Opposants détenus : Paris brandit des menaces contre Alpha Condé
Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a appelé mercredi le président guinéen Alpha Condé à « faire toute la lumière » sur les opposants en prison, agitant la menace de « mesures » à l'encontre de Conakry. « Avec l'Union européenne, nous avons demandé aux autorités de Guinée de faire toute la lumière sur les événements qui se déroulent en ce moment, avec éventuellement des mesures à prendre si cette lumière n'est pas faite », a-t-il déclaré au Sénat. « Nous condamnons la poursuite des détentions hors procédures judiciaires d'opposants », a-t-il ajouté. Auparavant, au cours d'un débat à l'Assemblée nationale française, le député et vice-président du groupe d'amitié France-Guinée Thomas Rudigoz a alerté le chef de la diplomatie sur la situation politique et judiciaire de la Guinée.
En novembre, l'ancien opposant, âgé aujourd'hui de 82 ans, a été proclamé vainqueur au premier tour de la présidentielle par la Cour constitutionnelle, malgré les mises en doute de la régularité du vote. Les semaines avant et après l'élection ont vu l'arrestation de centaines d'opposants, selon Amnesty International et Human Rights Watch. Les États-Unis et l'Union européenne ont dénoncé la semaine dernière les morts en détention de deux opposants, Mamadou Oury Barry le 16 janvier et Roger Bamba en décembre, dues à des causes « naturelles », selon le gouvernement, mais qualifiées d'atteinte grave aux droits humains par Amnesty International.