PLAIDOYER POUR LA TRANSPARENCE TOTALE DANS LA GESTION DU FORCE-COVID-19

19 - Avril - 2020

Jamais nous n’avons été aussi conscients de former une seule entité nationale, voire universelle pour combattre l’ennemi invisible (le COVID-19) et, concomitamment, anticiper sur les conséquences économiques assurément désastreuses.
Il suffit de voir le caractère éminemment hétérogène des contributeurs au FORCE-COVID-19 (Fonds de riposte et de solidarité contre les effets du Covid-19) pour être suffisamment imprégné de la nature impérieuse de l’enjeu sanitaire.
Le communiqué de la semaine dernière du ministère des Finances et du Budget faisant état du détail des 1000 milliards FCFA provenant respectivement de l’appui financier des partenaires du Sénégal : 586 milliards FCFA ; de la contribution volontaire des Sénégalais et autres : 15 milliards FCFA et enfin, de l’effort de recadrage du budget 2020 : 399 milliards FCFA est édifiant en l’espèce. Une telle moisson historique émane de la force d’une synergie exceptionnelle guidée par un devoir de communion nationale et un sentiment de fierté patriotique.
Outre les souscriptions et contributions institutionnelles qu’il convient de saluer, c’est surtout ladite réponse patriotique des milliers de contributeurs personnes physiques et personnes morales d’horizon différents qui caractérise la dimension exceptionnelle de l’adhésion au combat contre le COVID-19 et ses effets.
Face à l’urgence humanitaire du moment, à l’exigence d’union sacrée, à la confiance des sénégalais aux mesures prises par le chef de l’Etat, force est de constater que le débat actuel sur les suspicions de corruption sur l’attribution des marchés à l’entreprise UDE de M. SY pour le transport, au patron de Planet Kebab Rayan Hachem au titre de ses deux sociétés : Avanti Suarl et Afri & Co Suarl, et au Groupe Bambouck de notre camarade El Hadj Mouhamed Dieng, maire de Fass Thiékène dans le département de Koungheul, le clivage avec les acteurs des transports routiers, entre autres, nous plonge dans une dissonance forcément préjudiciable à la lisibilité et à la sincérité de l’action du Président de la République.
Ces allégations de corruption précitées ou rumeurs sur des velléités d’opacité dans la gestion des 1000 milliards du FORCE COVID-19 sont à contrecourant de la dynamique unitaire amorcée par le chef de l’Etat.
Convient-il de le réaffirmer, la gestion du Fonds COVID (notre principal instrument de combat contre l’ennemi commun et ses effets) ne doit céder à aucune tentation immorale. En toutes circonstances, l’enjeu national doit guider les comportements. La dévolution du programme de résilience économique échafaudé de toute pièce par le président de la République doit être impérativement extirpée de toute pénombre. Sa gestion doit être claire et obéir à quatre principes : transparence, conscience, probité et surtout humanité, conformément aux termes de son objet existentiel. La méconnaissance d’un seul de ces principes et devoirs constitue un manquement grave susceptible de sanctions proportionnées à la hauteur de la trahison de la confiance. STOP AU CANCER DE LA CORRUPTION !
Paradoxalement, le problème de la corruption émane de son procédé quasi comparable d’avec le COVID, on ne voit ses effets désastreux qu’au stade du résultat infractionnel, en général implicitement excusé par l’omerta du pandémonium. Très souvent le montage ingénieux prend des formes d’une bandoulière pleine de bonnes intentions mais qui ne dépassent guère la phase rhétorique.
Le combat contre la corruption n’est ni plus ni moins qu’une réitération du devoir de respect de la dignité des modestes souscripteurs, des victimes du COVID et du corps médical, ces héros des temps modernes qui, avec des moyens modestes sont présentement à l’origine des résultats spectaculaires. Bravo !
Depuis le début de la crise, Son Excellence le Président Macky SALL et le corps médical ont fait preuve d’une compétence salutaire ayant abouti à circonscrire le périmètre de ramification endémique à sa plus simple expression. La stratégie mise en place par le professeur SEYDI et son équipe se révèle payante.
Alors, à l’image de ces derniers, nos comportements doivent être en accord avec la nature des évènements. Désormais, avec une crise économique à échelle planétaire, l’Afrique ne peut plus se contenter de simple rafistolage ou d’accommodation dans la gestion des deniers publics. Il faut rompre avec la perpétuité de l’état d’impréparation, d’improvisation et d’incompétence. A l’image du Président, la rigueur doit être absolue. Il a le bon CAP, alors à lui de ne pas laisser des gallinacés abreuvés d’intentions personnelles confisquer le bien commun destiné aux personnes éprouvées par le COVID-19. D’amont en aval, le processus doit être audacieusement inclusif, linéaire, claire et sans équivoque.
Dans cette perspective, on se réjouit de la publication du décret n° 2020-966 portant nomination du Général de division François NDIAYE à la tête du Comité de suivi de la mise en œuvre des opérations du FORCE COVID-19. Nous lui souhaitons le même succès que celui du Général Amadou Abdoulaye DIENG alors à la tête de l’ONEL.
Le COVID-19 nous met devant une équation soluble : le défi de la transparence, notre responsabilité historique vis-à-vis de nos compatriotes, notre capacité à nous sortir seuls de l’ornière de la pandémie et, enfin, l’édification de programmes endogènes assortis de calendriers d’exécutions crédibles intégrant les exigences de justice sociale et d’égalité.
Dans un contexte où chacun essaye d’éteindre le « feu » chez soi, nous avons l’occasion de prendre part à la construction de ce monde à partir de nos valeurs.
Le Sénégal, l’Afrique, doivent être capable de se gouverner seuls ! Des erreurs il y en aura, comme disait MAO, « Elles seront la mère d’autres succès ».
NB : Je me protège, je protège les autres : une personne un masque !
Dr. IBRAHIMA DIA
Secrétaire à la communication et Stratégie, APR FRANCE

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