NIGER : L’IMPUISSANCE DE LA CEDEAO !
Le président du Nigeria, nouvellement élu président de la CEDEAO l’avait clamé haut et fort : « On ne tolérera plus de coups d’État militaire ». A l’entendre l’ère des putschs de colonels était terminée. Et puis patatras, quelques semaines plus tard au Niger, bis repetita, des militaires destituaient le président élu Mohamed Bazoum et prenaient le pouvoir, ou plutôt l’usurpait.
Du coup, la CEDEAO montra ses muscles et les dents en instaurant des mesures financières à l’encontre du nouveau régime et prévint qu’une action concertée de plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest pourrait former une coalition armée et rétablir le président Bazoum dans sa légitimité.
Le monde retint son souffle à l’idée que des nigériens, des ivoiriens et des sénégalais débarqueraient avec armes et bagages à Niamey, pour réinstaurer la démocratie perdue et que force revienne à la loi. Puis on découvrit que les sénateurs nigérians étaient hostiles à une telle expédition et que dans d’autres pays l’opinion publique était, elle aussi, défavorable à une aventure militaire chez un pays frère.
Depuis, c’est silence radio. Pire, le Gabon, à son tour, au lendemain même de la réélection contestée d’Ali Bongo voyait un général, chef de la garde présidentielle, renverser le chef d’État nouvellement reconduit dans ses fonctions.
Que dit la CEDEAO face à ce nouveau coup de force ? Rien ! Ses grandes déclarations ont fait pshitt.
Désormais avec le Niger, le Mali, le Burkina Faso, la Guinée, le Gabon et le Tchad, ce sont six pays d’Afrique de l’Ouest qui sont sous la férule de putschistes militaires. À qui le tour, quel sera le suivant ?
Ainsi donc la CEDEAO a montré une nouvelle fois son impuissance, son incapacité à agir et par son inaction à ouvert la porte a de nouveaux bouleversements anti-constitutionnels dans sa sphère d’influence.
Pauvre CEDEAO !
Ibrahima Thiam
Président du mouvement Autre Avenir