Paris : les migrants originaires de Sédhiou invités à s’impliquer davantage dans le développement de leur région

24 - Octobre - 2016

Le développement de Sédhiou était au cœur d’un forum qui a réuni une forte délégation d’élus locaux et des migrants originaires de la région, samedi 22 octobre, à Paris. Au cours de cette rencontre, très riche en échanges, les élus locaux de la région de Sédhiou ont demandé à leurs hôtes de s’impliquer davantage dans le développement de leurs terroirs respectifs. Et pour être plus efficaces, ils les ont invités à se regrouper autour d’une fédération.
Un forum a réuni une forte délégation de l’EMDS (Espace migration et développement de Sédhiou) et des immigrés originaires de la région de Sédhiou, samedi 22 octobre, à Paris. Au menu : l’implication des migrants dans le développement de la région.
« L’objectif de ce forum est de réunir notre diaspora, c’est-à-dire celle qui est issue de la région de Sédhiou pour qu’ensemble, on puisse conjuguer un même verbe à un même temps compte tenu des actes que l’Etat est en train de poser et compte tenu de ce que les migrants aussi doivent faire dans leur pays d’origine. Nous sommes venus rencontrer nos jeunes frères, nos oncles, pour pouvoir parler avec eux des questions concernant le développement de la région de Sédhiou », a expliqué Aliou Diallo, président l’Espace Migration et Développement de Sédhiou (EMDS).
Au Sénégal, a-t-il poursuivi, on a l’acte 3 de la décentralisation, donc beaucoup de programmes de l’Etat vont au niveau des localités. C’est la raison pour laquelle nous souhaiterions que notre diaspora soit impliquée pour que demain, qu’elle soit représentée au niveau des conseils municipaux et départementaux qui seront mis en place. Aujourd’hui, les questions de développement ne peuvent pas aller sans leurs apports. C’est pourquoi nous fondons un espoir en ces gens-là. »
Lors des échanges francs et sans complaisance aucune, plusieurs intervenants ont salué l’initiative d’organiser ce forum, mais ont aussi souligné, pour le déplorer, le manque de soutien des autorités locales et centrales à l’égard des porteurs de projet. Ces derniers seraient livrés à eux-mêmes, les correspondances qu’ils adressent aux autorités resteraient souvent sans suite. Pour certains, il est risqué d’investir au pays. Difficile, disent-ils, de trouver des collaborateurs fiables. La liste des migrants désenchantés après un investissement au pays s’allonge de jour en jour. Manifestement, cette crise de confiance est un frein à l’investissement.
« C’est la raison pour laquelle l’EMDS a été créé. Nous voyons que nos migrants sont confrontés à beaucoup de difficultés. Nous voulons que cela cesse. Un migrant qui a aujourd’hui des projets au niveau du Sénégal, s’il passe par l’Espace Migration et Développement, c’est cet organisme qui fera tout le travail nécessaire. Il n’a pas besoin de venir au Sénégal, sinon que de venir vérifier le produit de son investissement, a expliqué Aliou Diallo, président de l’EMDS.
Souvent, les projets ne sont pas déposés au niveau des collectivités locales. Quand vous faites un projet, vous allez chercher un bailleur de fonds. Et ce dernier est trop regardant dans l’examen des projets. Il regarde d’abord si le promoteur du projet est fiable, ensuite s’il est solvable. Enfin, il faut dire que tu ne peux pas aujourd’hui investir dans l’agriculture sans avoir une délibération d’une collectivité locale. Si toutes les conditions ne sont pas réunies, le dossier du demandeur est classé sans suite. Au niveau des collectivités locales, nous n’avons jamais rejeté les dossiers des migrants parce que nous savons ce qu’ils représentent pour nous », a ajouté Aliou Diallo.
« A chaque fois qu’il y a un différentiel de culture, tant soit peu, cela établit une crise de confiance. En général les populations qui sont restées sur place disent que les migrants sont devenus des Occidentaux. Certains migrants également, ont une certaine hauteur de vue par rapport à ceux qui sont restées. Cela ne manque pas de créer une sorte de méfiance des uns par rapport aux autres. Je pense que de ce point de vue, les migrants peuvent avoir confiance aux élus locaux actuels. Au niveau de nos politiques et de nos instruments de planification, il est prévu que ces migrants-là puissent trouver l’appui nécessaire », a rassuré Mohamed Diakhité, président du Conseil départemental de Bounkiling.
Lors de ce forum, la délégation venue de Sédhiou a solennellement invité les migrants à se regrouper autour d’une fédération. « Nos principales attentes aujourd’hui, c’est l’organisation de la diaspora autour d’une fédération pour pouvoir ensemble, booster le développement au niveau de la région de Sédhiou, a dit Aliou Diallo.
L’EMDS est un cadre de concertation, de dialogue et de réflexion sur les mécanismes de valorisation de la richesse que constitue la diaspora pour l’optimisation du lien migration et développement dans la région de Sédhiou.


Cheikh Sidou SYLLA

 

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