OPINION : IL FAUT ARRETER LA VIOLENCE ! (PAR CHEIKH SIDOU SYLLA)

15 - Novembre - 2018

Macky Sall, un tantinet narquois, a réagi, mardi 13 novembre, sur la bastonnade dont ont été victimes les militants de l’opposition qui tentaient de perturber son séjour, à Paris. « Je vous ai dit la dernière fois qu'une minorité ne peut pas imposer sa loi à la majorité », a-t-il rappelé, cité par Afrique Connection. « Comment l'opposition peut-elle dire qu'elle va perturber le séjour du Président de la République.»"Ce n'est pas républicain (…) Le Président de la République est là pour les Sénégalais », a-t-il fait remarquer.
Une sortie appropriée car violence et démocratie ne font pas bon ménage. En France, pays de liberté, rien n’empêche l’opposition à organiser des manifestations pacifiques pour décrier la gestion du président de la République. Cela dit, si Macky Sall a raison de rappeler qu’il représente une institution, que l’opposition doit être républicaine, il doit certainement ignorer que ceux qui ont violenté l’opposition pour assurer sa sécurité, avaient été les initiateurs de cette forme ignoble d’opposition. En effet, ces derniers ne rataient aucune occasion pour perturber les séjours du président Wade en France. Idem pour les membres du gouvernement et ceux du Parlement. (Voir la vidéo)
Parmi les responsables politiques de l’opposition d’alors, seul Sidy Fall du MSU s’était publiquement écarté de la démarche. Dans un article publié par Diasporas.fr et intitulé : « Le débat d’idées doit prendre le dessus sur la violence », il avait, en toute responsabilité, rejeté l’option prise par ses camarades. Inutile de vous dire qu’il avait été pilonné de critiques.
Mais hier comme aujourd’hui, il est resté constant sur sa position.
Il faut aussi souligner que ce ne sont pas tous les opposants à Macky Sall qui prônent la violence pour se faire entendre, j’allais dire pour se faire remarquer grâce à la magie de Facebook live. Car certains manifestants ne participent à ces opérations coup-de-poing que pour faire le buzz. En tout cas, le dire, ce n’est pas prendre fait et cause pour Maky Sall : s’opposer à lui est tout à fait normal, mais il faut respecter les règles du jeu démocratique ! Il a été élu démocratiquement, c’est donc par la voie des urnes que ses opposants doivent chercher à mettre fin à son CDD.
Cela dit, en tant qu’observateur relativement averti du microcosme politique sénégalais en France, j’invite les tenants de la non-violence des deux camps (opposition et pouvoir) à se retrouver pour calmer le jeu. Car, la tension est tellement vive que si rien n’est fait, le pire pourrait se produire le 24 février, jour de l’élection présidentielle.


Cheikh Sidou SYLLA

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

29 - Juin - 2024

DPG: LE KARMA DE BENNO ( PAR SAMBA LEYE )

« Quelle que soit la longueur du mensonge, la vérité finit toujours par te rattraper », disait l’autre. Pourtant Benno Bokk Yakaar avec son armée mexicaine...

29 - Juin - 2024

ASSEMBLEE NATIONALE : ANNULATION DU DEBAT D’ORIENTATION BUDGETAIRE (PARLEMENTAIRE )

Le débat d’orientations budgétaire qui était prévu pour se tenir ce samedi l’Assemblée nationale avec le ministre des Finances et du Budget Cheikh...

29 - Juin - 2024

LA DECLARATION DE POLITIQUE GENERALE DE SONKO FAIT ENCORE LE CHOUX GRAS DES JOURNAUX

La polémique autour de la Déclaration de politique générale (DPG) du Premier ministre Ousmane Sonko continue de tenir en haleine les quotidiens sénégalais...

29 - Juin - 2024

“Dans l’intérêt de la nation”, le “New York Times” demande à Biden de “renoncer à se présenter”

"Pour servir le pays, le président Biden doit quitter la course" à la Maison Blanche. Au lendemain d'un débat peu convaincant entre le président démocrate...