OPINION : DÉSENCHANTEMENT DES ZIGUINCHOROIS SUITE AU REMANIEMENT MINISTÉRIEL

10 - Novembre - 2020

Le remaniement ministériel tant attendu a accouché d’une souris et à Ziguinchor cette attente ennuyeuse a été suivie d’une douche froide. Précisons d'ores et déjà que les Ziguinchorois réfléchis n’attendaient absolument rien dès le départ parce que tout bonnement, toutes les promesses qui leur ont été faites n'avaient jamais dépassé l’étape d’effets d’annonce.
Les 15 km de routes promises à la commune dans le cadre de PROMOVILLES depuis 2018 sont encore à l'étape de démarrage. Les ponts Émile Badiane et Tobor et le « Tronçon de la Mangrove » à l’entrée de la ville sont dans un état de délabrement avancé, mettant en danger la vie de ceux qui empruntent cette voie.
Les travaux de la Boucle du Blouf sont à l’arrêt ; ceux de la Boucle des Kalounayes font l’objet d’annonces jamais concrétisées. Les ponts de Baïla et de Diouloulou risquent d’être un « Joola bis ». La réhabilitation du tronçon Sénoba-Mpak est toujours renvoyée aux calendes grecques et l’Agropole d’ Adéane ne bouge toujours pas.
C’est dans cette même situation que se trouvent tous les autres projets de la région naturelle du sud, à savoir la Boucle du Boudier, celle du Fouladou, le pont de Marsassoum, l’Hôpital régional de Sédhiou et tant d’autres qui ne sont toujours pas livrés après des années de lancement. Les populations avaient fini de comprendre que toutes ces annonces n’avaient, en réalité, qu’une visée électoraliste et que ce remaniement ministériel n’avait encore qu’une finalité purement politicienne. Elles n’attendaient donc rien de cette équipe dirigeante.
C’était plutôt du côté des leaders locaux de BBY que l’attente a était longue. Ces médiocres n’ont ni le verbe, ni la plume encore moins un parcours politique qui leur permettraient de se constituer un électorat confortable et une assise politique solide à la base. Pour eux, c’est le poste qui fait l’homme politique. Ce qui fait que leur leadership illusoire a longtemps existé grâce aux promotions politiciennes dont ils ont bénéficié et aux faux rêves qu'ils ont vendus à la population besogneuse.
Avec les élections territoriales qui se profilent à l’horizon, même s'il faut envisager un autre report, une nomination au poste ministériel était devenue une bouée de sauvetage pour chacun d’eux. Chacun espérait, avec les avantages d'un ministère, pouvoir entretenir un bétail électoral et en récolter les dividendes politiques aux territoriales.
Malheureusement pour eux, personne n'a bénéficié d'une nomination au poste ministériel. C’est d’ailleurs ce qui explique la sortie des partisans du « Dealer politicien » Abdoulaye Baldé qui se sentaient trahis par Macky Sall. Le communiqué signé à la suite par les instances de son parti politique n'est que comédie.
Ces partisans de ce « Dealer politicien » oublient que Macky a déjà tout donné à leur patron trempé dans des scandales. Les 05 milliards qui l’ont conduit à la CREI, les 150 millions de salaire indu dont faisait état le rapport de l'IGE, sa position par rapport à ses partisans trempés dans le scandale des salles de jeu et autres pouvaient l’envoyer derrière les barreaux et pour longtemps. Baldé doit s'estimer heureux dès lors qu'il est avec Macky Sall.
Son seul mérite est la trahison et les deals politiciens au bénéfice de Macky Sall. Donc, il n’a pas à demander mieux au même titre que tous ces parachutés de BBY. Tous ont d’ailleurs été rétrogradés à la CNDT ou au rang de simple ministre conseiller, simple député ou DG parfois même purement remerciés. Même le nouveau DG de l’AIBD SA a été rétrogradé car les opportunités, aux dires d’un aîné très au fait du fonctionnement des aéroports, y sont moindres comparées au FONGIP.
La gestion d’un aéroport requiert des compétences techniques et que les emplois subalternes y sont aux mains des prestataires privés qui ont une logique propre à eux. Il n’y a pas aussi possibilité d’octroyer aux militants des financements ou garanties auprès des institutions financières. Ce qui fait qu’à l’enchantement qui a accompagné cette nomination fera bientôt place au désenchantement des militants alimentaires qui ne trouveront pas leur compte dans cette promotion illusoire. Quant à cette dame carante, ministre du commerce, elle n’est qu’une cinquième roue du carrosse pour un système qui cherche à trouver ses marques dans la région.
Tout ça concourt à renforcer le sentiment selon lequel « Macky Sall n’aime pas la Casamance encore moins le Sénégal ». Et le peu d’enchantement que l’on retrouvait encore chez les supporters, longtemps aveuglés par Macky-président, vient de se fondre comme du beurre au soleil.

Soumaila MANGA, président Debout Pour La Patrie
Membre du Mouvement JUSCA
Candidat à la mairie de Ziguinchor

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