Politique industrielle du Sénégal : vers un plan Marshall !

29 - Juillet - 2024

Le constat est lamentable pour l’industrie sénégalaise, après 65 ans d’indépendance. En tout, elle pèse environ 25 % du produit intérieur brut. Comparé aux pays industrialisés, c’est entre 50 et 60 % du PIB. En revanche, le secteur tertiaire représente 80 % du Produit national brut (PNB), une vraie caractéristique d’un pays pauvre. Pour corriger ce gap industriel, le ministère de l’Industrie et du commerce entend à court et moyen terme faire de l’industrialisation par import substitution, puis l’industrialisation verticale (partielle de valeur) et enfin l’industrialisation horizontale.

Après un diagnostic de trois mois de l’industrie sénégalaise, il se révèle que notre pays est « très loin des standards d’industrialisation », a fait savoir le ministre de l’Industrie et du Commerce, Sérigne Guèye Diop, dans l’émission Jury du dimanche du 28 juillet 2024 sur les ondes d’I-Radio. Le ministre de révéler ainsi que le Sénégal dépense annuellement 6000 milliards pour 2500 produits. Un chiffre effarant qui révèle notre « sous-industrialisation en dépit de tout le potentiel industriel ». Conséquence : la situation de l’industrie sénégalaise est très préoccupante parce quasi inexistante, représentant ainsi dans l’ordre de 25 % du Produit intérieur brut (PIB). Ce qui fera dire au non moins titulaire d’un doctorat d’État en biochimie et science alimentaire, ingénieur agroalimentaire et ingénieur agronome que l’industrie sénégalaise est à « l’état embryonnaire, très en retard comparativement à certains pays de l’Afrique », puisque selon lui : « la part de l’agriculture est comprise entre 11 et 12 % du PIB ; la pêche entre 3 et 4 % ; le secteur primaire 2 à 3 % ». En revanche, le secteur tertiaire (marchands ambulants, commerçants…) représente près de « 80 % du PIB local », a dit le chef du département de l’Industrie et du commerce. Pour le ministre, l’état de l’industrie sénégalaise est préoccupant parce que, dira-t-il, « dans les pays développés, c’est entre 50 et 60 % du PIB. » Justifiant d’ailleurs ce fort potentiel tertiaire, le ministre dira que c’est parce que le secteur industriel est quasi inexistant qu’il y a un saut du secteur primaire au secteur tertiaire. Ce qui est une caractéristique principale d’un pays sous développé.

Plus de 300 usines fermées

Parlant des efforts industriels pris çà et là, le ministre de l’Industrie et du Commerce fait savoir qu’une enquête à mi-parcours renseigne que plus de 300 usines sont fermées. Ce qui explique qu’il y a un tissu industriel dormant pour diverses raisons, généralement d’ordre commercial, financier, managérial. Et sur ce, le ministre dit travailler dans le sens de leur réouverture. Expliquant l’échec de la politique industrielle du Sénégal, l’ancien conseiller technique puis ministre conseiller chargé de l’Agriculture et de l’industrie du président Macky Sall pense que le Sénégal a raté sa révolution industrielle parce qu’on a mis l’accent sur le secteur tertiaire et sur l’agriculture pluviale. Et le secteur industriel a été laissé aux pays développés.

Faire du Sénégal un pays industrialisé

Le ministre de l’Industrie et du Commerce, Sérigne Guèye Diop, entend faire du Sénégal un pays industrialisé. « Je veux faire du Sénégal un pays industrialisé », a dit le premier directeur général noir de Nestlé Sénégal. Pour ce faire, dira-t-il : « Nous voulons remettre les bases de l’industrialisation à travers deux grands projets. » Le premier concerne l’industrialisation en construisant huit (8) zones industrielles plus celle de Sandiara, puis 14 dans les régions et 46 zones au niveau national. En septembre prochain, le Sénégal tient les États généraux de l’industrie et du commerce. Une toute première au Sénégal qui réunira les fils du pays pour faire le point et se projeter dans une bonne dynamique industrielle. De ces États généraux sortira « un plan Marshall », a dit le ministre Sérigne Diop. Ledit plan va décliner de manière claire les orientations, les objectifs et les moyens financiers à injecter, y compris les ressources humaines.

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

14 - Janvier - 2021

Arachide: des producteurs contestent les 1.800.000 tonnes du ministre de l’Agriculture, Dr Moussa Baldé

Le gouvernement, particulièrement le ministre de l’agriculture et de l’équipement rural, fanfaronne à propos d’une production record — du moins...

13 - Janvier - 2021

La filière arachidière en danger (Par MLD)

A dire vrai, je me serais attendu à ce que le Ministre Moussa Baldé, professeur de mathématiques à l’université soit plus cohérent dans la...

10 - Janvier - 2021

RIZICULTURE : 37 MILLIARDS DE FRANCS DE TOKYO POUR BOOSTER LA PRODUCTIVITÉ DANS LA VALLÉE

Le Sénégal et le Japon ont signé dimanche à Dakar un accord de financement de 37 milliards de francs Cfa destiné à mettre en œuvre un projet de...

08 - Janvier - 2021

DAKAR-LYON : LA NOUVELLE DESSERTE DE AIR SENEGAL A PARTIR DU 28 MARS

Après Paris et Marseille, c’est au tour de Lyon d’accueillir Air Sénégal. La compagnie nationale sénégalaise va relier en vol direct Lyon à...

08 - Janvier - 2021

LE FMI APPROUVE LA DEUXIÈME REVUE DU PROGRAMME ICPE DU SÉNÉGAL

Le Fonds monéaire international (FMI) a approuvé sans débat la deuxième revue du programme économique appuyé par l’instrument de coordination de la...