Moussa Fall du camp présidentiel, prévient Macky : «Benno va perdre Dakar…»

12 - Mai - 2022

La coalition Benno Bokk Yakaar est au bord de l’implosion à Grand-Yoff. Le responsable du camp présidentiel, Moussa Fall, le président de Sénégal Sunu Yité, prévient Macky Sall des risques d’une défaite de la majorité à Grand-Yoff et… à Dakar.

Membre du camp présidentiel, Moussa Fall, le fondateur de Sénégal Sunu Yité (SSY) n’approuve pas la démarche du ministre Augustin Tine, envoyé à Grand-Yoff pour recoller les morceaux.

« Les mêmes signaux qui ont prévalu en janvier, à la défaite de Benno à Grand-Yoff et Dakar, demeurent pour les Législatives du 31 juillet prochain», fait savoir l’ancien chargé des élections de Rewmi à Dakar. Moussa Fall qui a rejoint la majorité sous la bannière de son mouvement, «SSY», déplore la démarche du ministre Augustin Tine, en faisant savoir qu’il n’est pas venu en rassembleur à Grand-Yoff.

«Comment peut-on travailler à la victoire de Benno en laissant en rade des responsables de premier plan de Benno à Grand-Yoff ?», s’interroge-t-il. Pour le chef de file de "Sénégal Sunu Yité", la plupart des responsables qui ont été consultés par l’envoyé de Macky Sall, avaient présenté des listes parallèles aux Locales.

À l’en croire, le même scénario qui s’est produit aux dernières Locales, risque de se répéter aux Législatives. Moussa Fall ne limite pas les risques de défaite de Benno à la seule localité de Grand-Yoff, mais dans d’autres localités et à Dakar.

«Qui perd Grand-Yoff et les Parcelles, perd Dakar. Ce qui s’est passé aux Locales va se répéter si le tir n’est pas rectifié», prévient-il. Moussa Fall qui avait prêté main forte à Cheikh Bakhoum lors des Locales, déclare regretter cela, car, a-t-il fait savoir, l’homme n’était pas le mieux indiqué pour faire triompher Benno. «À Grand-Yoff, Cheikh n’est connu que de nom. Ce qui nous a valu d’être défait par le camp adverse, qui est plus présent aux côtés des populations», déclare Moussa Fall, qui a eu à être à Grand-Yoff, candidat de l’opposition face à Khalifa Sall et Mimi Touré.

Qui perd Grand-Yoff, perd Dakar

Un autre fait qui n’est pas du goût de Moussa Fall, est le débauchage des élus de l’opposition par son camp. «Ça ne rapporte rien à Benno et son président, Macky Sall, qui semble n’avoir pas tiré les leçons des Locales, avec des maires transhumants qui ont mordu la poussière chez eux».

À en croire Moussa Fall, ce qu’il faut aux responsables du camp présidentiel, «c’est d’aller à la rencontre des populations, leur exposer les réalisations du régime de Macky Sall». Pour M. Fall, «l’arrogance qui est à l’origine des divisions qui ont perdu le Ps et le Pds, rôde autour de l’Apr et Benno».

Éviter l’arrogance

Si Moussa Fall de "Sénégal Sunu Yité" accepte de soutenir le Président Sall, il garde tout de même sa liberté de ton et se signale à chaque fois qu’il a des vérités à dire. Le fondateur du mouvement «Sénégal Sunu Yité» de soutenir que «le principal adversaire de Benno pour la prochaine présidentielle, c’est Benno».

I«Nous allons vers une élection capitale. Un seul bilan, fût-il positif, ne suffit pas pour la remporter. L’image que les Sénégalais ont de ceux qui les dirigent, va inéluctablement peser sur la balance aux Législatives», fulmine-t-il.

Le patron de Sénégal Sunu Yité s’est également prononcé sur le débat autour du recrutement de l’ex-capitaine Touré et Guy Marius Sagna, pour souligner que «c’est un débat stérile, qui, à l’instar de celui sur l’homosexualité à la veille des Locales, risque de causer un préjudice au camp présidentiel, qui n’y tire aucun gain, à part de l’inimitié», avoue-t-il.

Toujours selon Fall, «les valeurs ne doivent pas être reléguées au second plan, car beaucoup de responsables qui se disent leaders, n’ont pas de base affective. Ils font ce qu’on appelle «de la politique au sommet», qui n’apporte pas de valeur ajoutée à Benno, affirme-t-il.

D’après Moussa Fall, la classe politique gagnerait à se départir de débats de caniveaux pour, à la place, prendre en charge les préoccupations des Sénégalais, surtout ceux de l’intérieur du pays qui souffrent le plus. «Il faut créer les conditions objectives pour régler les problèmes de l’école, de la santé, de nourriture, de l’électricité, de l’eau… Il faut prendre en charge les préoccupations des jeunes et particulièrement, celles des femmes», plaide-t-il.

Tribune

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