des solutions concrètes sur la question. « Les populations ont le sentiment que la justice a été instrumentalisée, notamment dans le cas de Ousmane Sonko qui était poursuivi pour deux chefs d'accusation qui ont été rejetés par le juge, il aurait dû rentrer chez lui. Aujourd'hui, il est emprisonné pour un autre chef d’accusation. Quand on l'a annoncé, tout le monde est allé voir dans les livres de droit ce que cela veut dire », fait –t-elle savoir. Avant de souligner que le leader de ‘’ l’ex –Pastef’’ doit impérativement participer à l’élection présidentielle d’autant qu’il n’a pas été emprisonné pour les chefs d’inculpation pour lesquels il a été poursuivi. Selon Mimi Touré, Il faut que Ousmane Sonko retrouve sa liberté, car « le président Macky Sall a pardonné à des leaders qui ne devraient être candidats à l'élection, il faut qu'il le fasse pour Ousmane Sonko, pour qu’il revienne à la vie normale, pour que notre démocratie revienne à la situation normale ».
Sud quotidien