PAPA MASSATA DIACK : "L’ETAT DU SÉNÉGAL DEVRAIT PORTER PLAINTE CONTRE LA JUSTICE FRANÇAISE"

21 - Septembre - 2020

L’Etat du Sénégal devrait engager des poursuites contre la justice française qui est "en train d’outrepasser ses compétences" en portant atteinte à son honneur à travers le volet financement politique du procès pour lequel Lamine Diack a été condamné à 4 ans de prison dont deux ans ferme, estime Papa Massata Diack, fils de l’ancien président de la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF), cité dans cette affaire.

La 32e Chambre correctionnelle du Tribunal de grande instance de Paris, rendant son verdict le 16 septembre dernier dans cette affaire portant sur "un réseau de corruption" destiné à cacher des cas de dopage, a reconnu M. Diack, 87 ans, coupable de coupable de corruption active et passive et d’abus de confiance. Il a été également condamné à une amende maximale de 500 000 euros.

La peine la plus lourde a été prononcée contre son fils, Papa Massata Diack, qui n’a pas comparu devant le tribunal français. Il a été condamné à cinq ans de prison ferme et un million d’euros d’amende et le tribunal a maintenu le mandat d’arrêt à son encontre.

Lamine Diack va faire appel de sa condamnation, de même son fils a fait part de sa décision d’interjeter appel devant la Cour d’appel, la Cour de cassation, la Cour européenne de justice et devant la Cour pénale internationale si besoin.

"La justice française est en train d’outrepasser ses compétences’’ en disant que Lamine Diack a aidé à financer la campagne politique de l’opposition sénégalaise en février 2012, a déclaré Papa Massata Diack au cours d’une conférence de presse à Dakar.

"C’est une atteinte à l’honneur de l’Etat du Sénégal qui doit d’ailleurs engager des poursuites contre la justice française, qui a "de quoi s’occuper’’ avec une "l’une des classes politiques les plus corrompues au monde’’, a-t-il asséné.

Il a évoqué "l’affaire Balladur’’, dans laquelle l’ancien Premier ministre français Edouard Balladur est soupçonné d’avoir financé sa campagne pour l’élection présidentielle de 1995 avec des fonds occultes provenant de ventes d’armement.

Massata Diack a aussi rappelé les ennuis judiciaires de l’ancien président français Nicolas Sarkozy, impliqué dans plusieurs affaires judiciaires concernant un trafic d’influence dont une affaire politico-financière internationale portant sur le versement de 50 millions d’euros à des fins de financement de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007 de la part du régime libyen de Mouammar Kadhafi.

Papa Massata Diack a laissé entendre que la justice française dévalorise le parcours de l’actuel président Macky Sall dont le mérite a été de faire trois fois le tour du Sénégal avant de se faire élire en 2012 après avoir lancé son parti en 2009 seulement.

’’C’est faux, ils racontent des histoires’’, a assené Papa Massata Diack en parlant des juges français qui "ne respectent pas les Africains’’, avant de revenir sur les affaires de "biens mal acquis’’ lancées par la justice française contre certaines personnalités africaines.

Selon Papa Massata Diack, l’apparition de ces affaires est à lier à de probables blocages qui seraient apparus dans les négociations de contrats pétroliers, faisant valoir que le juge Renaud van Ruymbeke, en charge de l’instruction de ces enquêtes politico-financières, "est réputé pour humilier les puissants’’.

Lamine Diack, en ce qui le concerne, "est un homme politique et il s’affiche’’ comme socialiste, "tout le monde le sait’’, d’où l’absurdité selon lui de supposer qu’il ait pu aider un libéral à accéder au pouvoir.

APS

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