Pour des concertations et un consensus autour des législatives anticipées : près de 110 partis et mouvements politiques d’opposition lancent ATEL

20 - Septembre - 2024

L’opposition sénégalaise a procédé hier, jeudi 19 septembre, au lancement de son nouveau cadre dénommé Alliance pour la transparence des élections (Atel) qui regroupe près de 110 partis et mouvements politiques. Lors de cette cérémonie de lancement, les membres ont exigé des nouvelles autorités le respect de la longue tradition de concertation et de consensus autour du processus électoral qui a toujours prévalu à la veille de chaque élection au Sénégal, depuis l’instauration du Code électoral Kéba Mbaye en 1992.

L’opposition sénégalaise apporte la riposte au régime en place. Réunis dans un cadre dénommé Alliance pour la transparence des élections (Atel), près de 110 partis et mouvements politiques sont montés au créneau pour dénoncer le processus électoral en cours pour les législatives anticipées du 17 novembre prochain. En conférence de presse à l’issue de l’assemblée générale constitutive de cette alliance hier, jeudi 19 septembre, les responsables de ce cadre fédérateur de la nouvelle opposition ont dénoncé les mesures prises par le régime en place dans le cadre du processus électoral, depuis la dissolution de l’Assemblée nationale jusqu’aux deux décrets portant convocation du corps électoral et répartition des sièges entre les scrutins majoritaire et proportionnel. Ils ont accusé le Président Diomaye Faye d’avoir rompu avec la longue tradition de concertation et de consensus acquise par le Sénégal depuis l’instauration du Code électoral Kéba Mbaye en 1992.

« Pour la première fois depuis 1993, des élections sont organisées au Sénégal en excluant les partis d’opposition de toute forme de participation à l’élaboration du processus. Le Président de la République prétend décider seul, par décrets, de questions relevant du domaine de la loi. Cette méthode cavalière, dont le dessein indiscutable est de surprendre les acteurs politiques et de mettre le Conseil constitutionnel devant le fait accompli, constitue une violation flagrante de l’article 2 du Protocole additionnel de la Cedeao », a martelé l’ancien responsable de la jeunesse du parti Rewmi d’Idrissa Seck, Thierno Bocoum aujourd’hui président de son propre mouvement politique, Alliance générationnelle pour les intérêts de la République (Agir). Et de marteler par suite : « Rien ne peut justifier une atteinte à cette longue tradition de concertation et de consensus. Or, nous observons avec un profond regret que depuis l’élection présidentielle, aucune concertation n’a été initiée à ce jour. Il est pourtant impératif et urgent que cela soit fait ».

Lors de cette rencontre avec la presse, les responsables d’ATEL ont toutefois prévenu qu’ils ne vont pas croiser les bras. En effet, indiquant que « l’organisation d’un scrutin n’est pas l’apanage du seul parti au pouvoir », ils ont exigé du pouvoir en place le respect de l’article 4 de la Constitution qui dispose que « les partis politiques et les coalitions de partis politiques concourent à l’expression du suffrage dans les conditions fixées par la Constitution et la loi ». A souligner que plusieurs candidats malheureux à la dernière présidentielle font partie des fondateurs de cette nouvelle alliance de l’opposition. Parmi eux, nous pouvons citer entre autres, l’ancien maire de Dakar, Khalifa Ababacar Sall, l’ancien Premier ministre Amadou Ba, Pape Djibril Fall des Serviteurs, Anta Babacar Ngom, présidente du mouvement ARC, Thierno Alassane Sall de la République des valeurs, Idrissa Seck de Rewmi et Aly Ngouille Ndiaye. Il y a aussi des formations politiques à l’image de la LD, l’AFP de Moustapha Niasse, le PIT et le mouvement Gueum Sa Bopp de Bougane Gueye Dany pour ne citer que ceux-là.

SQ

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

14 - Février - 2024

L’ALERTE DES NATIONS UNIES

La situation politique extrêmement tendue au Sénégal, marquée par le report unilatéral de la présidentielle, des manifestations violentes entrainant mort...

14 - Février - 2024

Sénégal : les précisions du président Diouf sur le communiqué conjoint signé avec Me. Abdoulaye Wade

L’ancien président de la République Abdou Diouf a réagi suite à la publication dans les médias d’une lettre dont sa signature est apogée avec...

14 - Février - 2024

CE QUE JE CROIS (PAR BEN YAHYA SY)

« Le devoir d’un prince est de résoudre les questions avant que l’émotion des sujets ne les ait rendus insolubles » Nicolas Machiavel, penseur italien de la...

13 - Février - 2024

SONKO, MACKY ET LES TRACTATIONS : CE QUE RÉVÈLENT LES MÉDIATEURS

Avec la tension suscitée par le report de la présidentielle, des médiations sont encours pour ramener le calme dans le pays. Et deux médiateurs qui sont au cœur...

13 - Février - 2024

KHALIFA SALL, LEADER DE TAXAWU SÉNÉGAL : « AVANT QU’ON NE PARLE DE DIALOGUE, PARLONS D’ABORD DU REPORT DES ÉLECTIONS. »

Alors qu’il était sous le feu des projecteurs à cause de sa participation au dialogue national lancé le 30 mai 2023, Khalifa Ababacar Sall semble cette fois-ci prendre...