NDIAGA SYLLA:«ON NE PEUT PAS ORGANISER LES ELECTIONS LOCALES A DATE ECHUE SANS VIOLER LA LOI ELECTORALE»

03 - Juillet - 2019

Il est techniquement impossible pour le régime en place de respecter le calendrier républicain sans pour autant enfreindre la loi électorale. C’est la conviction de l’expert électoral, Ndiaga Sylla, qui convoque un préalable important à respecter, notamment la révision exceptionnelle des listes électorales sans quoi il est impossible de fixer les quotas de parrains à collecter, ou encore de respecter le droit de vote de tous.

L ’exigence posée par le Parti démocratique sénégalais (Pds), à savoir le respect du calendrier républicain et la tenue de l’élection locale le 1ier décembre comme prévu après le report de la date du 29 juin, semble difficile à respecter par le régime en place. En effet, même si les autorités avancent vouloir respecter la réglementation électorale, notamment avec la convocation des représentants des partis politiques 150 jours avant la date du scrutin pour échanger sur le montant, il n’en demeure pas moins qu’il reste un préalable aussi important à ne pas négliger.

En effet, l’expert électoral, Ndiaga Sylla reconnait au ministre de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye d’avoir rempli un préalable pour aller aux élections, en convoquant les partis le lundi 1 juillet dernier. Toutefois, il trouve qu’il y a plus important, c’est-à-dire «la révision exceptionnelle qui, conformément à l’article 39 du Code, dernier alinéa, est devenue une obligation depuis 2005». Il poursuit en expliquant que ledit article dit qu’avant chaque élection générale, il est décidé une révision exceptionnelle par décret. A son avis, c’est cette révision exceptionnelle qui va permettre aux citoyens qui n’avait pas encore l’âge d’être sur le fichier électoral et qui devraient l’avoir le jour du scrutin de pouvoir être enrôlés. Sachant que pour être candidat dans une commune, il est nécessaire de se faire inscrire sur la liste de la collectivité, il reste possible que certains prétendants veuillent modifier leur inscription. «Cela ne peut se faire que dans le cadre d’une révision exceptionnelle», précise-t-il.

Poursuivant sur l’impossibilité de respecter le calendrier républicain, Ndiaga Sylla soulève le problème du quota de parrains à fixer par décret en même temps que le montant de la caution, prévue ce jour. Sur ce point, il fait noter que le nombre de parrains est fixé sur la base d’un fichier électoral. Aujourd’hui que le fichier n’est pas révisé, il pense que le ministre va se baser certainement sur l’ancien fichier pour fixer les quotas de parrainage. Alors que, «normalement, c’est à la suite de la révision exceptionnelle qu’on pourra déterminer le pourcentage de parrainage à recueillir dans chaque collectivité», apporte-t-il comme éclairage. A la date d’aujourd’hui, «nous sommes à 5 mois des élections, mais nous sommes à 1 mois et 10 jours de la déclaration des candidatures», rappelle l’expert électoral. Ce qui cause problème à ses yeux, dans la mesure où, «pour déclarer les candidatures, cela se fait sur la base de parrainage et pour parrainer un candidat, il faut être inscrit sur les listes électorales». Donc, le régime en place semble être forclos pour l’organisation des locales au 1ier décembre, même si la révision exceptionnelle était lancée dès à présent.

Pour cause, Ndiaga Sylla pense que la révision exceptionnelle avec la période contentieuse prendra au moins 2 mois. Toute chose qui lui fera dire «qu’on ne peut pas organiser les élections à date échue sans violer la loi électorale». Plus précis, il dira : «il est aujourd’hui matériellement impossible de faire la révision exceptionnelle et de respecter le calendrier républicain». Donc, en l’absence de révision exceptionnelle à la date d’aujourd’hui, il semble impossible de tenir les élections locales le 1ier décembre prochain, donc de suivre le pds d’Abdoulaye Wade dans ses exigences.

sud quotidien

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

10 - Août - 2023

Niger : la Cedeao ordonne l’« activation immédiate » de sa force d’intervention, mais dit toujours privilégier une résolution pacifique de la crise

La Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a ordonné, jeudi 10 août, à l’issue de son sommet à Abuja, au...

09 - Août - 2023

Candidat de BBY à la présidentielle : Début de la guerre

A sept (7) mois de la présidentielle sénégalaise du 25 février 2024, le candidat de la coalition Benno Bokk Yakaar n’est toujours pas connu. On apprend que des...

08 - Août - 2023

CHOIX DU CANDIDAT BBY: MOUSTAPHA NIASSE ÉVOQUE LE SUJET ET ASSURE...

Benno Bokk Yaakaar attend toujours de connaître son candidat pour la prochaine présidentielle. Le nom de l’heureux élu devait être connu depuis le mois dernier....

08 - Août - 2023

Mimi Touré flingue Khalifa et Karim : "Si des personnes en conflit avec la justice ont pu obtenir leur droit d’être éligibles..."

Rentrée ce lundi dans son fief du Saloum,apres son voyage mouvementé sur Ziguinchor, Aminata Touré a fustigé cette entrave à sa liberté de circulation au...

08 - Août - 2023

MACKY SALL : UN PRESIDENT NE DEVRAIT PAS FAIRE ÇA ! (PAR IBRAHIMA THIAM)

En décidant il y a quelques semaines de renoncer à un troisième mandat et de ne pas se représenter en février prochain, Macky Sall a fait preuve...