Mort d’Adama Traoré : l’enquête des juges terminée, aucune mise en examen

12 - Mars - 2019

Le jeune homme était décédé en 2016 dans le Val-d’Oise après son interpellation.
Les juges d’instruction ont terminé leurs investigations sur la mort en juillet 2016 d’Adama Traoré à Beaumont-sur-Oise (Val-d’Oise) après une interpellation musclée.

Aucune mise en examen n’a été prononcée, selon des sources concordantes. Cette décision laisse craindre aux parties civiles que l’enquête sur le décès de ce jeune homme noir, qui avait été érigé en symbole des violences policières, se solde par un non-lieu, aucune personne n’étant poursuivie dans ce dossier.

Le parquet doit à présent prendre ses réquisitions avant que les juges ne rendent leur ordonnance finale.

Le 19 juillet 2016, jour de son 24e anniversaire, le jeune homme était interpellé avec force et maintenu au sol sous le poids des gendarmes. Adama Traoré se plaint de difficultés à respirer, fait un malaise, puis son cœur s’arrête. Sa mort a été constatée près de deux heures après son arrestation.

Depuis le début de l’affaire, qui avait provoqué cinq nuits de violences dans ce département au nord de Paris, les proches d’Adama Traoré ont toujours dénoncé une interpellation violente, accusant aussi les gendarmes de ne pas avoir porté secours au jeune homme, laissé menotté jusqu’à l’arrivée des pompiers.

Les gendarmes entendus sous statut de témoin assisté
Fin novembre, soit plus de deux ans après sa mort, les trois gendarmes qui l’avaient interpellé avaient été placés sous le statut de témoin assisté, un statut intermédiaire entre celui de témoin et de mis en examen, signifiant qu’il ne leur est pas reproché directement d’avoir commis une infraction.

Quelques mois plus tôt, une expertise médicale de synthèse, à décharge pour les gendarmes, avait été remise aux juges : elle concluait que le pronostic vital du jeune homme était « engagé de façon irréversible » avant son arrestation, ce dernier souffrant d’une maladie génétique, la drépanocytose, ainsi que d’une pathologie rare - deux maux qui, à l’occasion d’un épisode de stress et d’effort, auraient entraîné une asphyxie.

Une demande de nouvelle contre-expertise, formulée par la famille, a été jugée irrecevable par les juges d’instruction mi-février, selon une source proche du dossier.

Lundi, l’avocat de la famille du jeune homme, Me Yassine Bouzrou, a demandé que les trois gendarmes soient de nouveau entendus, dans l’espoir qu’ils soient mis en examen.

Depuis le début, l’enquête est marquée par un climat de défiance vis-à-vis des autorités, alimenté par l’annonce tardive du décès et la communication contestée du procureur de Pontoise à l’époque.

LEPARISIEN

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

30 - Mai - 2024

APR FRANCE : LES 10 000 EUROS DE LA DISCORDE

Enorme crêpage de chignon des femmes de l’APR/France. A l’origine de la brouille, l’utilisation des dix mille euros offerts par l’ancien président, Macky Sall,...

30 - Mai - 2024

Attaché de défense : Le poste a été modifié par Macky Sall, 4 jours avant la fin de son mandat, par décret

La récente nomination du Général Souleymane Kandé en tant qu’attaché militaire à l’ambassade du Sénégal à New Delhi a...

29 - Mai - 2024

Le général Souleymane Kandé se rebelle: Il va attaquer le décret de Diomaye Faye l’envoyant à New Delhi

Le général Magatte Ndiaye est le nouveau chef d’état-major de l’armée de terre. Il remplace le général Souleymane Kandé. Ce dernier a...

29 - Mai - 2024

Le président Diomaye Faye attendu ce jeudi au Burkina Faso

Le nouveau président sénégalais Bassirou Diomaye Faye, élu fin mars, est attendu jeudi à Ouagadougou pour une visite « d’amitié et de travail...

29 - Mai - 2024

COMMUNIQUE DU CONSEIL DES MINISTRES DU 29 MAI

Le Chef de l’Etat, Son Excellence Monsieur Bassirou Diomaye Diakhar FAYE a présidé, ce mercredi 29 mai 2024, la réunion hebdomadaire du Conseil des ministres, au Palais...