OPINION : LES PANTOMIMES D’UN « CANDIDAT PRESIDENT » (PAR IBRAHIMA THIAM)

24 - Juin - 2021

Le président Macky Sall vient de boucler une tournée à caractère économique dans les régions visant à inaugurer ses « nombreuses réalisations ». L’initiative fait, à juste titre, grincer les dents de l’opposition, qui affirme que le président de la république fait une campagne électorale déguisée, aux frais de l’État.
J’adhère totalement à cette critique.
Il est en effet curieux d’effectuer cette tournée “des popotes” à ce moment précis et celle-ci relève à l’évidence d’une action de propagande, qui fait suite aux malheureux événements du mois de mars dernier.
A l’évidence, le président Macky Sall n’entend pas renoncer à se présenter à la prochaine élection présidentielle pour un troisième mandat. Il croit, en dépit de toute logique, qu’il peut encore rempiler comme l’ont tenté et réussi les présidents guinéen et ivoirien. Ces dirigeants autocrates n’acceptent pas de passer la main au terme de deux mandats, malgré souvent leur engagement à le faire, et continuent de monopoliser le pouvoir.
Les partisans de Macky Sall ne veulent pas admettre qu’un troisième mandat est, non seulement illégal, mais inacceptable par le peuple sénégalais. Je les laisse disserter sur leur sujet favori d’un possible second quinquennat de leur leader. Il est permis de rêver depuis des salons feutrés, déconnectés qu’ils sont des réalités socio-économiques et des difficultés quotidiennes rencontrées par nos concitoyens du fait de la gouvernance calamiteuse de leur champion.
Je tiens également à condamner fermement la propension à faire usage de la violence physique lors des manifestations et ce, en dépit de toutes procédures formelles. Nous constatons un goût prononcé pour la violence, de la part des acteurs politiques, et parfois religieux. La paix civile est menacée avec la prolifération de nervis, ou d’une garde prétorienne transformée en supplétifs de la sécurité publique, lors des déplacements du chef de l’État. Cette dénonciation vaut aussi pour les services d’ordre musclés de quelques leaders politiques d’opposition ainsi que de milices maraboutiques armées.
Le Sénégal peut être en danger si la gendarmerie et la police abandonnent le terrain de la sécurité publique à des bandes armées.
En tant que président du mouvement d’opposition “Un autre Avenir”, je m’interdis de recourir à de tels procédés indignes de la démocratie que j’entends servir et représenter.

Ibrahima Thiam, Président du mouvement “Un Autre Avenir”.

 

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

27 - Août - 2023

L'EXISTENCE (…) DU PARTI SOCIALISTE POURRAIT DEPENDRE DE L'ISSUE DE LA PRESIDENTIELLE DU 25 FEVRIER 2024 (BIRAHIM CAMARA)

Du cœur du pari socialiste viennent deux candidatures à la présidentielle de 2024 : celles des camarades Mor Faye et Jean-Baptiste Diouf contre la volonté de la...

24 - Août - 2023

Sonko rayé des listes électorales : la notification de la décision en cours de transmission

Ousmane Sonko a été retiré des listes électorales. C’est la conséquence de sa condamnation, par contumace, à deux ans de prison ferme dans le...

24 - Août - 2023

Crise politique au Sénégal, L’histoire donne raison au MFDC (par Ahmed Apaké Diémé)

Concomitamment, depuis plus de deux ans, le président Macky Sall a ordonné à son armée une opération contre les positions de Attika, et déclenché...

23 - Août - 2023

« Amadou Ba est un danger pour le Sénégal et l’Afrique de l’Ouest », selon Mamadou Lamine Diallo

Dans sa chronique hebdomadaire intitulée QuesTekki, de ce mardi 22 août 2023, Mamadou Lamine Diallo s’est attaqué de manière frontale à l’actuel...

22 - Août - 2023

LA COALITION SÉNÉGALAISE DES DÉFENSEURS DES DROITS HUMAINS (COSEDDH) DEMANDE LA LIBERATION DE SONKO

Depuis le 28 juillet 2023, M. Ousmane SONKO, le Président du parti les Patriotes Africains du Sénégal pour le Travail, l’Éthique et la Fraternité (PASTEF),...