OPINION :LE CALENDRIER REPUBLICAIN PLACE LE SENEGAL DANS UNE ZONE DE TURBULENCE POLITIQUE (BIRAHIM CAMARA)

19 - Juillet - 2021

La prévision des élections territoriales en janvier 2022 et six mois après les législatives, ne participera pas à l'apaisement du climat social, économique et politique.

La maigreur de nos finances publiques, déjà sous très forte pression, aura certainement des impacts négatifs sur la totalité du processus électoral malgré l'adoption d'un nouveau code en procédure d'urgence.

En effet, sauf par miracle, la majorité et l'opposition ne trouveront ni accord ni consensus autour des nombreuses questions subjectives pour la première et fondamentales pour la seconde.

C'est pourquoi le peuple sénégalais ne peut ni ne doit refuser le débat sur l'éventualité d'une révision de la constitution de 2016 précisément en ses articles 27 et 28.

Le fichier électoral, l'encadrement du calendrier républicain, le bulletin de vote, la composition et le fonctionnement de la commission administrative sont autant de probables points d'achoppement que le peuple doit évacuer pour la tenue de scrutins libres, démocratiques et transparents que le contexte pandémique actuel , à très court terme, pourrait compromettre.

Le second alinéa de l'article 27 qui limiterait à deux le nombre de mandat présidentiel, divise les politiques et les juristes au point d'installer la confusion dans l'esprit populaire.

Quand la majorité raisonne en terme de respect de la lettre, l'opposition brandit l'esprit de la constitution allant jusqu'à convoquer les déclarations du président de la république en exercice portant le nombre de mandat.

Deux "jurisprudences" se combattent : l'une française et l'autre Sénégalaise.

La française de 2000 a réduit la durée du mandat présidentiel de sept à cinq ans mais maintenu le nombre à deux consécutifs.

Jacques Chirac n'a pas prétendu à un troisième mandat interdit par les dispositions transitoires de la constitution française de 2000 adoptée par voie référendaire conduite par Lionel Jospin, alors premier ministre.

Pourtant, ces memes dispositions introduites en 2001 dans notre constitution, n'ont pas empêché le président Abdoulaye Wade de voir sa candidature validée à un troisième mandat par le conseil constitutionnel en 2012 malgré une intense campagne nationale internationalisée sur fond bataille sémantique entre " avis" et " décision".

Les événements sont encore frais dans les mémoires.

Notre constitution de 2016 approuvée par le peuple a supprimé les dispositions transitoires installant une confusion sur les notions de candidature et de mandat aussi bien par la majorité que par l'opposition.

Ce climat politique délétère présage du pire pour notre enviée démocratie.

Or, pour plus de justice et surtout d'équité, notre réflexion doit porter sur les dispositions de l'article 28 de la constitution de 2016 qui impose l'exclusivité de la nationalité sénégalaise pour être candidat à la présidentielle. De ce seul fait, plus d'un million de citoyens, au demeurant, électeurs sont privés du droit de participer à la compétition suprême parce que détenteurs d'une autre nationalité.

Un sénégalais né dans le pays d'accueil de ses parents devenu binational par le jus solis ou droit du sol , peut-être électeur à la présidentielle et aux législatives organisées par notre pays mais reste privé du droit de prétendre à la fonction présidentielle.

Ce même article mécaniquement importé, prive des majeurs de moins de 35 et de plus de 75 ans de toute possibilité de se présenter à l'élection présidentielle.

Au nom de quoi ? Nous voulons le savoir.

Nul ne doit écarter un (e) citoyen(enne) majeur (e) jouissant de ses droits civiques et de ses facultés physiques, morales et mentales de la compétition présidentielle du seul fait de son âge.

L'âge de l'actuel président des États-Unis d'Amérique est une référence aussi parlante que le nombre de mandats exercés par Angela Merkel en Allemagne ou Paul Kagamé au Rwanda.

Par conséquent il serait raisonnable, avant 2024 , d'extirper l'exclusivité de la nationalité , de la limitation de l'âge et du nombre de mandat présidentiel de notre constitution pour plus de justice, de démocratie et d'égalité dans une république digne de ce nom.

Ces propos sont personnels et n'engagent que ma responsabilité.

Ils ne me sont pas dictés. Qui pourrait penser que je suis en service commandé ou commandité ? Celle ou celui qui ne me connait pas.

Je reprends un débat déjà ouvert qui sera suivi d'une pétition pour une constitution juste, égalitaire et transparente.

 

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

30 - Décembre - 2020

Communiqué du Conseil des ministres de ce mercredi 30 décembre

Le Président de la République, Son Excellence Macky SALL, a présidé le Conseil des ministres ce mercredi 30 décembre 2020 au Palais de la République....

29 - Décembre - 2020

«Le Sénégal est entre des mains d’une petite mafia qui se partage tout», lâche Thierno Alassane Sall

​«La ville de Thiès est en train de s’effondrer littéralement, parce que du point de vue économique, social, culturel, tout est en train de partir, ce à...

29 - Décembre - 2020

Vote du projet de loi d’orientation pour l’Aménagement durable des Territoires

L’Assemblée nationale a voté ce lundi le projet de loi d’orientation pour l’aménagement durable des territoires (LOADT), a appris l’APS. Le projet...

28 - Décembre - 2020

Parti Rewmi: Déthié Fall décline son nouveau poste et donne rendez-vous très prochainement pour son avenir politique

La réaction de Déthié Fall ne s'est faite pas prier suite à la restructuration du parti Rewmi. Sitôt que le communiqué faisant état de sa nomination...

28 - Décembre - 2020

Etat d’urgence sanitaire en France : le mauvais copier-coller du régime de Macky Sall (Par Seybani Sougou)

I – Le cadre juridique de l’état d’urgence sanitaire en France En France, pour faire face à l'épidémie de Covid-19, un nouveau régime...