P. SAMBA THIAM : « L’ÉTAT PEUT ÊTRE POURSUIVI POUR NON-ASSISTANCE À PERSONNE EN DANGER »

17 - Juillet - 2022

Le professeur agrégé d’Histoire du droit et avocat, Samba Thiam, a donné son avis sur la question. Le nouveau président de l’Organisation nationale des droits de l’homme du Sénégal (ONDH) qui a parlé au nom de son association pense qu’il y’a une fermeté qui se dégage de cette histoire. « C’est que le Sénégal n’a pas le choix. Le Sénégal est obligé d’ouvrir une enquête. Il doit répondre même à une demande internationale. Puisque les droits de l’homme, c’est un combat international. Donc, le Sénégal se doit de rendre compte à toute la communauté internationale. Cette personne a été gardée à vue et l’État a l’obligation de protéger cette personne », a soutenu Samba Thiam, qui était l'invité de l'émission jury Du Dimanche sur i-Radio dimanche 17 juillet.

Parlant de la vidéo invoquée par le procureur, M. THIAM a dit qu’il ne comprend pas le maître des poursuites. « Il y’a une victime, il y’a une personne qui avait été poursuivie et il y’a aussi la société. Donc, quand le procureur sort il devait s’arrêter à dire qu’une enquête a été ouverte. Je ne comprends pas qu’on y aille jusqu’à parler d’une vidéo. C’est comme si on a déjà tranché », a-t-il déclaré. Par ailleurs, le professeur Samba Thiam estime qu’on ne peut pas dire au procureur pourquoi vous avez saisi la Dic et pas la gendarmerie ? « Ce qu’on veut, c’est la lumière dans cette affaire. L’État doit mener une enquête très sérieuse parce que c’est extrêmement grave. (…) Ça m’inquiète l’enregistrement et je ne comprends pas que le procureur fasse allusion à cette vidéo. S’il en parle alors qu’on est en phase d’enquête, c’est comme si le jugement a déjà commencé et qu’on a déjà tranché », déplore le professeur.

Il a rappelé qu’au cours de la garde à vue, on a la personne à l’œil. « On doit enlever à cette personne tout ce qu’il possède et on veille sur elle. On le met dans un milieu humain. Quand l’endroit où la personne est placée n’est pas un endroit humain, cela fait aussi que le pays doit être condamné. Toutes ces conditions peuvent l’amener à vouloir se désintéresser de la vie », indique le professeur Thiam.

« Quand on a le temps de filmer une personne pendant 13 minutes, on a le temps de lui apporter aide et assistance », a déclaré l’invité du JDD qui s’interroge sur la pratique de la torture dans nos prisons. « Dans le cadre de la fonction que j’exerce, j’ai constaté que les locaux de la police et de la gendarmerie sont des lieux de torture. La façon de parler, c’est aussi de la torture. Le fait de rester longtemps sans s’alimenter, c’est aussi de la torture », dénonce-t-il.

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

25 - Juillet - 2024

Neuf policiers arrêtés: Ils ont détourné de l’argent saisi, 200 millions F CFA au total

Une affaire rocambolesque secoue la police nationale. Neuf policiers ont en effet été arrêtés par leurs collègues de la Division des Investigations Criminelles...

25 - Juillet - 2024

René Capain Bassène nie toute appartenance au Mfdc et est confirmé par un spécialiste qui affirme qu'on peut manipuler une boite mail de quelqu'un

Au deuxième jour du procès de la tuerie de Boffa Bayotte, René Capain Bassène était encore face au juge, Gaoussou Diop qui dirige les travaux. Et il est...

24 - Juillet - 2024

Demande d’intervention d’urgence : Le Collectif des victimes du régime de Macky Sall saisit le Haut Commissariat des Nations Unies

Le Collectif des Victimes du régime du Président Macky SALL a pris une initiative majeure en saisissant le Haut Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme (HCDH),...

24 - Juillet - 2024

Politique d’accès aux logements : La CDC s’engage à accompagner le président Faye

La Caisse des Dépôts et Consignations entend accompagner de manière dynamique le chef de l’Etat Bassirou Diomaye Diakhar Faye qui a indiqué lors de la...

24 - Juillet - 2024

Procès en appel dans l'affaire de Boffa-Bayotte : forte mobilisation des familles et amis des détenus

Le procès en appel de l'affaire de la tuerie de la forêt de Boffa-Bayotte, dans la région de Ziguinchor (sud), débute ce mercredi. Dès 8 heures, la salle...