PARUTION: LES BONNES FEUILLES DU LIVRE D'IBRAHIMA THIAM

11 - Mars - 2025

Diomaye – Sonko les frères siamois : Un an au pouvoir : Espoir ou désillusion ?

Depuis leur arrivée au pouvoir, Diomaye et Sonko promettaient une rupture historique. Mais au bout d’un an, une question s’impose : espoir de renouveau ou simple illusion ?

Préface de Alioune Tine, Fondateur Afrikajom Center

La démocratie c’est la confrontation des idées, c’est le conflit, c’est la guerre verbale entre l’opposition et le pouvoir. C’est à la fois ce qui fait son intérêt et sa fragilité, d’où l’impérieuse nécessité d’une vigilance permanente pour la protéger et la renforcer. C’est tout l’intérêt des regards critiques et des voix discordantes d’intellectuels et d’observateurs libres qui appuient là où ça fait mal. Ibrahima Thiam en observateur averti, écrivain accompli est un penseur qui s’inscrit dans cette mouvance. Cet intellectuel organique au parcours atypique, et aux compétences avérées sur les questions économiques et politiques vient de nous donner à lire son neuvième ouvrage
« Diomaye – Sonko les frères siamois : Un an au pouvoir : Espoir ou désillusion ? » se présente ainsi comme un véritable appel à la réflexion. Cet ouvrage exprime des opinions tranchées, ce livre s’inscrit dans la tradition des vigies de la République, celles qui interpellent et oblige le pouvoir à se regarder dans le miroir. Un miroir à peine déformant de l’intensité de la richesse et du rythme palpitant des événements qui marquent le bilan d’un an de pouvoir du Président Bassirou Diomaye Faye et de son premier ministre Ousmane Sonko…(extrait )

« Sonko moye Diomaye », les frères siamois du pouvoir - Page : 21

Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko, voilà deux hommes qu’on pourrait presque confondre tant leurs parcours se ressemblent. Quadragénaires, issus de la même administration fiscale, anciens syndicalistes, membres du même parti, le Pastef… Bref, deux frères siamois de la politique sénégalaise. Et pourtant, si l’on gratte un peu sous la surface de cette symbiose apparente, le tableau devient bien plus intrigant.

Car soyons honnêtes : si les tribunaux n’étaient pas intervenus pour saborder l’ascension d’Ousmane Sonko, c’est lui qui serait aujourd’hui à la tête de l’État, et Bassirou Diomaye Faye tiendrait probablement un portefeuille ministériel, avec un peu moins d’éclat. Mais la politique a ses ironies : les rôles se sont inversés, et aujourd’hui, l’élève est devenu maître, même si tout laisse penser que le professeur garde un œil sur la classe.

Officiellement, l’entente est parfaite. Bassirou a confié les clés du gouvernement à Sonko, comme un frère généreux qui partage ses jouets. Mais ne nous y trompons pas : en politique, les apparences sont souvent plus lisses qu’une affiche électorale. Qui nous dit que Sonko ne rêve pas secrètement de jouer les Vizirs devenant Calife à la place du Calife ? Une ambition qui pourrait très bien lui traverser l’esprit, surtout lorsqu’on connaît sa propension à ne pas rester dans l’ombre trop longtemps…(extrait)

Président effacé, Premier ministre en action : un nouvel équilibre politique ? - Page : 27

Au Sénégal, le régime présidentialiste a toujours consacré l’idée d’un chef de l’État qui dirige, décide et incarne l’autorité suprême. Mais la configuration actuelle, avec Bassirou Diomaye Faye comme président et Ousmane Sonko comme Premier Ministre, semble bousculer ce schéma classique. Si Bassirou est bien le président, il donne parfois l’impression d’être davantage une figure de proue qu’un véritable capitaine à la barre, tandis qu’Ousmane Sonko, dans le rôle de chef de gouvernement, semble s’imposer comme le véritable moteur de l’action politique.

Dans cette dynamique, le président apparaît comme l’arbitre silencieux d’un système où les décisions, les orientations, et même l’énergie politique émanent principalement du Premier Ministre. Ce déséquilibre apparent est renforcé par la ferveur militante dont bénéficie Ousmane Sonko, plébiscité au sein de leur parti et largement perçu comme l’homme fort du régime. Pendant ce temps, Bassirou Diomaye reste en retrait, donnant parfois l’impression d’un président consulté, mais pas toujours décisionnaire.

Cette situation soulève des questions fondamentales sur la pertinence du modèle présidentialiste dans un contexte où les responsabilités semblent, de fait, se déplacer vers le Premier Ministre. Si Ousmane Sonko est le véritable animateur de la politique gouvernementale, ne serait-il pas plus cohérent d’envisager une réforme pour ajuster le régime à cette réalité ? Le système actuel, où la Constitution consacre un président tout-puissant, semble en décalage avec la pratique observable, où le Premier Ministre agit comme le véritable pilote….( extrait )

Le Premier ministre Sonko : comptable, stratège… et bientôt guichetier ? - Page : 197

Dans un élan de rigueur digne des meilleurs gestionnaires, le Premier ministre Ousmane Sonko a décidé de valider personnellement toutes les dépenses d’investissement de l’État. Oui, vous avez bien lu : chaque projet, chaque franc dépensé devra désormais passer par son bureau. Pour ajouter un peu de piquant à cette mesure, un tableau prévisionnel des opérations financières devra être soumis toutes les deux semaines. C’est une bonne nouvelle pour les fabricants d’encre et de papier, un peu moins pour les ministères qui devront apprendre à patienter devant la porte du chef du gouvernement.

Cette décision, selon le communiqué officiel, reflète son « souci d’une exécution efficace des politiques publiques ». En clair, Sonko veut tout contrôler, des routes aux écoles en passant par les ponts. Après tout, pourquoi déléguer quand on peut passer ses journées à relire des tableaux Excel ? On imagine déjà la scène : des ministres alignés dans le couloir, dossiers sous le bras, attendant que le Premier ministre leur accorde une audience. « Monsieur le Premier ministre, puis-je débloquer ces fonds pour réparer cette route ? » Réponse probable : « Revenez dans deux semaines avec des prévisions plus détaillées. »

Mais ne soyons pas cyniques. Après tout, qui n’applaudirait pas un dirigeant soucieux de rationaliser les finances publiques ? Sauf que voilà, cette approche centralisée ressemble moins à un modèle d’efficience qu’à un embouteillage administratif en devenir… (extrait )

Conclusion Page : 259

Au moment de boucler cet ouvrage, certains de mes proches et amis, dans un mélange d’inquiétude et de prudence, m’ont confié leur crainte de représailles. Ce régime, disent-ils, semble peu enclin à tolérer la critique, comme si le moindre désaccord risquait de fragiliser son autorité. Mais à mes yeux, c’est précisément l’inverse : ce pouvoir, surtout dans sa configuration actuelle, a un besoin vital de critiques, d’opposants, et de sentinelles vigilantes pour l’aider à redresser la barre avant qu’il ne soit trop tard.

Le duo Diomaye-Sonko, aussi audacieux soit-il, reste fondamentalement novice dans l’exercice du pouvoir. Et c’est là une autre évidence qu’il faut rappeler, quitte à déranger : leur ambition et leur énergie ne suffiront pas à répondre aux attentes, colossales, des Sénégalais. Ils auraient besoin d’être encadrés, conseillés et confrontés à des avis divergents pour canaliser leur mandat, éviter les écueils d’une gouvernance impréparée et enfin traduire leurs promesses en résultats concrets...(extrait )

Accrochez-vous, la lecture risque d’être aussi mouvementée que leur mandat

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