(Portrait)-Présidentielle 2019 : Idrissa Seck, le silencieux

01 - Février - 2019

Au Sénégal, ils sont cinq dans la course à la Présidentielle : le président sortant, Macky Sall, Idrissa Seck, Madické Niang, Issa Sall et Ousmane Sonko. A moins d’un mois du scrutin du 24 février, RFI vous présente chaque jour, l’un des candidats à la Présidentielle. Ce vendredi, portrait d’un routier de la politique sénégalaise qui a débuté sa carrière il y a plus de 30 ans : Idrissa Seck. Il a choisi une stratégie particulière pour cette campagne : le silence.

Dans un pays où la diatribe est un sport national, le silence d’Idrissa Seck, 59 ans, dont quarante de politique, étonne. Cela fait presque un an qu’Idrissa Seck n’a pas accordé d’interview. Pour « Ndamal Kadior » (le « petit de Thiès »), la priorité c’est le terrain, ses rares déclarations sont donc pour ses partisans.

Parcourir le Sénégal pour essayer de convaincre les électeurs que son heure est venue, la méthode est connue, parfois payante. Pour ses partisans, comme l’enseignant Makhfou Faye, la stratégie du terrain, celle de donner la priorité aux électeurs, va payer : « Le silence est d’or. Il a rencontré des milliers et des milliers de Sénégalais. Il est devenu le principal challenger du candidat Macky Sall. »

Depuis des mois, Idrissa Seck réserve donc sa parole à ses soutiens et seules quelques vidéos fuitent sur les réseaux sociaux. Le candidat espère obtenir le soutien des exclus de cette Présidentielle, notamment Khalifa Sall, qu’il ira « chercher à la prison, s’il est élu », et de Karim Wade, avec qui les échanges se multiplient. Il a obtenu, mercredi, le ralliement de Malick Gakou.

De la prison à la primature

Il veut rétablir la vérité avec la population. « Moi, je n’ai aucune envie d’être le président d’un peuple que je trompe ou qui me trompe. Je ne cours derrière rien du tout. Il faut que ce soit très clair [rires étouffés]. »

En plusieurs décennies de carrière, Idrissa Seck, économiste respecté, a tout connu : Premier ministre d’Abdoulaye Wade à 43 ans, en prison, trois ans plus tard, durant 199 jours, soupçonné de détournements de fonds publics, puis blanchi. Second à la Présidentielle de 2007, cinquième en 2012, avec 8% des voix, Idrissa Seck est « fini pour la politique », estiment ses détracteurs, car il a laissé passer sa chance et n’a plus aucun poids. « Idrissa Seck est là depuis très longtemps. Il a raté son coup en 2012. Je ne vois aucune chance pour lui d’être président de la République », dit un Dakarois interrogé.

La campagne électorale débute officiellement ce dimanche. Silencieux, Idrissa Seck va sans aucun doute, donner de la voix pour expliquer comment il compte faire chuter Macky Sall, et répéter à nouveau qu’il veut « restaurer la confiance avec le peuple ». Difficile de dire aujourd’hui, si le peuple l’a entendu.

Rfi

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

28 - Septembre - 2024

Présidentielle américaine 2024 : Donald Trump menace de poursuivre Google

Un coup de menton comme il aime en ponctuer sa campagne. Donald Trump a menacé vendredi de poursuivre Google en cas d’élection à la présidence des Etats-Unis,...

27 - Septembre - 2024

Le Conseil constitutionnel déboute Khalifa Sall et Cie et confirme la date des législatives

Le Conseil Constitutionnel du Sénégal a rendu sa décision concernant les recours déposés par deux partis politiques et un groupe de députés...

25 - Septembre - 2024

Le gouvernement convoque la presse pour un grand déballage sur la situation du pays

Le jeudi 26 septembre 2024 marquera une date clé pour le gouvernement sénégalais. À partir de 10 heures, une conférence de presse se tiendra au 10e étage...

25 - Septembre - 2024

Transhumance électorale : Rose Wardini annonce son soutien au tandem Diomaye-Sonko pour les législatives

Le parti Pastef les Patriotes, qui a choisi de faire cavalier seul pour ces législatives anticipées, peut compter sur Rose Wardini. Celle-ci avait retiré sa candidature...

25 - Septembre - 2024

Législatives du 17 novembre : Le Pastef peine à trouver un consensus pour choisir ses candidats

Fixant les règles pour le choix des candidats aux élections législatives anticipées du 17 novembre prochain, la direction du parti Pastef avait donné des...