Non ! Messieurs du GRPC* la guerre n’est pas finie

02 - Décembre - 2020

Un fait, et une vérité, qui plus est une vérité de fait, c’est-à-dire une vérité incontestable : en Casamance, à ce jour, la guerre n’est pas finie.

Aussi, faire ce constat, est-ce en substance le déplorer. Mais prétendre le contraire, c’est à coup sûr, et pour des raisons occultes, appeler de ses vœux la reprise des hostilités.

Or, a-t-on appris par la presse ce lundi 1er décembre 2020, « onze jeunes originaires de la commune de Boutoupa Camaracounda ont été victimes d’une attaque à main armée dans la forêt classée de Bissine en Casamance. Selon la RFM, deux d’entre eux sont portés disparus ».

En réalité, ces jeunes ne s’étaient pas introduits seuls dans cette forêt estampillée « zone rouge » à la faveur du conflit qui oppose depuis 1982 l’armée et Atika, la branche militaire du Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (MFDC).

Accompagnés par des éléments de l’armée, ils se croyaient ainsi naïvement en sécurité et imaginaient qu’ils pouvaient alors s’affairer tranquillement dans ce « no man’s land », dopés en cela par le mot d’ordre du GRPC : ‘‘De gré ou de force, les populations déplacées du fait de la guerre retourneront chez elles…’’

C’est à y perdre son latin, ou son diola : approcher au plus près des positions du MFDC en utilisant ces jeunes comme des boucliers humains, l’option du pilonnage à vue depuis les villages en direction des cantonnements du MFDC ayant manifestement échoué. Tel était donc le subterfuge/camouflage trouvé par l’armée pour tenter de déjouer la vigilance des combattants du MFDC.

C’eût été un carnage si les combattants du MFDC n’avaient pas riposté avec mesure et parcimonie à ce qui passait à leurs yeux pour une provocation de la part de l’armée.

Nous ne saurions nous lasser de le ressasser : la guerre en Casamance n’est pas finie. Et elle ne saurait l’être de manière sauvage, ni par décret, fût-il signé ‘‘GRPC’’.

La guerre en Casamance sera finie, quand et seulement quand les deux parties en conflit, l’Etat et le MFDC, daigneront véritablement s’asseoir autour d’une table de négociations véritables, tout imbus de la volonté de « paix des braves, sans vainqueurs ni vaincus », en vue d’une solution politique et institutionnelle au problème éminemment politique et institutionnel de la Casamance.

Dakar, le 2 décembre 2020.

Jean-Marie François BIAGUI
Président du Parti Social-Fédéraliste (PSF)
Ancien Secrétaire Général du MFDC

(*) Groupe de recherche pour la paix en Casamance, dirigé par Robert SAGNA.

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

28 - Novembre - 2024

Législatives : Le Conseil constitutionnel confirme la victoire de Pastef

Le Conseil constitutionnel a proclamé, mercredi, les résultats définitifs des élections législatives anticipées du 17 novembre confirmant la large...

28 - Novembre - 2024

Le chef de l’Etat va fixer la date d’ouverture de la première session de l’Assemblée nationale (officiel)

Le chef de l’Etat a annoncé, mercredi, en Conseil des ministres, qu’il prendra un décret pour fixer la date d’ouverture de la première session de...

28 - Novembre - 2024

Thiaroye 44 : Macron annule son déplacement au Sénégal

Emmanuel Macron avait promis de se rendre à Dakar le 1er décembre, à l’occasion de la cérémonie commémorative des 80 ans des...

27 - Novembre - 2024

Législatives : le verdict du Conseil constitutionnel sera connu ce jeudi

Au Sénégal, la publication des résultats définitifs des élections législatives anticipées du 17 novembre dernier est imminente. Celle-ci devrait...

26 - Novembre - 2024

Des militants de Taxawu se rebellent contre la gestion de Khalifa et Barth

Ils ont mordu à la poussière aux élections législatives anticipées du 17 novembre.Taxawu, qui est sorti avec un seul député venant de la liste...