OUSMANE SONKO REVIENT SUR LES POINTS DE DISCUSSION AVEC LE POUVOIR LORS DE SON SEJOUR CARCERAL

16 - Mars - 2024

L’opposant Ousmane Sonko a confirmé, vendredi, avoir été démarché lors de son séjour carcéral par des émissaires mandatés par le pouvoir pour des discussions allant dans le sens d’une décrispation de la vie politique au Sénégal.

Selon l’opposant, ces discussions ont tourné autour de trois points, à savoir le report de l’élection présidentielle, le vote d’une loi d’amnistie et la tenue d’un dialogue national.

L’opposant, remis en liberté jeudi soir, affirme avoir rejeté “toutes ces propositions”, arguant qu’il ne négocie pas “avec un pistolet sur la tempe”.

Le leader du parti dissous Pastef rencontrait des journalistes, en compagnie de Bassirou Diomaye Faye, candidat de cette formation à la présidentielle du 24 mars.

Cette rencontre avec les journalistes coïncidait avec la première intervention publique de MM. Sonko et Faye, depuis leur remise en liberté jeudi soir.

Les émissaires mandatés par le pouvoir pour le rencontrer justifiaient le report du scrutin par le fait que le maire de Ziguinchor et “un autre candidat recalé” par le Conseil constitutionnel, “ne pouvaient pas manquer à cette élection présidentielle”.

“S’il y a quelqu’un qui devait contester ces décisions du Conseil constitutionnel, cela devait être moi”, a-t-il martelé, en faisant allusion à ses déboires avec la justice qui ont contrarié son ambition de porter candidat.

Détenu depuis fin juillet sous divers chefs d’accusation, dont appel à l’insurrection, Ousmane Sonko était présenté comme le principal challenger du président Macky Sall, avant d’être arrêté puis placé en détention.

Candidat déclaré à la présidentielle de 2024, il a été disqualifié par le Conseil constitutionnel, ce qui a conduit son camp à désigner avec son assentiment son bras droit Bassirou Diomaye Faye, détenu depuis avril 2023, pour le remplacer à l’élection.

La candidature du lieutenant de M. Sonko, en détention depuis près d’un an, pour notamment diffusion de fausses nouvelles et outrage à magistrat, a été finalement validée par le Conseil constitutionnel, pour le compte de la coalition “Diomaye Président”.

“L’essentiel était que +le projet+ arrive à placer des candidats. Et cela, on l’a réussi. Ce projet dépasse nos petites personnes”, a-t-il poursuivi.

S’agissant de la question de la loi portant amnistie générale des faits commis entre le 1ᵉʳ février 2021 et le 25 février 2024, en lien avec des manifestations ou ayant des motivations politiques, Ousmane Sonko a rappelé son opposition à cette initiative, si cette loi devait couvrir “les crimes de sang et de meurtre”.

De fait, ses députés ont voté contre cette loi finalement adopté par l’Assemblée nationale, le 6 mars dernier, 94 députés ayant voté en faveur de ce texte, 49 s’étaient prononcés contre son adoption. Il y a eu 3 abstentions.

Il a assuré que si son candidat remporte les élections, il ne compte pas s’inscrire dans “une dynamique de vengeance, mais dans une démarche de rétablissement de la justice”.

S’adressant à ses militants, il a insisté sur la nécessité de “combler” ce qu’il a appelé un “gap ou écart de communication entre la hiérarchie et la base”.

“Quand on suit quelqu’un, il faut apprendre à lui faire confiance”, a-t-il souligné, notant qu’il “arrive un moment où il faut voir les deux faces de la pièce”.

Parlant de la nécessité d’adapter sa stratégie en fonction de l’évolution de la situation, il a fait référence à une tradition coranique relative à un pacte signé le prophète Mouhamed (PSL) avec les notables de la société mecquoise de l’époque.

En dépit de l’incompréhension et des critiques de ses plus proches collaborateurs, ce pacte avait permis à la religion naissante de gagner dix ans d’accalmie pour se préparer à ce qui est relaté dans la sourate “la grande victoire” ou l’ouverture de La Mecque.

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

18 - Novembre - 2024

LES URNES CONFIRMENT LA SUPRÉMATIE DE SONKO (PAR MOHAMED GASSAMA)

Il sied d’abord de respecter le choix des sénégalais qui se sont librement exprimés, ce 17 novembre 2024. Une première lecture du vote révèle une...

18 - Novembre - 2024

LEGISLATIVES EN FRANCE : LA PROMENADE DE SANTÉ DE PASTEF

Il n’y a pas eu surprise à Paris, dimanche 17 novembre,  lors des élections législatives.  Pastef a remporté la mise dans les 67 bureaux du centre de...

18 - Novembre - 2024

Législatives anticipées : La CENA salue le bon déroulement du scrutin

La Commission électorale nationale autonome (CENA) s’est fendu d’un communiqué pour exprimer son satisfécit quant au déroulement du scrutin. Selon...

18 - Novembre - 2024

Législatives 2024 : La coalition Takku Wallu Sénégal dénonce des irrégularités et annonce un recours

La Coalition Takku Wallu Sénégal n’est pas satisfaite du déroulement des élections législatives. Dans un communiqué la coalition formée par...

18 - Novembre - 2024

Aminata Touré sur leur victoire : «Elle sonne le glas de la retraite définitive de nombreux politiciens »

Le lendemain de la large victoire de la Coalition Pastef aux élections législatives, Aminata Touré, ancienne Première ministre et membre de la mouvance...