MOUSSA DIAW, ENSEIGNANT-CHERCHEUR : « OUSMANE SONKO EST VICTIME D’UNE MANŒUVRE POLITICO-JUDICIAIRE »

12 - Février - 2021

Enseignant-chercheur à l'Université Gaston Berger, Moussa Diaw se dit convaincu que Sonko est victime de la même manouvre politico-judiciaire que Karim Wade et Khalifa Sall. « Oui, on peut dire cela, parce qu’on a vu des responsables politiques qui ont été victimes, justement, parce qu’ils ont annoncé leur ambition de se présenter aux élections présidentielles. Et cela, avec instrumentalisation de la justice, parce qu’il y a un problème de séparation des pouvoirs, a répondu l’universitaire dans un entretien avec RFI, jeudi 11 février. C’est tel que c’est perçu, parce que certaines personnalités politiques ont été impliquées dans la mauvaise gouvernance et n’ont jamais fait l’objet d’utilisation de la justice de façon indépendante. Donc aux yeux des citoyens et de l’opinion publique, ces personnalités sont protégées. Il y a peut-être une justice à deux vitesses et donc un problème de confiance dans la justice.
A la question de savoir, en parlant de proches du chef de l’État qui seraient protégés, s’il fait allusion à Alioune Sall, qui a été mis en cause dans un dossier d’hydrocarbures il y a deux ans ? L’enseignant répond sans ambages : « Oui et il n’est pas le seul. Il y a d’autres personnalités qui sont concernées par des affaires de détournement. On a parlé de 94 milliards [de francs CFA] et d’ailleurs cette affaire a été classée. Le procureur l’a classée, il l’a voulue comme telle, parce qu’il n’y avait pas de preuves suffisantes. En regardant cela, l’opinion et les citoyens pensent, compte tenu que des hommes qui sont très proches du pouvoir ou de la majorité sont plus ou moins épargnés et que les autres sont victimes, justement, de leur gouvernance, qu’il y a une justice à deux vitesses : celle qui concerne les hommes politiques proches du pouvoir qui sont épargnés et celle qui concerne les leaders qui ont été traqués, emprisonnés, etc. »

Lansana SYLLA

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