NOMINATION : BABACAR BA, L’AUTRE ATOUT DE MOÏSE SARR, SECRETAIRE D’ETAT CHARGE DES SENEGALAIS DE L’EXTERIEUR

02 - Octobre - 2019

Mais pourquoi Moïse Sarr, secrétaire d’Etat chargé des Sénégalais de l’extérieur, a-t-il jugé nécessaire de recruter Babacar Bâ dans son cabinet comme conseiller technique en charge des affaires financières alors qu’il n’est pas de la famille APR encore moins membre de sa garde rapprochée ? Cette question, beaucoup de Sénégalais de France l’ont sans doute posée après qu’Amadou Ciré Sall a dévoilé sa nomination, dans un entretien avec Infos15. L’intéressé, lui-même, a ensuite confirmé l’information non sans remercier Moïse Sarr.
A vrai dire, la nomination de Babacar Bâ au poste de conseiller technique, procède de la volonté de Moïse Sarr d’aller (s’il le faut) chercher des ressources humaines de qualité « jusqu’en Chine » pour réussir la mission que le président de la République lui a confiée. Qui mieux que Babacar Bâ pour l’aider à donner satisfaction au chef de l’Etat, est-on tenté de s’interroger. Bardé de diplômes, banquier, consultant international, cadre expérimenté en dépit de son jeune âge, expert en migration et développement, Babacar Bâ a les épaules assez larges pour cartonner.
« Le Profil migratoire du Sénégal 2018 », document rendu public par l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD) estimait que « le volume des transferts de la diaspora sénégalaise est passé de 233 millions de dollars Us en 2000 à 925 millions en 2006, puis à 1614 millions en 2013, pour atteindre 2220 millions en 2017 », soit environ 1110 milliards de Fcfa.
Cette manne financière envoyée par la diaspora au pays, n’est malheureusement utilisée, du moins en grande partie, que pour la consommation des ménages. Depuis plusieurs années, le combat de Babacar Bâ est qu’une bonne partie de cet argent serve à financer l’économie. C’est la raison pour laquelle il n’avait de cesse de prendre des initiatives dans ce sens. « Une des solutions est naturellement la mise en place d'une véritable banque d'investissement de la diaspora pour canaliser ces flux importants en provenance de la diaspora africaine et qui garantissent la solvabilité souveraine des pays concernés en vertu de leur caractère contrat cyclique, car n'étant pas impactés par la crise financière. En plus, force est de constater que ces envois des migrants ont dépassé, sur les dernières années, l'aide publique au développement. Et cela appelle à une meilleure organisation des pays du Sud pour mieux profiter des retombées de ces fonds », avait-il confié à Afriqueconnection.
Preuve qu’il n’est pas en terrain inconnu au secrétariat d’Etat chargé des Sénégalais de l’extérieur, Babacar Bâ disait aussi, en 2017, à nos confrères du journal Le Quotidien : « Nous parcourons le monde entier pour expliquer l’importance de la diaspora sénégalaise et l’impérieuse né­cessité de la mobilisation de ses fils pour une meilleure participation au développement de notre pays. C’est pourquoi nous sommes engagés dans bien des sujets sur cette mobilisation des flux qui est une nouvelle source de financement pour notre pays. C’est dire que la diaspora est incontestablement un levier de développement ».

Aussi, invitait-il souvent les autorités sénégalaises à mieux inciter la participation financière de la diaspora dans l’économie du pays. « C’est ce que nous appelons une diaspora non seulement active, mais actrice du développement », aimait-il à rappeler.
Faisant maintenant partie du cercle restreint des décideurs politiques au Sénégal, Babacar Bâ a l’occasion en or pour traduire en actes ses fécondes réflexions.


Cheikh Sidou SYLLA

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