PETROLE: LE SECTEUR PRIVE NATIONAL CONTINUE D’EXIGER SA PART
Le secteur privé national veut sa part du gâteau pétrolier. Et il l’a martelé, hier, lors de la première édition des « jeudis du Club des Investisseurs sénégalais (CIS) ».
« Le Sénégal vient de découvrir du pétrole et du gaz et il fallait naturellement avoir une loi qui va protéger le secteur privé national. Mais elle pose la problématique de la définition de l’entreprise sénégalaise qui ne tient pas parfaitement en compte tous les intérêts du secteur privé national. Car, dans notre pays, pour créer une entreprise sénégalaise, il faut que celle-ci soit de droit sénégalais par le biais d’un notaire. Or cette même procédure peut aussi être suivie par des étrangers. Ce qui fait que les privilèges donnés par le gouvernement en termes d’exonération et de préférences sur les marchés aux entreprises nationales sont captés par des multinationales étrangères », a déploré Abdourahmane Diouf, directeur exécutif du CIS, rapporte le Témoin.
L’ancien patron des cadres de Rewmi de mettre en garde : « Si on ne fait rien, demain n’importe quelle société internationale pourra venir ici et refuser de faire face à ses obligations. L’alternative pour le Sénégal, c’est de faire l’audit des traités bilatéraux d’investissement existants qui minent le contenu local, pour les dénoncer en temps opportun. » Poursuivant sa réflexion plus loin, le directeur exécutif du CIS rappelle que la loi sur le contenu local votée en janvier 2019 était promulguée pour une application immédiate alors que, jusqu’à présent, les six décrets d’application qui doivent préciser le contenu de la loi ne sont pas encore disponibles. Ce qui, à ses yeux, « pose un problème juridique qui fait qu’on se retrouve dans une situation où les multinationales qui sont déjà sur place ont commencé à travailler sur le contenu local et à faire de la distribution de marchés ». Donc cela veut dire qu’on est dans une forme de flou juridique, estime-t-il.
Lansana SYLLA