Modification de l’article 87 de la Constitution : La plateforme F24 fustige un “coup fourré”

17 - Juillet - 2023

Dans un communiqué, la plateforme F24 fustige un “coup fourré” alors que l’’Assemblée est convoquée pour examiner plusieurs projets de loi dont un modifiant l’article 87 de la Constitution. F24 “appelle les députés de la majorité comme de l’opposition à refuser de cautionner ce recul démocratique de plusieurs décennies”.

“L’Assemblée Nationale est convoquée en session extraordinaire et en procédure d’urgence par décret No 2023 – 1324 le lundi 17 Juillet 2023 à 10 heures pour examiner plusieurs projets de loi dont un modifiant l’article 87 de la Constitution. L’objectif visé est de donner au Président de la République, aux pouvoirs déjà exorbitants, les prérogatives de dissoudre l’Assemblée Nationale suivant son bon vouloir ou ses intérêts propres.
L’exposé des motifs du projet de loi portant révision de la Constitution donne comme arguments de la réforme « La nécessité de rationalisation du calendrier électoral et d’une meilleure harmonisation des rapports entre le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif. » Cette motivation plutôt laconique, venant d’un Président appelé désormais à exécuter les affaires courantes, est, à bon droit, sujette à suspicion et à controverses.
En fait, la condition de deux ans à observer avant de pouvoir dissoudre l’Assemblée Nationale que le pouvoir veut supprimer de la Constitution est une garantie démocratique qui date du début de notre indépendance. A titre d’exemple, l’article 75 bis de la loi n° 67-32 du 20 juin 1967 portant révision constitutionnelle disposait, alors que le Sénégal était sous le régime du parti unique que : « Le Président de la République élu peut, à condition qu’il se soit écoulé trois ans au moins depuis le début de la législature, prononcer la dissolution de l’Assemblée nationale par décret motivé après consultation du Président de l’Assemblée. »
F 24 dénonce ce coup fourré et appelle les députés de la majorité comme de l’opposition à refuser de cautionner ce recul démocratique de plusieurs décennies. Elus au suffrage universel direct comme le Président de la République, les députés ne devraient pas accepter de permettre à ce dernier de disposer d’un surcroit de pouvoir l’autorisant à les priver d’un mandat octroyé par le peuple souverain il y a quelques mois seulement.
Contre cette réforme déconsolidante qui est source de fragilité et d’instabilité institutionnelles, F24 invite les démocrates soucieux du devenir de la République à la dénonciation et à la mobilisation.

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

22 - Février - 2024

Recours à l’article 36 de la constitution, non tenue de la présidentielle avant le 2 avril, dissolution du conseil constitutionnel : Pr Kader Boye précise et alerte

Le Sénégal risque de faire un saut vers l’inconnu si l’élection présidentielle n’est pas tenue avant l’expiration du mandat du président...

22 - Février - 2024

DERNIÈRE MINUTE...Ngagne Demba Touré placé sous mandat de dépôt !

Ngagne Demba Touré, arrêté hier mercredi, a été finalement placé sous mandat de dépôt. Revenu d’exil dimanche dernier, puis...

22 - Février - 2024

LE SENEGAL EN CRISE POLITIQUE SUSPENDU A LA PRISE DE PAROLE DE MACKY SALL

Le président du Sénégal doit prendre la parole ce jeudi dans la soirée. Il pourrait préciser ses plans pour organiser la présidentielle, qui a...

22 - Février - 2024

REPORT DE LA PRESIDENTIELLE AU SENEGAL : L’OPERATION DEMINAGE DES DEPUTES DE BBY A PARIS

Pouvoir aux abois cherche soutien à Paris. « Alors que l’annulation du scrutin préoccupe la communauté internationale, quatre parlementaires de la majorité...

22 - Février - 2024

CES MOUVEMENTS ET « MANŒUVRES » DE NATURE A COMPROMETTRE LA SURVIE DE CET OLIGOPOLE POLITIQUE (OSWALD SARR)

Les atermoiements du régime actuel face à une fin de règne certaine nous fait penser à ces mots de Spinoza dans son traité théologico-politique. «...