Opinion : PRÉSIDENT SALL, LE PEUPLE ET L'OPPOSITION

19 - Novembre - 2020

Le président Sall dont l’objectif est de s’éterniser au pouvoir (lui-même ou un des siens) et « réduire l’opposition à sa plus simple expression » n’a que faire des conditions de vie des populations. Il méprise ce peuple grâce auquel il a eu droit à tous les honneurs. Tous ses actes et paroles ne concourent qu’à nier la volonté générale du peuple.
Des projets, il en a annoncé à la pelle et en a réalisé peu. Sauf que ceux réalisés n’ont aucun apport significatif et dans les rares cas où apport il y a, il est toujours moindre comparé aux vœux des populations. Les projets du TER, de la réfection du Building administratif, du CICAD ou Illa Touba n’ont pas pu régler la question de l’emploi des jeunes qui meurent tous les jours en mer (environ 1.000 morts et disparus). Il existe encore plus de 6.000 abris provisoires, 48% de la population chôme et 54% de la population est analphabète.
Quant à ses paroles, elles sont faites de promesses reniées les unes après les autres au point qu’elles n’ont plus aucune valeur. Le clair des Sénégalais ne leur accorde, d’ailleurs, aucun crédit. Il a annoncé urbi et orbi qu’il fera un mandat de cinq ans avant de se raviser. Il avait dit qu’il ne nommera jamais son frère par décret avant de ravaler ses vomissures. Il avait banni les transhumants qu’il qualifiait de rats avant de les bénir tous aujourd’hui.
Ces agissements du président Sall aux antipodes de la volonté populaire n’ont d’autres justifications qu’un manque de considération, l’irrespect et la sous-estimation à l’égard du peuple. Et ça lui a réussi jusque-là ! Mais, il semble oublier qu’il peut continuer à « tromper une partie du peuple tout le temps et tout le peuple une partie du temps, mais jamais tromper tout le peuple tout le temps » comme pour paraphraser Abraham Lincoln.
J’aimerais, par cette occasion, rapporter à Macky Sall et ses ouailles « L’histoire de Modou le fou et ses frères héritiers ». Ils étaient trois frères, partageant le même père qui était un riche paysan. Lorsque leur pater rendit l’âme, ils procédèrent au partage du riche héritage qui leur a été légué. Comme Modou était fou, ses deux frères se le partagèrent en deux parts et lui dirent « Toi, tu as comme part d’héritage le sommeil ». Modou ne dit rien. La nuit tomba et chacun des deux frères décida d’aller au lit. Alors, Modou le fou sortit un coupe-coupe et dit à ses frères « Personne parmi vous ne dormira car le sommeil me revient comme part d’héritage ». Des jours passèrent et personne parmi ses deux frères n’arrive à dormir à cause de l’attitude de Modou le fou qui les surveilla comme du lait sur le feu. Ne pouvant plus continuer à vivre ce calvaire, les deux frères finirent par procéder à un nouveau partage en léguant à Modou le fou sa part. C’est depuis lors que les trois héritiers vécurent en paix dans la concession qui leur est commune.
Cette histoire montre éloquemment la façon de gérer un bien commun et la surprise que réserve, dés fois, celui qui est sous-estimé. Macky Sall en est une parfaite illustration. Me Wade l’avait sous-estimé et c’est lui qui finit par le terrasser. Devenu président, Macky a continué à être sous-estimé par son opposition qu’il a réduite « à sa plus simple expression » lors de la présidentielle du 24 février 2019 avec un score controverse de 58,26%.
Il est malheureux de voir que les gens apprennent peu de leur propre trajectoire. Sinon, le président Sall n’aurait jamais sous-estimé son peuple qu’il traite comme un « moins que rien » en pensant que les milliards à sa disposition, l’appareil d’État et ses stratégies les plus huilées pourront éternellement lui réussir à toutes les échéances électorales. S’il avait pensé à Diouf et à Me Wade, il pouvait se rendre à l’évidence de sa méprise.
Il a encore la possibilité de jouer carte sur table comme l’ont fait les deux frères de Modou le fou qui ont fini par redistribuer les cartes et vivre une vie paisible dans la concession qui leur est commune. Mais, il faut admettre que le président Sall a poussé le bouchon assez loin pour rebattre les cartes. Il s’entêtera à aller droit au mur dans son dessein de nier la volonté générale du peuple en tablant sur les transhumants qui le rejoignent. Et un jour viendra où il sera obligé de revenir vers le peuple pour chercher protection comme les deux frères héritiers l’on fait avec Modou le fou pour retrouver un sommeil paisible.
À quelque chose malheur est bon ! Dit l’adage. Comme de l’aimant, le président Sall attire autour de soi tous les politiciens professionnels qui ont mis le pays à genoux et qu’il entraînera dans sa chute spectaculaire. Macky peut se permettre de forcer sa « troisième candidature » et réussir à faire un troisième mandat mais qu’il sache que le pouvoir qu’il incarne est éphémère et prendra fin tôt ou tard. Et qu’en toutes circonstances le peuple restera DEBOUT avec comme seul perdant lui Macky et son camp.
Soumaila MANGA, président Debout Pour La Patrie-DLP
Membre du Mouvement JUSCA
Candidat à la mairie de Ziguinchor

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