Parifoot a apporté à la Lonase un chiffre d'affaires de plus de 122 milliards FCfa en 2020

26 - Mars - 2021

La Loterie nationale sénégalaise (Lonase ) a le monopole des jeux dans notre pays. Les jeux de pronostics et de hasard constituent aujourd’hui un phénomène social. La preuve par les récentes émeutes au cours desquelles les symboles et logos de « Parifoot » ont été épargnés alors que tout le reste a été saccagé. Les paris sportifs connaissent aujourd’hui une croissance exponentielle dans tous les pays. Le Sénégal n’en est pas en reste.

En effet, des millions de nos compatriotes, particulièrement les jeunes, se ruent quotidiennement dans les kiosques du Parifoot installés un peu partout à travers la capitale et aussi dans les régions de l’intérieur. Des kiosques installés surtout aux abords des marchés et, hélas, même à côté des écoles. Face au chômage endémique des jeunes, et au marasme économique ambiant, « Parifoot » reste et demeure en effet le seul espoir de dizaines de milliers de desperados dans ce pays. La Loterie nationale sénégalaise, (Lonase) s’est associée en 2012 à Premier Bet ou Parifoot, société internationale déjà implantée dans une quinzaine de pays africains pour les paris hippiques et sportifs.

68 milliards dans les caisses de la Lonase
Au Sénégal, « Le Témoin » quotidien vous révèle que « Parifoot » occupe une importante part de marché dans le portefeuille de la Lonase, avec plus de 57 % du chiffre d’affaires de la société publique, soit 68 milliards Cfa. D’ailleurs, « Parifoot » a réussi à détrôner le produit phare de la maison depuis des décennies à savoir le Pmu (Pari mutuel urbain).

Grâce d’ailleurs au succès de « Parifoot », la Lonase a atteint, malgré la pandémie du coronavirus, d’excellentes performances financières. Ainsi, pour l’année 2020, la Lonase est à plus de 122 milliards Cfa de chiffre d’affaires soit une évolution de près de 250 % entre 2015 et 2020. Performances financières accrues grâce aux petits larcins de jeunes parieurs et autres épargnes de « Goorgorlous » salariés ou non salariés, chômeurs ou non chômeurs, qui jouent le plus souvent petit pour espérer gagner gros.
A ce rythme, ce n’est pas de « Parifoot » qu’il faudrait parler mais, plutôt, de « Paris fous » !

Risques d’addiction au jeu
Il est vrai que des voix s’élèvent un peu partout au Sénégal pour dénoncer ces dérives qui plongent ces jeunes dans l’addiction au jeu. Des jeux comparés à des « drogues» et qui, effectivement, comme les substances hallucinantes et autres, provoquent à la longue des effets nocifs.

Combien de jeunes ont été broyés par cette machine à rêves ? Une pratique qui touche même les mineurs, alors pourtant que des panneaux « interdit aux moins de 18 ans » sont bien visibles aux entrées des agences « Parifoot ». Des entrées également filtrées — du moins en théorie — par des vigiles. Evidemment, les gérants de kiosque sont peu respectueux de la réglementation interdisant aux jeunes de moins de 18 ans de pratiquer les jeux de hasard et de pronostics. Certes, la Lonase a une cellule de veille et de contrôle, mais en réalité, elle n’est même pas opérationnelle. Sa principale préoccupation est la course aux gains et au chiffre d’affaires.

Les petites magouilles de ses dirigeants aussi qui, grâce à des opérations comme le changement de logo et autres rebranding effectué récemment, ont parié peu — ou pas du tout — et gagné gros. Qui est fou ?

Perspectives
Les paris sportifs ont atteint une croissance vertigineuse et battent des records. Ce phénomène est amplifié par la diffusion à la télévision des matchs des grands championnats européens qui servent de supports de compétition. En outre, les paris en ligne avec la nouvelle offre commerciale digitale de plus en plus renforcée de la Lonase vont exploser cette tendance « pernicieuse » dont les victimes principales sont les jeunes voire les enfants malheureusement. Ces derniers, attirés par la perspective de l’argent facile, vont délaisser leur éducation et leur formation pour le chemin indiqué par les panneaux : la réussite au bout du pronostic !

En lieu et place de réussite, hélas, c’est le plus souvent la délinquance qui se pointe. tout cas, les autorités sont interpellées pour rectifier le tir. Car si de jeunes insurgés et autres manifestants en colère préfèrent brûler une mairie ou un poste de police que de saccager une cantine de « Parifoot », il y a de quoi s’inquiéter. Et, surtout, se poser beaucoup de questions !

Avec Le Témoin

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

19 - Juillet - 2024

Une panne géante de Microsoft paralyse de nombreuses entreprises dans le monde

Une panne de certains services de Microsoft paralyse vendredi de nombreuses entreprises partout dans le monde tandis que le géant de la tech américain a affirmé prendre des...

18 - Juillet - 2024

Recettes recouvrées au 1er trimestre 2024 : un bon de plus de 13 milliards comparé à 2023

Les services de l’administration fiscale ont été plus performants au premier trimestre 2024, comparativement à la même période en 2023, renseigne le Rapport...

16 - Juillet - 2024

Renégociation des contrats pétroliers et gaziers : cette volonté «quasi inébranlable» du nouveau régime

Le Président de la République Bassirou Diomaye Faye avait annoncé, dans son programme de gouvernement, sa volonté de renégocier les principaux contrats...

15 - Juillet - 2024

Diomaye s'en prend à la gestion de Macky : « Tous les indicateurs étaient au rouge ou à la limite orange »

Face à la presse, samedi 13 juillet, le président Bassirou Diomaye Faye a fait le point sur l’état de l’économie et des finances publiques à sa prise...

12 - Juillet - 2024

LA DGID RENFLOUE LES CAISSES DE L’ETAT

À la faveur de l’avènement du régime issu de la présidentielle du 24 mars dernier, la Direction générale des impôts et domaines (DGID) a...